Une création d’entreprise se fait en plusieurs étapes et chaque étape a son coût. Dans cet article nous vous donnons une idée des principaux frais que vous aurez certainement à supporter si vous décidez de créer votre entreprise. Pour commencer, le coût de création d’une entreprise dépend du « type d’association » et de la forme juridique choisie. S’il est évident que créer une société seul n’a pas le même coût qu’à plusieurs, il faut aussi savoir que certaines formes juridiques nécessitent plus d’investissements que d’autres. Mais dans tous les cas, il y a des frais à supporter en amont, et d’autres lors de la création d’une entreprise.
Les frais à supporter avant la création
Ils sont relatifs à certaines opérations à effectuer au préalable avant d’entamer la procédure administrative de création. Il s’agit ici des opérations telles que la réalisation d’une étude de marché, le montage du business plan, le dépôt de marque et de brevet, etc. En effet, tout entrepreneur se doit de passer par ces diverses étapes afin de garantir une bonne sécurité pour son entreprise à venir.
L’étude de marché peut avoir un prix très élevé, cela dépend du secteur et de la profondeur de l’étude demandée. Pour élaborer un business plan, il faut au minimum prévoir entre 150 et 650 euros hors taxe. En ce qui concerne le dépôt de marque auprès de l’INPI, il coûte environ 225 euros hors taxe tandis que le dépôt de brevet peut varier entre 500 et 700 euros HT.
A cela, il convient d’ajouter des frais annexes liés à la prospection.
Les frais à supporter lors de la création
Ceux-ci concernent les étapes même de la création à proprement dite. On peut distinguer :
La rédaction des statuts
Après la prise de décision de création et les étapes préalables évoquées ci-dessus, la première étape à suivre est la rédaction des statuts de l’entreprise. C’est une étape qui concerne toutes les sociétés à l’exception des entreprises individuelles. Elle est très importante car les statuts représentent le socle même du fonctionnement de l’entreprise. Ce sont eux qui prévoient les organes devant diriger la société, leurs membres ; le pouvoir de chacun d’eux, etc. Par conséquent, la rédaction des statuts est une étape déterminante qui doit être abordé avec sérieux.
Les statuts peuvent être rédigés par les associés (ou l’associé unique). Ces derniers ont la possibilité d’exploiter par exemple des modèles de statuts pour rédiger ceux de leur entreprise. Dans ce cas, la rédaction ne coûte rien ; sinon le coût des modèles parfois (100 à 120 euros). Mais compte-tenu du risque que peut présenter cette formule – modèles ne respectant par les textes en vigueur, autres risques liés à une maîtrise insuffisante des réglementations – certaines personnes préfèrent confier la rédaction de leur statuts à des professionnels juristes (avocat, notaire, conseil, etc.). Dans ce cas, les honoraires de ces professionnels peuvent varier de quelques centaines à plusieurs milliers d’ euros, tout dépend de la complexité de la société.
Notons d’ailleurs que parmi les informations que doivent comporter les statuts, on retrouve le capital social de l’entreprise. Ce capital varie selon les formes juridiques. Par exemple le montant minimum requis pour une SARL, une EURL, ou une SAS est de 1 euros alors que celui d’une SA est 37 000 euros, la moitié pouvant être versée à la création et l’autre dans les 5 ans suivants. Ces montants doivent donc être constitués et bloqués dans un compte avant la rédaction des statuts. Leurs constitution se fait par différents apports des associés.
Par ailleurs, si dans le cadre de la mise en place du capital, vous réalisez des apports en nature, alors vous pourrez avoir besoin des services d’un commissaire aux apports. Les honoraires de ce dernier sont libres et sont en fonction du type et la valeur de l’apport en nature.
La publication au journal d’annonces légales
Après la rédaction des statuts, l’étape suivante est la publication d’un avis de création dans un journal d’annonces légales (JAL). À part les entreprises individuelles, c’est une étape qui concerne toutes les autres entreprises commerciales (SA, SARL, SAS, EURL…). Elle est destinée à mettre les tiers au courant de la création de l’entreprise. L’entrepreneur choisit le JAL qui lui convient à condition que ce dernier soit dans le département du siège social de l’entreprise. L’avis doit comporter toutes les informations relatives à l’entreprise (dénomination, forme juridique, capital social, etc.).
Pour cette publication au JAL, il faut prévoir entre 200 et 800 euros. En fait, le coût varie selon les journaux de publication.
Le dépôt de demande d’immatriculation au CFE
La dernière étape dans le processus de la création d’une entreprise est la demande d’immatriculation au registre de commerce et des sociétés (RCS) ou encore au répertoire des métiers (RM). Cette demande se fait auprès du centre de formalités des entreprises (CFE). Le dirigeant d’entreprise dépose certaines pièces que demande le CFE à cet effet. Lorsque le dossier est complet, celui-ci se charge de le transmettre aux autres interlocuteurs de l’entreprise (l’INSEE, le centre des impôts, le greffe du tribunal de commerce, etc).
Suite à ce dépôt, l’INSEE va délivrer le numéro SIREN de la société et le greffe du tribunal de commerce, quant à lui, délivrera l’extrait de Kbis. La délivrance de ce dernier marque la création de l’entreprise. La société va s’en servir pour débloquer le capital et commencer ses activités.
Le coût des formalités au CFE varie de 25 à 230 euros. Ici également c’est en fonction de la forme sociale de l’entreprise.
Les cautions et autres « faux frais »
La création d’une entreprise engendre également d’autres frais, tels que la location de locaux, de ligne(s) téléphonique(s), d’abonnement internet, de mobilier, etc.. Pour ce qui est des locaux, il est courant de devoir payer une caution personnelle de 3 mois. Cette caution sera bien sûr remboursée quand on quittera les locaux ou on pourra ensuite la remplacer par une caution d’entreprise quand cette dernière sera créée mais toujours est-il qu’il faudra sortir cet argent lors de la création.
En ce qui concerne les abonnements internet et téléphoniques, il est même plus intéressant de les prendre en tant qu’individu car d’une part, ils sont moins chers (pour le même service) et d’autre part, cela vous permet de tomber sous le coup des dispositions du droit de la consommation. En revanche si vous souscrivez en tant qu’entreprise vous tomberez sous le coup du droit commercial. Dans le premier cas par exemple, il est plus simple de résilier son contrat et faire jouer la concurrence.
Les délais de création et de premiers revenus
Souvent ignorés dans les business plans : le délai de création et des premiers revenus est en général sous-estimé. Si la création formelle peut elle-même aller assez vite, la rédaction des statuts, qui par exemple peut nécessiter de la réflexion, peut retarder celle-ci. De même pour l’ouverture du compte en banque, le temps de comparer les offres des différents établissements bancaires.
En conclusion, il faut retenir que chaque étape de la création d’entreprise est potentiellement coûteuse. Le coût varie selon les formes juridiques d’entreprise mais également suivant les acteurs auprès desquels les démarches s’effectuent. Par conséquent, on ne peut dire avec exactitude combien coûtera la création d’une entreprise. Il revient au futur entrepreneur de se renseigner afin de savoir quel budget prévoir sans oublier les frais non conventionnels et les délais.