Réveil 7h. Je me réveille plein de doutes. Voilà plusieurs mois que je bosse sur mon projet, et certains jours je pense même que je vais devenir milliardaire… Mais d’autres jours, je n’ai tout simplement pas envie de sortir de mon lit.
Arrrrrggghhhhh !
69… Ce n’est pas mon dernier exploit au lit, mais le nombre d’heures que je passe en moyenne derrière mon bureau par semaine. À travailler, pour un salaire de misère (quand il existe…).
Ça fait bien longtemps que je n’ai plus le temps de voir mes amis et qu’au lit, je ne compte plus que le nombre de taches que je n’ai pas eu le temps de faire lors de mes nombreuses insomnies.
Bref vous l’avez compris, aujourd’hui est un jour où je pense que je gâche ma vie. Le coup de mou ne prévient pas, pire on ne s’en méfie pas. Mais quand il est là, notre projet de création ou notre entreprise en est la première victime.
Dans le monde de l’entrepreneuriat, on parle sans cesse de performance. Le chef d’entreprise doit être toujours à 100%. Je suis le moteur, je le sais, mais tous les moteurs connaissent des pannes sinon ils trichent (cc Volkswagen).
Il ne faudrait pas que tu nous fasses une petite déprime
Ma fiancée me tire hors du lit… elle ne comprend pas pourquoi je ne me lève pas. « Il ne faudrait pas que tu nous fasses une petite déprime ». C’est à rien y comprendre, elle qui me répète que je dois me reposer.
Je prends ma douche. Je pense qu’on n’a pas le choix, on doit se lever, travailler, manger, déconner… enfin la routine quoi. Mais comment faire quand on n’en a pas envie ? Pourquoi entreprend-on ? Changer le monde, mieux vivre, réduire les inégalités ou encore garantir la liberté de création… chacun son leitmotiv. Mais aujourd’hui je suis en pilote automatique.
Je m’installe dernière le volant, j’allume la radio. « Billie Jean is not my lov… » Mickaeeeeeeeeel…. Une furieuse envie de faire le moon walk m’envahit. Premier bouchon (bah oui faut pas déconner), je check mes mails. Mon plus gros client m’a envoyé un message pour me remercier de notre service. Faut dire qu’on l’a sorti d’un sacré pétrin la semaine dernière. Du coup, il me passe une autre commande dans la foulée. Et bim !
Moi quand j’arrive au bureau
J’arrive au bureau, un sourire commence à s’esquisser sur mes lèvres. Je l’aime ce bureau. Je me fais couler un café, et mon associé arrive avec les croissants. Une commande client, l’odeur du café et la bonne humeur devient communicative. D’un coup, je me rappelle que la vie est belle et que je suis chanceux. Chanceux, de pouvoir faire ce que j’aime. Chanceux d’avoir cette liberté d’entreprendre. Chanceux de travailler avec cette équipe qui me suit dans toutes mes lubies.
En fait l’entrepreneuriat c’est comme la course. Le succès à l’arrivée c’est 20% de capacité physique, et 80% de mental. Si la tête ne va pas, rien ne va.
Arrêtons de nous plaindre. Oui, le RSI, les impôts, les charges, les prud’hommes tout ça tout ça… Mais on le savait dès le départ non ? Si des gens vous on fait miroiter que l’entrepreneuriat c’était facile, c’est faux. Ils vous ont menti et les mensonges n’engagent que ceux qui les croient. Nous prenons des risques et nous devons rester positifs devant l’adversité. Et si au final le rôle de l’entrepreneur n’était que d’absorber le pessimisme ambiant pour éclabousser le monde de son optimisme ?
With beaucoup beaucoup de love,
Un des vôtres
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NOTE DE LA RÉDACTION: Cette article est une vue satirique de la vie de l’entrepreneur. Il n’a pas pour but d’apporter des informations pratiques, ni de donner des conseils sur la thématique abordée. On peut rire de tout, et surtout de soi même 😉