Le Brésil, 200 millions d’habitants, le 7ème PIB mondial, et une classe moyenne qui augmente considérablement.
Le cœur du Brésil est évidemment São Paolo qui rassemble le plus de richesses, suivi de près par Rio de Janeiro. En effet, sur ces 18 derniers mois, les plus importantes levées de fonds ont toutes été concentrées dans ces régions. Vous connaissez ainsi peut être Hotel Urbano qui a levé 60 millions de dollars le 6 Juillet, ou encore Nubank qui a récemment réuni 30 millions de dollars, et qui propose une gestion des dépenses en ligne.
Ce qui est intéressant dans l’écosystème brésilien, et qui est toujours intéressant dans un pays émergent, c’est que vous y trouverez des startups qui accompagnent le e-commerce, ou la dotation de la population en smartphone, comme Alibaba en Asie par exemple, et qui représentent une rupture avec les modes de consommation traditionnels. Mais vous y trouverez aussi des startups qui se concentre sur les mauvais fonctionnements du système économique et politique, en s’attaquant à l’éducation, la santé, le social…
Aujourd’hui, le Brésil est en mouvement, le Brésil est ambitieux, et 1001 vous présente ConstructLatam, Descomplica, et Dafiti, trois startups qui représentent tant un moyen de lutter contre les mauvais fonctionnements du système, qu’un moyen d’accompagner le e-commerce dans le géant Sud-Américain
[separator type= »thin »]Construct Latam
Construire le monde
L’industrie de la construction Brésilienne marche mal, et c’est un phénomène connu. C’est même probablement une des industries les plus corrompues, et indubitablement minée par la bureaucratie.
Comment cela se manifeste-il réellement ? Certaines sociétés, y compris celles du gouvernement, ont encouragé financièrement certaines des plus grandes constructions du Brésil en échange de services, ou pourrait-on plutôt dire de ristournes. Les dommages s’élèvent à 16 milliards de dollars pour l’instant, dont 2 qui sont directement tombés dans la poche des firmes et des dirigeants les plus corrompus. On assiste ainsi à de nombreuses arrestations d’exécutifs en ce moment au Brésil.
On peut par ailleurs se rappeler du dépassement de près d’1 milliard de dollars pour les constructions des stades de la dernière coupe du monde. Plusieurs milliards de dollars de dépenses vont de surcroît survenir à l’occasion de l’accueil des Jeux olympiques d’été en 2016, faisant du Brésil un des pays ayant le plus large déficit concernant le financement de ses infrastructures.
Construct entend régler ce problème par une gestion en temps réel des différents projets de construction : Au lieu donc de passer par une paperasse abondante, souvent cause de différents litiges, les chantiers sont gérés par voie digitale, via l’entremise de nombreux outils de communication et de gestion. Leur méthode apporte une transparence sans équivoque, et permet d’avoir accès à toute la documentation nécessaire en cas de litige.
Les outils permettent aussi de constater l’avancée du chantier, et réduit considérablement les risques de mauvais fonctionnements interne, en assurant que tout le monde fait bien son travail quand il doit le faire.
Mais qui est à la tête de cette idée ? Drew Beaurline et Patrick Albert, deux individus sont background particulier, ni en construction, ni sur le territoire Brésilien (ce qui a surement fait leur plus grande force, les empêchant de se décourager trop vite). Ces-derniers affirmaient dans une interview, la difficulté à créer une organisation au Brésil en étant étranger. Du moins, la bureaucratie qui y est affiliée. Ils ont en effet mis 7 mois à transférer l’argent de leurs levées de fonds, et consacrés des efforts monstrueux pour obtenir les papiers nécessaires en bonne et due forme. Ouvrir un compte en banque pour leur compagnie qui était déjà basé au Brésil leurs a pris près de 90 jours.
L’écosystème brésilien est en expansion, mais il est assommé par la bureaucratie ambiante, rendant la tâche compliquée mais bien évidemment pas impossible à celui qui voudrait entreprendre.
Sauf qu’un entrepreneur, quand il voit un problème, il en décèle une opportunité, alors au lieu de se plaindre d’un système qui serait trop bureaucratique, Construct lutte contre vents et marées avec une énergie déconcertante pour faire d’un des plus grands pays du monde un territoire fertile pour vivre et pour créer.
[button content= »Website » color= »blue » text= »white » url= »http://constructlatam.com/en/ »openin= »_blank »] [separator type= »thin »]Dafiti
Du e-commerce au Brésil
On change de registre et on aborde notre startup qui accompagne le e-commerce.
Dafiti est non seulement une startup qui a réussi depuis sa création à lever près de 249,3 millions de dollars, mais elle est surtout le petit bijou d’un de nos compatriotes Français : Thibaud Lécuyer.
