La startup Privateaser fête ses 3 ans. Durant ce laps de temps, la startup a révolutionné le marché de l’événementiel. Pourtant tout n’a pas été rose et alors qu’elle pourrait être rentable, les dirigeants ont décidé de continuer la phase croissance et d’attaquer le marché européen. Rencontre avec Nicolas Furlani, CEO et co-fondateur de Privateaser.
Privateaser, la startup passe le cap des 3 ans.
« Privateaser est née d’une envie commune de faciliter l’organisation d’événements pour les particuliers et les entreprises. Les trois fondateurs, impliqués dans le monde associatif au cours de leurs études, ont toujours eu à coeur d’être au service de la communauté.
Privateaser est une plateforme de réservation et de privatisation de bars, restaurants ou salles de location pour tous types d’événement de groupe, qu’ils soient professionnels ou privés. Notre but est d’aider ces groupes à trouver le lieu idéal où organiser leur sortie, en mettant l’humain au centre du processus de réservation.
Aujourd’hui, notre objectif reste le même, mais notre vision évolue : en plus d’apporter une solution rapide, fiable et gratuite à nos clients, nous avons décidé d’aller plus loin et de nous positionner comme le compagnon des expériences les plus inoubliables. Privateaser a l’ambition de faciliter la recherche et l’organisation d’événements qui laissent place à l’imprévu, à cet instant où l’on passe d’une simple soirée à un moment dont on parlera longtemps ! Et nous affichons cette ambition dans sa nouvelle signature : “Privateaser, organisez l’imprévu”. »
On passe par tous les états en 3 ans, quelle a été votre plus grosse difficulté ?
Le moment le plus difficile au cours de ces trois ans, a été le tout début : pendant les premières semaines, avant d’avoir nos premiers clients. C’était le moment de vérité pour Privateaser ! Heureusement, les premiers clients sont vite arrivés : puis le bouche-à-oreille a fait son effet, les clients ont commencé à affluer, et on s’est laissé prendre au jeu.
À contrario, le jour le plus successful ?
Notre plus belle réussite, c’est le jour où nous avons eu notre premier client qui n’était pas une connaissance personnelle : c’est ce jour-là qu’on a prouvé à nos futurs clients et à nous-mêmes que le projet Privateaser avait tout pour réussir ! A partir de ce moment-là, on est allé de jour successful en jour successful.
Il a aussi eu la fois où nous sommes allés à Madrid en team building en octobre dernier, nous nous sommes arrêtés dans un bar, une belle terrasse. Nous avons commandé et là, la serveuse a vu nos t-shirt Privateaser et elle nous a dit qu’on travaillait ensemble. C’était plutôt incroyable de voir qu’après seulement quelques mois de développement à Madrid, notre service était déjà bien connu.
En 3 ans vous êtes passé de « porteur de projet » à CEO d’une boite en pleine croissance. Qu’est ce qui change au niveau personnel ?
C’est vrai qu’en trois ans, beaucoup de choses ont changé, mais toujours pour le mieux : Privateaser a tellement évolué en si peu de temps, c’est comme si j’avais grandi de 10 ans en seulement 3 ! Au cours de cette évolution, j’ai gagné en confiance en moi, et en mes capacités à mener à bien des projets ambitieux. J’ai aussi beaucoup appris en travaillant au quotidien avec toute l’équipe.
La plupart des startups doivent investir continuellement pendant au moins 7 ans au total avant d’atteindre leur taille durable. L’aventure est donc loin d’être finie, mais en tout cas, nous sommes en bon chemin.
Votre business model a évolué, vous avez fait 3 levées de fonds, mais où en êtes vous aujourd’hui de la rentabilité ?
Aujourd’hui, nous sommes suffisamment développés pour être rentable : nous avons une clientèle solide et de nombreux partenaires. Mais pour rester rentable, il nous faudrait arrêter d’investir, nous limiter à nos partenaires actuels en France et en Espagne : or nous avons un projet à échelle européenne ! Nous avons donc décidé de continuer d’investir, pour continuer de grandir.
Nous avons organisé une première levée de fonds de 300 000 euros en mars 2015, auprès du fonds d’investissement Kerala Ventures et d’Yvan Wibaux, fondateur d’Evaneos ; puis une seconde de 500 000 euros en février 2016 auprès des mêmes partenaires ; et enfin une troisième de 3 millions d’euros en novembre 2016, auprès du fonds d’investissement ISAI.
Grâce à ces fonds, nous avons pu faire évoluer notre business model : d’un simple système de commission sur chaque événement, nous sommes en train d’évoluer vers un système mixte, axé sur les commissions et sur un système d’abonnement de certains gérants à nos offres exclusives.
Quel a été le plus grand changement durant ces 3 dernières années ?
Le vrai défi a été de passer de 3 fondateurs à une équipe de 50 personnes aujourd’hui. Cela a été une occasion d’apprendre à bien manager, à transmettre notre motivation et les valeurs de l’entreprise à toute une équipe. Dans ce but, nous avons travaillé sur les quatre valeurs clés de Privateaser, pour lui donner une identité et motiver les troupes. Au terme d’un an de travail, nous les avons trouvé : Ambition, Transparence, Enthousiasme, et Pragmatisme. Et maintenant, toute l’équipe se les est appropriées.
Vous avez attaqué l’Europe aussi. Pensez-vous qu’avoir une vision à l’échelle européenne est obligatoire pour une startup ?
Tout dépend de la taille du marché et de l’ambition des fondateurs : toutes les startups ne sont pas forcément destinées à se développer à l’international. L’important, c’est de se demander quelle taille on souhaite pour son entreprise dans les 10 ans. A partir de là, on adapte son investissement à l’ambition que l’on a.
On dit que l’amour dure 3 ans, ça marche aussi avec les startups ?
Le cap des trois ans est en effet crucial pour une startup : en général, c’est à ce moment-là qu’on se rend compte de la viabilité et de la durabilité du projet. “Soit ça passe, soit ça casse”. Privateaser a passé ce cap avec brio : mais la plupart des startups doivent investir continuellement pendant au moins 7 ans au total avant d’atteindre leur taille durable. L’aventure est donc loin d’être finie, mais en tout cas, nous sommes en bon chemin.
Enfin, si vous deviez résumer ces 3 ans en un mot ?
Plein d’aventures palpitantes !
Et l’avenir ?
Dans un avenir proche, nous allons continuer d’investir dans l’événementiel B2B, qui a une forte demande. À plus long terme, nous pensons nous développer suffisamment en Europe pour devenir le leader européen de l’événementiel, pour les particuliers et les professionnels.
Et plus tard, leader mondial ?
Assurément !