Moneytime, qui vient du célèbre adage américain « time is money » est une application mobile de livraison à la demande. Le leitmotiv de la startup est de faire gagner du temps aux utilisateurs et de revaloriser les commerces de proximité. Grâce au développement gratuit de leurs eshop sur l’application, les petits commerces gagnent en visibilité et en attractivité, et les utilisateurs se font livrer des produits, locaux, de qualité sans se déplacer. Rencontre.
Moneytime, la startup qui valorise les commerces de proximité
Quel est le business model de Moneytime ?
Nous fonctionnons sur un système classique de commission. Nous prélevons un pourcentage sur chaque course effectuée, et un frais fixe par commande passée auprès de nos commerçants partenaires. Moneytime développe également un logiciel de caisse qui permettra aux commerçants de se mettre aux normes avec les nouvelles réglementations et de commander directement des livraisons pour leurs consommateurs. Pour ce service, nous facturerons un abonnement mensuel.
Avec Moneytime, les commerçants de proximité augmentent leur chiffre d’affaires et élargissent leur zone de chalandise ; c’est pourquoi nous pensons aux différents moyens de monétiser nos outils marketing. Enfin, nous considérons la possibilité de développer un Business model centré sur la data dans une prochaine phase de croissance.
Comment le service fonctionne-t-il ?
Le service fonctionne très simplement. Pour les utilisateurs, il suffit de se rendre sur l’application et de choisir une mission parmi les 3 proposées. Mission service pour déplacer un objet d’un point A à un point B. C’est plutôt utile pour les tête-en-l’air qui oublient tout. La mission produit permet de se faire acheter et livrer n’importe quel article simplement en le décrivant ou à l’aide d’une photo. Pratique quand on est coincé à la maison et qu’il manque des couches/ de la farine/ un tournevis ou autre. La mission seller est celle que nous développons le plus. Les utilisateurs achètent directement sur l’app les produits de leurs petits commerçants préférés et se font livrer où ils le souhaitent.
Nous ne sommes pas en concurrence directe avec Amzon Prime Now. Question d’échelle d’une part, mais également de business model.
Les timers, les coursiers Moneytime, doivent simplement candidater sur l’application timer et fournir quelques renseignements. Ils suivent une courte formation dans les locaux de la startup à Paris et peuvent commencer. Contrairement à d’autres modèles, les timers n’ont aucune obligation de travailler et sont totalement indépendants. Quand leur application est en ON, ils doivent mener à bien les missions proposées. Quand ils veulent arrêter, ils se déconnectent simplement de l’application.
Les sellers sont le troisième acteur de l’écosystème Moneytime. Ce sont des commerçants de quartier qui veulent concurrencer les géants d’internet, mais n’ont pas l’expertise pour se digitaliser, ni les ressources suffisantes pour offrir un service de livraison rapide. Pour devenir seller, les commerçants se rendent sur l’application seller et créent le profil de leur magasin ainsi que leur vitrine digitale gratuitement et en quelques clics. Moneytime met à leur disposition un photographe professionnel pour des visuels de qualité.
De l’application seller, les commerçants contrôlent l’ouverture et la fermeture de leur eshop, ils gèrent les commandes et les factures et préviennent les timers de la préparation des paniers.
Quelle est la force de votre startup aujourd’hui ?
Aujourd’hui Moneytime se trouve à la croisée des chemins entre plusieurs opportunités et plusieurs modèles de développement. Notre service se base plus seulement sur la livraison, mais également et surtout sur une technologie de digitalisation des petits commerces. Nous sommes de plus un acteur avec un service à 360 degrés tandis que nos concurrents sont souvent focalisés sur des secteurs très spécialisés.
Avec la niche des petits commerces, nous pouvons à la fois nous différencier et être utile à la collectivité. Notre objectif est en effet de donner à la ville des allures de quartier.
Vous avez développé 3 applications, pourquoi ce choix ?
Les 3 acteurs de l’univers Moneytime ont des besoins et des objectifs très différents. Les utilisateurs veulent un service rapide, les timers veulent rendre service à la communauté et obtenir des revenus complémentaires, et les sellers veulent agrandir leur base de consommateurs et augmenter leur notoriété. C’est pourquoi nous avons choisi de développer 3 applications distinctes. Ce choix s’explique aussi par les différentes technologies utilisées pour chacune des applications. Une application rassemblant les trois univers aurait été très lourde, peu flexible et l’expérience utilisateur aurait été inconfortable.
La concurrence d’Amazon Prime Now, ça fait peur ou ça motive ?
Nous ne sommes pas en concurrence directe avec Amazon Prime Now. Question d’échelle d’une part, mais également de business model. La différence fondamentale entre nos deux services est celle de l’apport aux consommateurs. Amazon apporte des produits, nous apportons des commerçants. Notre approche est beaucoup plus centrée sur l’humain et sur la qualité que sur des algorithmes. Notre utilisateur privilégie le local et les recommandations de son commerçant. L’autre différence est celle de l’accessibilité. Tandis qu’Amazon propose son service uniquement aux abonnés Prime, Moneytime est accessible à tous gratuitement. La concurrence indirecte avec Amazon Prime Now est donc plutôt inspirante et stimulante pour Moneytime. Cela nous oblige à toujours viser plus haut, à nous remettre sans cesse en question et à trouver de nouveaux axes de différenciation pour augmenter notre valeur ajoutée auprès de l’utilisateur.
Vous avez levé 1,5M€, bientôt 10, quels sont les nouveaux objectifs de la startup ?
Grâce à notre première levée de fonds, nous avons pu finaliser le produit et recruter de nouveaux talents pour l’équipe. La prochaine levée de fonds a un objectif plus ambitieux. Elle devra nous aider à lancer le développement de Moneytime dans d’autres grandes villes de France et à l’international. Nous sommes également en pleine période de pivot, au niveau du produit et de l’organisation des équipes.
Avec la deuxième levée de fonds, nous voulons nous recentrer sur les commerces de proximité et créer des outils qui leur permettront d’occuper une place croissante dans l’économie de la ville et du quartier. Nous pensons également à lancer une Web app pour rendre la commande accessible de tous les écrans. Une équipe de développeurs est en cours de recrutement pour ces fins.
Le modèle de la livraison, et la pérennité des startups de la delivery sont souvent pointés du doigt. Comment percevez-vous cela ?
Il est vrai que les startups de delivery se sont multipliées ces dernières années, notamment dans le secteur de la food, avec quelques échecs retentissants. Malgré cela, la livraison me semble avoir un bel avenir avec la volonté grandissante d’immédiateté. Le temps est maintenant la ressource la plus demandée et c’est aussi le nerf de la guerre pour les startups qui se doivent de construire des modèles prenant ce point en compte. La difficulté principale pour les startups de livraison est de proposer un service pertinent pour les utilisateurs et répondant à un besoin réel, tout en fournissant une expérience utilisateur agréable, rapide et intuitive.
Que peut-on souhaiter à votre startup ?
Pour une startup, il y a toujours beaucoup à souhaiter. Notre souhait du moment est de réussir notre lancement d’autres villes et de valider notre modèle à grande échelle. Quand on est une startup, les périodes de transitions sont toujours difficiles donc nous espérons passer ce cap de manière fluide et de pouvoir continuer à convaincre des utilisateurs de plus en plus nombreux du service Moneytime. En termes plus larges, il faudrait nous souhaiter de réussir à donner un nouveau visage à la ville, au quartier et aux petits commerces.