Depuis quelques années, de nombreux français s’orientent vers l’expatriation dans la province Québécoise. S’ils y arrivent par l’obtention d’un permis de travail ou encore d’un permis d’étude, c’est maintenant dans la perspective de création d’un projet d’affaire que les cerveaux français s’envolent outre-atlantique.
Mais pourquoi ? Qu’est-ce qui rend cet écosystème si riche ? Nos confrères Canadiens ont-ils trouvés un nouvel engrais pour faire pousser de nouvelles idées ?
1001 startups analyse aujourd’hui pour vous la nouvelle «Valley» Québécoise, terre de fertilité pour jeune pousse en devenir.
Qualité de la terre
En étant tout à fait objectif, au Québec, la qualité de vie, le mélange des cultures européennes et américaines ainsi que la proximité des domaines du business et des arts, permet d’assurer une énergie créative constante très inspirante pour les entrepreneurs locaux.
L’air respiré est international, les pitchs sont en Fran-glais, et l’opportunité pour une startup de se déployer sur deux marchés limitrophes est souvent très attrayante, surtout quand ces-derniers atteignent 130 millions de consommateurs uniquement avec deux régions (côte est – grands lacs)
À une heure d’avion de Boston ou New-York, on se trouve donc bien ici dans un écosystème international, où chaque esprit vous projette une déferlante de créativité à chaque instant.
Les facilités administratives et fiscales sont nombreuses, comme par exemple les prix extrêmement bas des loyers tant pour les appartements que pour les bureaux, une fiscalité redoutablement compétitive, des crédits d’impôts extrêmement avantageux, ainsi que l’accès à un des coûts d’exploitation les plus bas d’Amérique du Nord.
Concrètement, pour nos amis startuper, cela signifie des salaires de développeurs plus bas qu’ailleurs, (sous les 100 000$ / année), et des crédits de recherche en développement recouvrant jusqu’à 70 % des travaux d’ingénieurs innovants.
Le Canada, et particulièrement le Québec, est cependant avant tout et surtout un leader dans la qualification de sa main d’œuvre, en effet, les frais de scolarité sont bien moins élevés qu’aux Etats-Unis, ce qui fait de Montréal la seconde ville mondiale contenant le plus d’étudiants par ménage.
Enfin, la force principale et de loin la plus puissante, que détiendront toujours nos voisins québécois à l’instar de nombreux pays, est son multiculturalisme. Découlante logique de l’immigration, le Québec, c’est 60 % de la population bilingue, 20 % trilingue, et on y parle quotidiennement plus de 100 langues.
Ce mélange de connaissances et de culture est donc bien évidemment une ressource des plus précieuses pour les entrepreneurs avides de création.
La graine
Dans la terre Québécoise, on implante des idées. En 2015, 36,6% des 18 à 34 ans ont eu l’intention de créer une entreprise et 13,9 % ont entrepris une démarche d’action. (Source : Fondation de l’entrepreneurship québécois – Indic 2015).
Niveau domaine, c’et bien l’e-commerce et la scène Tech qui sont les deux grands axes de l’envie d’entreprendre de ces jeunes. La startup de shopping privé Beyond The Rack a levé 75 millions de dollars ces trois dernières années. On a aussi Luxury Retreats pour louer des villas de luxe qui génère 100 millions de dollars chaque année, ou encore Lightspeed qui génère des solutions de vente avec 30 millions de levée de fonds dernièrement. On ne se prive pas de vous rajouter Frank and Oak, une nouvelle marque de prêt à porter en ligne, Password Box, le générateur de mot de passe, ou encore Wajam le moteur de recherche social controversé.
Le Québec, et principalement les villes de Montréal et Laval, ce sont aussi des agences de créations extrêmement efficaces. Le studio multimedia Moment Factory, l’agence marketing Sid Lee, le studio de développement Ubisoft, ou encore la startup du cloud Lagoa sont des contributeurs de qualités à l’écosystème créatif Québecois.
Toutes ces startups représentent une grande famille, une communauté extrêmement proche qui, si on ne le parierait pas de l’extérieur, se rassemble et s’entraide à évènements reconnus internationalement.
