Do you know Instagram ? Sauf si vous êtes restés bloqués au Nokia 3310, vous n’avez pu échapper au phénomène. En 5 ans… oui 5 ans, la startup de San Francisco s’est hissée au niveau de Twitter en terme d’audience. En terme de chiffres, c’est assez fou aussi, 400 millions d’utilisateurs actifs, dont plus de 75 millions par jour. 30 milliards de photos mises en ligne depuis la création et les interactions sont au rendez-vous puisque plus de 2,5 milliards de « likes » sont lâchées chaque jour.
La startup rachetée en 2012 par Facebook pour 1 milliard de dollars (dont une partie en action de Facebook qui allait être introduit en bourse) vit aujourd’hui juste à côté de son grand frère (propriétaire). Pourtant le prix paraissait ,à l’époque, totalement injustifié. Un milliard pour une startup qui n’a pas de business model et qui vit de levées de fonds… La valorisation d’Instagram aujourd’hui ? Près de 40 milliards de dollars. Oui, ils ont trouvé un business model. Il est bon ce « Zuck ».
Quel est le Business Model d’Instagram ?
Un taux d’engagement humiliant celui de Facebook (1,53% contre 0,1 pour FB), une communication de proximité et de l’émotion par l’image. La voilà la recette de Instagram, encore fallait-il trouver le bon business model qui ne dénature pas le concept. Le choix est très simple, la publicité. Il faut dire que l’audience permet de l’envisager sereinement. Il fallait ensuite attirer les marques. So easy. L’image est le contenu le plus partagé sur internet. Pas de barrière de langue, instantanée, l’image est le format idéal pour les marques. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que les Pinterest, Snapchat et autre Tumblr connaissent aussi un succès grandissant.
Instagram a toujours été fait pour être une entreprise
Il fallait donc réfléchir à l’intégration de publicités sans troubler l’expérience utilisateur. Dans une interview accordée au NouvelObs, Kevin Systrom, le PDG d’Instagram explique « Instagram a toujours été fait pour être une entreprise et nous voulions nous assurer de générer assez de revenus pour continuer à investir dans l’appli. Les gens passent 21 minutes sur Instagram par jour en moyenne. Notre défi est de diffuser des pubs de qualité, pertinentes et aussi intéressantes que possible ». Et même si ce n’est pas dit ouvertement, une publicité glamour.
- Le combo Pub photo + un call to action perso, création de trafic vers un site
- Le combo Pub photo + un call to action téléchargement, pour les applications
- Les pubs vidéos
- La version multi-images, pour découvrir plusieurs produits… tiens tiens cela ressemble beaucoup aux pubs Facebook, enfin je dis ça je dis rien.
Il y a 3 ans, Instagram ne gagnez pas un centime. Pourtant avec ce modèle Instagram pourrait, cette année, réaliser près de 2 milliards de dollars de CA, uniquement grâce à la publicité, selon RBC Capital Markets, et passer la barre des 500 millions d’utilisateurs actifs.
Les instagrameurs professionnels
Si Facebook se réjouit du virage assumé et réussi d’Instagram dans la publicité, d’autres s’en plaignent. Les fameux Instagramers professionnels. Ceux dont une photo de paysage ou de pizza rapporte près de 0,002 centime de l’abonné. Les marques se servent de ces influenceurs pour passer un message, faire du placement produit ou encore faire miroiter « le job parfait ». Par exemple, un des plus influents Instagramers français, Qorz, a suivi la gagnante du concours Etam à l’été 2014 en Californie, pour la prendre en photo tous les jours avec un maillot de bain différent. C’est vrai que l’on est pas loin du job parfait et c’est près de 4 000 likes par photo. Un plan Com parfait.
On ne compte même plus le nombre de photos avec du placement produit sur Instagram. Il faut dire que les marques dépensent près d’un milliard de dollars chaque année dans ces placements, principalement pour le mode et les cosmétiques. D’après les spécialistes du secteur, on estime que les instagramers pros placent des produits dans plus de 80% de leurs photos. Air France, Renault et même l’office du Tourisme de Val Thorens ont lancé des campagnes avec des Instagramers. Les plus suivis d’entre eux arrivant à gagner jusqu’à 3 000 euros par jours.
Actuellement, les instagramers se font payer par des marques pour poster des photos. Mais les marques peuvent aujourd’hui directement poster leurs propres images. Bizarrement, je ne pense pas que les entreprises qui financent ces campagnes aujourd’hui basculent sur un modèle de photo sponsorisée. Le message passe beaucoup mieux si la publicité est moins flagrante et surtout si elle est cautionnée par quelqu’un en qui vous avez confiance. Nous avons donc beaucoup plus de chances de tomber sur des photos d’un jeu mobile abrutissant nous invitant à le télécharger, plutôt qu’une belle photo de chemise signée Air France.
En quoi le business model change les choses ?
Entre plaintes des utilisateurs qui ne comprennent pas l’apparition de pubs dans leur feed et l’ouverture des formats de publications, alors que la photo carrée était l’emblème même d’Instagram, la marque doit sans cesse ajuster ce qu’elle propose pour ne pas faire fuir ses utilisateurs vers d’autre plateforme. Snapchat par exemple, qui est depuis un petit moment le canal d’échange de photo le plus utilisé par les adolescents. Surement parce qu’ils pensent pouvoir s’envoyer des photos dénudées sans risques ?
De plus, Instagram a dû faire face à une polémique bien troublante, une jeune femme australienne qui était « professionnelle » a décidé de dire haut et fort qu’Instagram n’était que du mensonge et un embellissement d’une vie pas toujours rose. Si vous aussi, vous pensiez que les instagrameuses passaient leur temps à manger de la pastèque, faire du fitness et sortir dans des restaurants 4 étoiles, vous vous trompiez. Les marques créent des mises en scène auxquelles les personnes s’identifient sans limites.
Enfin, l’utilisation massive d’Instagram par les utilisateurs de Facebook pose une question. Celle de la transparence entre les deux firmes. Facebook récolte un nombre de données hallucinantes grâce à Instagram, Facebook sait par exemple que c’est à Little Italie à New York qu’il y a le plus de photos de Pizza postées. Au premier abord, cela semble futile, pourtant ils se serviront de ces données pour vous vendre un maximum de services et de publicités. Il est bon ce « Zuck ».
Une part de pizza sur Instagram
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