En effet, diplômé de l’EHL et du prestigieux INSEAD, notre ami s’envole vers le Brésil dans l’espoir d’y apporter une version adaptée de Leboncoin. Il sera finalement contacté par le fonds d’investissement de Zalando, qui cherche à instaurer le pionnier du e-commerce au Brésil, et l’aventure commencera dès 2011 avec deux Allemands et un Brésilien.Le site réunit aujourd’hui des millions d’utilisateurs, et est même entrain d’instaurer la technologie Metail qui permet d’essayer les vêtements en 3D sur soi.
Notre jeune entrepreneur est ambitieux, et s’est assis parfaitement dans le créneau du e-commerce qu’il fallait. Presque seul sur le marché quand il s’y est présenté, il s’est aujourd’hui confortablement installé dans le rôle de pionnier du commerce digital, en résolvant toujours les mauvais fonctionnements du système bureaucratique brésilien qui prend énormément de temps.
Dafiti n’est donc évidemment pas une copie conforme de Zalando, tant la firme a pris en compte le marché spécifique Brésilien pour développer ses fonctionnalités et construire ses particularités. On notera particulièrement la rapidité du choix, et le service client irréprochable. Dafiti fait donc partie de ces startups qui se ont amenés l’e-commerce dans les pays émergents exactement au bon timing, rendant l’écosystème Brésilien plus dynamique, et plus compétitif.
[button content= »Website » color= »blue » text= »white » url= »http://www.dafiti.com.br/ »openin= »_blank »] [separator type= »thin »]Descomplica
L’éducation pour tous
Descomplica répond simplement au problème d’éducation au Brésil. Pour le comprendre, comparons ce système au système d’éducation américain.
Les structures traditionnelles d’enseignement américaines sont regroupées autour de l’infrastructure, la fondation de l’université, qui est une organisation lucrative. Ces universités tirent leurs revenus des taxes sur les bourses des étudiants, qui restent souvent l’unique moyen pour un étudiant d’accéder à l’éducation, mais qui en contrepartie alourdit chaque année un peu plus la dette des prêts étudiants, estimée aujourd’hui à plusieurs centaines de milliards de dollars. Le pays est donc endetté, le système est élitiste, et les universités sont profitables.
Au Brésil, c’est l’inverse, mais ce n’est pas forcément mieux. L’enseignement supérieur est majoritairement gratuit, donc l’université ne charge aucun frais de scolarité, ce système ayant été conçu pour rendre l’éducation accessible à tous.
Seulement, au vu du trop grand nombre de postulants chaque année, le gouvernement a mis en place un système de test de préparation appelé «vestibular » qui régule l’afflux d’entrée, et seuls les admis ont accès à l’université. On passe donc d’un système complètement gratuit et accessible, à un système basé sur l’excellence, ou du moins dépendant de la réussite de ce test. Ce qui était condamné à arriver arriva: une industrie extrêmement élitiste s’est mise en place concernant la préparation de ce test. Des infrastructures privés d’enseignement ont émergées, et ont commencés à faire payer très cher la préparation à cet examen d’entrée, restreignant au final un système complètement gratuit, à un système payant tout aussi élitiste.
C’est là que Descomplica est née.
La startup qui lève aujourd’hui des millions s’est fait connaitre pour rendre accessible à tous la préparation de ce test au plus bas prix. Avec une librairie de 15 000 vidéos, huits heures de cours en streaming par jour tous les jours de la semaine, c’est près de 8 millions de Brésiliens qui viennent apprendre quotidiennement. Les étudiants y restent près de 80 minutes en moyenne par utilisation, et c’est 78 % des utilisateurs qui réussissent les examens d’entrée.
À quel prix ? La maudite somme de 3$ par mois, soit moins de 1% du prix des établissements préparatoires privés qui font payer leurs services entre 500 et 1000$ par mois, quand le salaire minimum est égal à 250$ par mois. Le business model de Descomplica est redoutable pour de potentiels investisseurs, extrêmement abordable pour les utilisateurs, et est actuellement entrain de donner des opportunités à des millions et des millions de jeunes étudiants.
Nous, nous sommes conquis : Un problème extrêmement important et un business model solide pour y répondre, on ne voit pas d’autres manières pour entamer un excellent week-end !
Et vous ?
[button content= »Website » color= »blue » text= »white » url= »http://descomplica.com.br/ »openin= »_blank »]
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Comme on ne vous a pas infligé des vidéos en portugais aujourd’hui, on vous donne quand même un peu d’inspiration avec ce Tedx sur l’apprentissage en ligne lié à Descomplica, ou encore la Vidéo de présentation de Construct.