anne sophie javelo startup levee de fonds

Anne-Sophie Vasseur, fondatrice de Javelo, une startup qui facilite le quotidien des managers dans la poursuite des objectifs globaux de l’entreprise, raconte son premier million. De la décision de lever au lendemain de la signature du termsheet, elle raconte ces mois riches en émotions qui ont rythmé sa vie d’entrepreneure de juin 2017 à mars 2018.

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Anne-Sophie Vasseur, fondatrice de Javelo, une startup qui facilite le quotidien des managers dans la poursuite des objectifs globaux de l’entreprise, raconte son premier million. De la décision de lever au lendemain de la signature du termsheet, elle raconte ces mois riches en émotions qui ont rythmé sa vie d’entrepreneure de juin 2017 à mars 2018.

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« J’ai décidé de lever des fonds quelques mois après le début de la commercialisation de notre produit, à savoir en juin 2017. Nous avons eu énormément de demandes entrantes et il était nécessaire de recruter pour pouvoir répondre correctement aux demandes. Nous avons donc décidé d’anticiper la levée de fonds de plusieurs mois pour recruter en priorité des commerciaux et des customer success managers. »

 

À 9 mois de la levée de fonds

« Je n’ai pas eu de craintes particulières, j’avais déjà eu l’occasion de suivre de loin un processus de levée. Je me suis donc bien entourée, j’ai à chaque étape demandé conseil auprès d’entrepreneurs de mon réseau afin de préparer au mieux les rendez-vous et les différentes questions. Mon associé, Gautier Machelon, avait levé avec ses startups précédentes. Il m’a conseillé sur les process, les ficelles, les choses à anticiper, la négociation… c’est une force d’avoir un associé qui connaît aussi bien ce sujet et qui permet de lever les points bloquants rapidement. »

« C’était aussi le moment de parler de la levée à mes équipes. D’ailleurs, avant même de se lancer, on leur en avait parlé. C’est important qu’elles soient au courant des grandes décisions d’entreprise afin de ne pas générer de frustration et qu’elles comprennent ce que l’on fait au quotidien ».

« Au début du « road show », les rendez-vous sont très fréquents afin de rencontrer un maximum d’investisseurs et de déceler l’intérêt porté au projet. Une fois que nous avions identifié les fonds qui avaient un intérêt pour le projet, nous avons approfondi pour comprendre les attentes. »

« Ma rencontre avec ISAI était un peu particulière car je connaissais dans la vie privée la personne qui gère le fonds Seed de chez eux et qui avait suivi la naissance du projet et son évolution. Il était très clair que nous ne laisserions pas l’affect guider nos choix mais le fait de se connaître a facilité les interactions. Par ailleurs, mon associé avait déjà levé avec ISAI dans le passé et cela s’était bien passé, il nous a donc paru évident de contacter ISAI pendant notre road show. »

À 7 mois de la levée de fonds

 

« Nous avons laissé passer l’été et en septembre nous avons repris contact avec ISAI. Nous n’étions pas dans l’urgence et on voulait prendre le temps de discuter du meilleur accord possible. Lorsque ISAI nous a fait part de son intérêt, c’était un soulagement. Mais c’était de courte durée car chez ISAI en Seed, il faut aussi convaincre le réseau de Business Angels associé au fonds pour pouvoir boucler le tour. »

 

« En parallèle, nous avons rencontré le fonds F3A, pour lequel j’ai eu un véritable coup de coeur. Les rendez-vous avec F3A ont été très riches, les échanges pertinents, les questions de qualité. L’humain : les dirigeants, les relations entre les associés et la communication en interne, importent beaucoup pour F3A. C’est aussi fondamental dans notre vision donc nous avons tout de suite ressenti une forte adéquation sur les valeurs. Nous avons donc commencé à réfléchir à l’idée d’un co-investissement. »

 

À 4 mois de la levée de fonds

 

« Notre décision de faire du co-investissement 4 mois et demi avant la date de clôture a ralenti le processus. De nouvelles négociations sont enclenchées, les avocats entrent en jeu, les dernières modalités sont négociées. »

 

« Durant cette phase, on garde un oeil sur la trésorerie. L’important est de bien anticiper la levée pour éviter au maximum le moment critique où on se retrouve à court de trésorerie. Pour lever à de bonnes conditions et être en bonne position pour les négociations, il vaut mieux ne pas avoir le couteau sous la gorge. »

 

« Je pense qu’il est important de
ne rien prendre personnellement
dans les négociations. »

"Je pense qu’il est important de ne rien prendre personnellement dans les négociations."