Élu parmi les villes organisant les plus exceptionnelles conférences d’affaire, Montréal est la ville au cœur de ce monde, la plaque tournante de toutes les réalisations d’idées, où l’audace est la qualité la plus récompensée. Montréal New Tech, StartupDrinks, sont par exemple des évènements organisés par une communauté de nombreuses organisations. Les fameuses conférences de C2 –MTL, ou de l’International Startup Festival, sont des évènements à ne pas manquer, où les organisateurs privilégient la créativité comme moyen de rapprochement d’affaires, (je me rappelle ainsi très distinctement avoir échangé une carte d’affaire à plus de 20 mètres de hauteur dans le vide, assis sur une chaise tenue par un fil).
De nouveaux concepts émergent tous les jours comme par exemple l’Elevator World Tour, véritable compétition d’Elevator pitch au sein des plus imposants buildings du monde, ou alors le Startup Open House, qui vous permet de visiter des startups dans différentes villes.
Ces organisations mettent des ressources à disposition de nombreux jeunes entrepreneurs, gage de l’intelligence du système, car les jeunes deviennent plus tard des entrepreneurs aguerris, pour souvent devenir ensuite des investisseurs qui aident à nouveaux les jeunes. Cela constitue un cercle vertueux efficace, et permet de rendre éternel l’innovation et la création.
La créativité est donc partout présente, et aux lèvres de tous les entrepreneurs dans les espaces de Co-working.
De l’eau et du soleil !
Pour qu’une jeune pousse grandisse, il faut de la terre, une graine, de l’eau, et du soleil !
Concernant les éléments qui font pousser et grandir les startups québecoises, on connaît donc dans la région un large panel d’accélérateur en tout genre.
Allant de la formation ponctuelle aux programmes d’accélération, de nombreux services sont à dispositions des entrepreneurs.
On peut ainsi compter sur le SAJE ou la JJCM (jeune chambre du commerce) pour du conseil et de l’accompagnement aux jeunes entrepreneurs, mais Montréal est devenu récemment un important hub entrepreneurial depuis l’émergence d’organismes dont les dirigeants reviennent directement de la Silicon Valley.
On note ainsi la rénovation de la Maison Notman, cœur de la communauté Tech à Montréal, ou alors le programme Founder Fuel qui a accéléré près de 40 startups à ce jour. Le fameux Founder Institute, directement issu de San Francisco s’est par ailleurs récemment installé en Mai.
Montréal devient ainsi une cité intelligente, et de nombreux projets pour améliorer la ville sont directement issu de la matière grise des citoyens. Cet aspect Co-créatif est constamment présent et son impact communautaire et social est considérablement important.
Le Québec, c’est aussi des investisseurs, et particulièrement des capital-risqueurs qui représentait 588 millions de dollar en 2013, soit 30% des investissements. Les «VCs», sont très prisés et constitue des fonds d’investissements extrêmement importants au Québec pour rentrer dans la cour des grands.
Le gouvernement agit par ailleurs activement pour supporter les entrepreneurs, et les institutions banquières développent elles-aussi de nombreuses possibilités pour soutenir les jeunes créateurs. Ainsi, Investissement Québec, Caisse de Dépôt, ou Business Development of Canada sont des programmes de subventions très intéressantes pour entreprendre.
Les bourses et concours sont bien entendu incroyablement développés, même dans les universités où des programmes d’entrepreneuriats fleurissent chaque jour, avec des cohortes doublant de taille chaque année.
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Le Québec est donc un écosystème solide, une plaque tournante de la tendance entrepreneuriale que nous vivons tous en ce moment. L’approche entrepreneurial, si elle manque encore de talents technologiques pour rivaliser avec la Silicon Valley, a trouvé sa force dans cette région du monde où c’est sur la communauté que les créateurs peuvent compter, et sur la créativité qu’ils peuvent se différencier.
La contrée devient donc un argument de choix pour les expatriés ou pour les créateurs d’entreprises de tous les pays, y compris la France.
Mais nous n’avons pas à rougir, le Québec et la France sont à ce jour les deux plateformes en pleine expansion pour entreprendre. L’alliance Franco-Québecoise est solide, et il sera très intéressant d’observer les retombées de cette fratrie dans quelques années, quand elle aura hébergée en son sein des startups qui changeront le monde.
1001 confirme, le Québec, terre fertile pour entreprendre.
