Avec l’impression numérique, le digital a largement pris le pas sur les techniques d’impressions traditionnelles. Imprimées rapidement, en quelques secondes, avec des jets d’encre, les impressions sont produites par des machines nécessitant peu d’interventions humaines. Bien que ces machines actuelles puissent imiter le dessin de l’artiste, la poésie unique se rapportant aux œuvres d’art est souvent perdue, du fait de la différence de techniques entre la reproduction et l’original peint à la main. Les imprimantes modernes utilisent souvent des jets d’encres, alors que les techniques traditionnelles utilisent une diversité de processus à même de s’adapter à la singularité de chaque oeuvre d’art. Les techniques d’impression traditionnelles ont ainsi vu un regain d’intérêt de la part des collectionneurs et des artistes ces dernières années, compte tenu de la différence du rendu. Parmi les éditions limitées, les lithographies ont repris de l’importance. Blackstamp a été créé pour honorer cette tradition de longue date, afin que les artistes d’aujourd’hui puissent créer un travail magnifique dans les meilleures conditions. Ses fondateurs sont deux collectionneurs d’art passionnés par l’art contemporain et souhaite valoriser le patrimoine artisanal français. Désireux de partager la vision des maîtres artistes contemporains, ils ont créé Blackstamp afin de diffuser leurs œuvres aux amateurs d’art, sur des supports de grande qualité.
Blackstamp, la startup qui vend des lithographies en ligne
Blackstamp vend des lithographies d’artistes renommés en ligne. La lithographie est un procédé d’impression inventé par Alois Senefelder à la fin du XVIIIème siècle, qui fonctionne grâce au phénomène de répulsion entre l’eau et la graisse. Ce phénomène chimique permet de produire des oeuvres de grande qualité, aujourd’hui essentiellement dans le domaine de l’art. « Nos lithographies sont réalisées sur machines Marinoni-Voirin dans des ateliers partenaires à Paris, avec des maitres lithographes, dont certains ont collaboré avec des artistes de renom, tel Francis Bacon, Picasso, ou Yue Minjun. Blackstamp travaille avec des artistes de tous horizons, et de styles variés, à l’exception du street art qui a son marché propre. Nos oeuvres sont numérotées et signées par l’artiste lui-même, assisté par le maitre lithographe dans la réalisation. L’ensemble de ces tâches restent parfaitement fidèles aux techniques traditionnelles, et permettent d’assurer une qualité de rendu optimale. Nous sommes ravi des retours sur la qualité du rendu, » explique Matthieu Moullec.
Quelle est la particularité de votre marché ? Comment faites vous face à la concurrence ? Quel est l’avantage concurrentiel de la startup Blackstamp ?
Pour Jean Borie de Varine, co-fondateur et directeur artistique de Blackstamp : « Les artistes avec lesquels nous collaborons peuvent atteindre des prix très élevé, jusqu’à plusieurs centaine de milliers d’euros et sont donc réservés à une élite. Notre démarche est de collaborer avec ces artistes et de permettre à des passionnés ou amateurs de posséder une œuvre de haute qualité, réalisée et signée par l’artiste pour un prix nettement plus intéressant. Blackstamp ouvre ainsi l’acquisition d’œuvres d’art à un public plus large.”
« Blackstamp utilise des techniques traditionnelles dotées d’un grand prestige auprès des collectionneurs, tout en collaborant avec des artistes de nouvelles générations. Ceci nous permet de toucher un public à la pointe de l’art contemporain, avides de nouveautés et curieux des évolutions artistiques. Nous sommes un des rares éditeurs de lithographies à utiliser les réseaux sociaux, la plupart restent dans des médias très traditionnels, ce qui leur empêche de toucher un nouveau public de collectionneurs, plus jeunes et plus connectés. Nous faisons par ailleurs de la lithographie notre coeur de métier. La lithographie reste prestigieuse, mais peu d’éditeurs s’y consacrent entièrement, ce qui ajoute à notre spécificité propre. Produire une lithographie demeure cher, et la réalisation d’une oeuvre peut prendre plus d’une semaine, ce qui amène de nombreux éditeurs à choisir d’autres supports, comme la digigraphie d’Epson. La spécificité de Blackstamp provient aussi bien du prestige des presses, du nom de nos artistes, que de notre démarche commerciale. »
Quel est le business model de Blackstamp ?
La startup vend ses lithographies en ligne au particulier ainsi qu’aux entreprises. Les cabinets de conseils, cabinets d’avocats et banques sont très friands d’oeuvres pour leur bureaux. Les oeuvres permettent aussi bien d’égayer une pièce que de lui conférer un cachet de luxe et de culture.
« Notre site est en anglais et en chinois. Nous avons choisi ces deux langues afin de nous ouvrir aux deux plus grands marché de l’art et d’élargir notre audience. Si notre clientèle européenne maitrise parfaitement l’anglais, nous avons choisi deux langues qui, plutôt que de créer des barrières, permettent au plus grand nombre de découvrir l’art contemporain, » explique Jean.
Comment avez-vous financé votre démarrage ?
« Nous nous sommes financé par le biais d’un prêt bancaire et nos propres fonds » raconte Matthieu Moullec. Le soutien de nombreuses organisations, comme la BPI, PIE ou Station F parmi d’autres, nous a été précieux pendant nos premiers mois. Nous avons pris le parti de ne pas lever de fonds, afin de mettre en avant la qualité de nos réalisations plutôt que le volume de production. Nous sommes donc ravis du résultat de nos premières éditions. »
Quelle a été votre plus grosse difficulté jusque-là ?
« Réussir à signer des artistes connus. Les artistes sont souvent très pris et la négociation du planning se doit d’être précise, et planifiée bien à l’avance, estime Matthieu Moullec. Nous venons de réaliser trois lithographies avec Richard Caldicott et Ma Desheng sur machine Marinoni-Voirin. Ce sont les deux premières lithographies de ces artistes, et notre public a été ravi de découvrir leur art sur ce nouveau support. Nous avons pu présenter nos lithographies de Ma Desheng au Grand Palais dans le cadre d’Art Paris Art Fair. »
Fiche d’identité de la startup
Nom des fondateurs : Matthieu Moullec et Jean Borie de Varine
Où est située la start-up ? : Paris
Secteur d’activité : Art et E-commerce
Website : blackstamp.co
Facebook : Facebook