 

«  À ce moment, les premiers doutes apparaissent. La négociation sur certaines clauses est très difficile. J’ai pensé à plusieurs reprises qu’aucun compromis ne serait trouvé et que nous allions devoir repartir de zéro. Il a fallu faire preuve de patience et de sérénité pour garder la tête froide. Par exemple, les négociations sur les clauses de sortie ont été « tendues ». De notre côté, c’était très clair que nous voulions des conditions qui nous permettraient de quitter le navire si le besoin s’en ressentait pour ne pas se retrouver prisonniers d’une aventure qui ne nous convenait plus. »

 

À 1 mois de la levée de fonds

 

« En décembre, nous avons tous trouvé un bon format, convaincu les BA en quelques semaines pour enfin lancer l’audit. Il y avait une super entente entre ISAI et F3A qui souhaitaient développer un projet commun. »

 

« Je n’ai jamais eu le sentiment de me faire avoir car j’avais été bien conseillée sur le fait qu’il était indispensable de mettre de côté tout affect au moment des négociations du pacte et des conditions. En revanche, je ne nie pas que c’est un moment éprouvant, car justement on ne veut pas se faire avoir ! Je pense qu’il est important de ne rien prendre personnellement dans les négociations. Cette étape est clé pour finaliser la levée sans frustration et développer ses talents de négociateur. »

 

« La négociation a été une étape compliquée pour notre équipe car en tant que fondateurs nous étions moins présents et très occupés. Il est nécessaire de bien faire comprendre les étapes et enjeux de la levée de fonds pour pouvoir vivre correctement ces quelques mois et pouvoir compter sur l’aide des collaborateurs lorsque cela est nécessaire. Les fonds avaient rencontré l’équipe pour comprendre et partager leurs métiers et leur vision. La première levée est un travail collectif et tout le monde a apprécié y participer. »

 

javelo startup equipe levee de fonds

« Une fois la signature passée, on est perdu, la levée monopolise l’esprit et le quotidien pendant plusieurs mois ! »

"Une fois la signature passée, on est perdu, la levée monopolise l’esprit et le quotidien pendant plusieurs mois et d’un coup c’est une page qui se tourne."

À 15 jours de la levée de fonds

 

« À J-15, ce n’est pas encore l’heure de la détente ! L’audit social et financier est en cours, on finalise les derniers détails administratifs, on répond aux questions de dernière minute, on a le sentiment que ça ne sera jamais fini à temps. On gère les échanges entre les commissaires aux comptes, les comptables, les avocats, les fonds, les auditeurs. »

 

« Le seul point stressant pendant l’audit a été le timing, je ne voulais en aucun cas que la date de signature soit décalée. L’audit en lui-même n’a pas été un moment compliqué, nous étions dans les règles sur énormément de points et les points à revoir nous ont permis au contraire de repartir sur de bonnes bases. J’avais été très attentive à la bonne gestion de Javelo depuis sa création, j’avais donc peu de doutes sur le bon déroulement de l’audit. »

javelo-startup

Le jour de la signature du TermSheet

 

« Le jour de la signature est un grand soulagement. Cela a été compliqué, mais nous étions tous enfin réunis autour de cette table, chez les avocats d’ISAI. On était impatient, même si on se disait qu’il pouvait y avoir un problème jusqu’au dernier moment. Mais finalement, il ne restait plus qu’à signer. Les avocats ont lu les documents, chaque partie prenante a signé dans une atmosphère détendue et bienveillante. On a sorti le champagne et les coupes et avons trinqué à une nouvelle aventure qui commençait pour tous. C’était un joli moment de partage. »

 

« Ce jour a confirmé ce que je pensais. J’ai choisi les bons partenaires et je suis en confiance. En Seed, si tu es bien accompagné, les clauses du termsheet sont bien compréhensibles, il ne faut pas se précipiter et bien s’assurer de comprendre chacune des clauses afin de ne pas créer de frustrations. » 

 

« Je ne dois pas divulguer les conditions de la levée, je risque de me faire taper sur les doigts. Mais je peux dire que j’ai levé un million dans de bonnes conditions. L’intérêt réel des investisseurs pour notre projet nous a permis d’avoir une valorisation tout à fait convenable pour une première levée, sans avoir beaucoup de recul sur le marché. Autre chose importante, nous n’avons pas remis de fonds personnels au moment de cette levée, ce qui n’est pas toujours le cas. »

 

J+1 de la signature du TermSheet

 

« Une fois la signature terminée, on ne sait plus quoi faire, la levée monopolise l’esprit et le quotidien pendant plusieurs mois et d’un coup c’est une page qui se tourne. C’est un repos de courte durée, puisqu’il faut reprendre l’opérationnel que l’on a mis de côté pendant la levée. »

 

«  Avec du recul, je n’ai pas rencontré de difficultés particulières, certainement parce que j’étais bien accompagné et conseillé. Je ne me suis pas sentie submergée par la quantité d’information financière, juridique à connaître et à maîtriser. »

 

« La levée est l’aboutissement d’une décision stratégique qu’il faut assumer et partager. L’après-levée doit se préparer tout au long du processus, nous devons avoir les idées claires sur ce que nous allons faire de cet argent et comment répartir les ressources. Il est indispensable de partager aussi ça avec son équipe afin de ne frustrer personne lorsqu’on dit « non » pour une dépense ou une autre alors qu’un million est sur le compte. »

 

« Pour l’instant rien n’est acté, nous nous laissons encore quelques mois avant de penser à une éventuelle nouvelle levée. Je me sens clairement prête, rien n’est difficile si on prend son temps, si on comprend les enjeux et si on s’entoure assez bien pour pouvoir répondre à ses questionnements. » 

 

Tous propos recueillis par Kevin Bresson.

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