[Interview] Rachel Delacour raconte l’histoire et la revente de la startup BIME

📚 Au programme
🖥 WEBINAR
Marketing Digital :
7 questions à se poser avant de lancer son entreprise.
formation marketing digital
Vous souhaitez développer votre visibilité et trouver des clients en ligne ?
  • Réseaux sociaux
  • Publicité en ligne
  • Référencement
  • Site internet …

Cela fait maintenant quelque temps que je côtoie Rachel, la co-fondatrice de BIME dans l’écosystème startup Montpelliérain. Elle avait d’ailleurs partagé en 2014 son road trip « présidentiel » sur 1001startups. Aujourd’hui, et après l’une des exits de startup les plus remarquée de cette année (45 M$ auprès de Zendesk), Rachel nous fait le privilège de revenir sur son aventure entrepreneuriale et la revente de sa startup.

Lorsque l’on croise Rachel pour la première fois, on se rend vite compte qu’elle fait partie de ces personnalités que l’on remarque et dont on se souvient. Souriante, énergique et bienveillante, elle n’en est pas moins « straight to the point » et ambitieuse.
Depuis l’acquisition de BIME par Zendesk, Rachel court de partout. Si côté pro, son agenda est bien chargé, côté perso elle n’est pas en reste puisqu’elle deviendra pour la deuxième fois maman dans à peine un mois. Retour sur un parcours, une personnalité et une vision des plus inspirantes, pour tous les entrepreneurs.

Peux-tu nous présenter le parcours de BIME?

 » La revente n’était pas dans notre stratégie. Globalement, cela ne doit pas être un objectif en soi, car dans cet état d’esprit on développe difficilement un business pérenne. « 

Rachel: « Je travaillais pour un grand groupe dans le domaine de la gestion des données, quand j’ai constaté qu’il y avait un problème : les outils de Business Intelligence étaient très couteux et trop complexes à installer. Cela a alors été vécu pour moi comme une véritable opportunité ! J’ai alors commencé à travailler sur cette idée avec un camarade de promotion devenu ingénieur, Nicolas Raspal. En 2008 nous avons tous les deux quitté nos jobs respectifs pour nous lancer à 100% sur le projet. La société BIME a été créée en 2009, avec pour ambition de proposer un outil de Business Intelligence, accessible depuis le web. Le SAAS et le Cloud sont alors à l’époque peu répandus, et nous avons rencontré de nombreux détracteurs. Créer une innovation est difficile. Le chemin est inconnu, et il faut beaucoup de convictions en son projet pour le porter dans le temps, faire face aux acteurs du marché qui se voient bousculés, et aux sceptiques qui te disent que ce que tu crées ne fonctionnera jamais.  »

Comment la société s’est-elle développée depuis 2009 jusqu’à la revente récente à Zendesk ?

Rachel: « 6 ans se sont écoulés entre notre lancement et la revente. 6 ans cela peut paraître court, mais c’était 6 ans très intenses ! Lorsqu’on crée une société avec pour ambition de devenir un acteur mondial, c’est forcément dense! Nous étions sur un marché (le Cloud) qui nous permettait de toucher la planète entière depuis Montpellier. C’était une opportunité fantastique en terme de potentiel, mais cela a demandé beaucoup d’énergie pour travailler dans une langue étrangère, comprendre les différences culturelles et marketing des marchés, et lancer un bureau aux US. Il a tout fallu construire « from scratch » et la plupart du temps sans aucune connaissance et expérience ! Mais très tôt, nous avons eu la chance d’être très bien entourés (advisors, etc.;), ce qui nous a été essentiel.

Pendant toutes ces années, notre focus était tourné vers deux points essentiels : construire une équipe solide et un excellent produit. Cela a été les deux éléments clés de notre exécution, ce qui nous a permis de croître et d’inscrire notre stratégie sur le long terme.

En tant qu’entrepreneur, le véritable challenge est d’arriver à garder le focus, l’énergie et l’ambition au plus haut pendant toutes ces années. Pour progresser et grossir, il faut tout le temps être en mesure de démarcher et mobiliser les prescripteurs, les acteurs de l’industrie au niveau international. Il faut porter l’étendard de sa boite, et porter haut son message. Il ne faut pas attendre que les gens vous écoutent pour parler, il faut s’imposer. Et il faut aussi savoir être créatif pour faire parler de soi, grossir, lancer de nouvelles fonctionnalités… sans trop dépenser. Oui c’était 6 ans intenses! »

Peux-tu nous parler du rapprochement et de la revente de BIME à Zendesk ? 

Rachel: « La revente n’était pas dans notre stratégie. Globalement, cela ne doit pas être un objectif en soi, car dans cet état d’esprit on développe difficilement un business pérenne. C’est une très petite minorité d’entrepreneurs qui pensent à la revente lorsqu’ils créent un business, mais c’est souvent malheureusement érigé en certitude…par ceux qui n’ont jamais créé !

« Je vais créer une entreprise pour la revendre et gagner beaucoup d’argent » est un cliché. BIME était dans le mapping de produits qui intéressait Zendesk. Ils avaient développé une roadmap analytique très ambitieuse et ils ont choisi de se rapprocher d’un business qui correspondait à leur approche, leur culture, leur ADN Cloud et leurs équipes. Leur ambition et la manière dont nous pouvions y inscrire BIME ainsi que leur stratégie de développement nous ont tout de suite beaucoup plu.

Zendesk est une entreprise incroyable : elle fait partie de ces licornes américaines, et n’a pourtant que 2 ans de plus que nous ! À travers cette acquisition, ZENDESK souhaitait développer leur vision produit pour démultiplier ses propres ambitions. Cette acquisition a été largement encensée, notamment par Fortune qui l’a même annoncée comme plus intéressante pour le Cloud que le rapprochement de Dell et EMC! »

En tant qu’entrepreneur, comment prend-on la décision de vendre son bébé et comment vit-on ce changement de situation brutal ? 

Rachel: « L’ambition de devenir global était dans notre ADN. C’était clairement notre objectif dès la création de la société. Et « going big » peut aussi s’inscrire dans un cadre “Joining BIG”. L’ambition de Zendesk a tout de suite fait écho quant à notre propre ambition. Culturellement, nous étions très proches et notre équipe était très excitée par ce nouveau challenge.

D’un point de vue personnel, le plus important maintenant est de savoir comment je vais pouvoir renvoyer l’ascenseur. Nous avons eu la chance d’être soutenus par des business angels dans notre aventure ce qui nous a beaucoup aidés au démarrage, a permis de créer de la richesse et de l’emploi sur le territoire français ! Maintenant je souhaite contribuer à mon tour en m’inscrivant moi aussi dans une logique d’investissement. Je n’en suis qu’au tout début, mais j’ai déjà reçu des dossiers prometteurs 😉 »

Le couple est souvent un sujet délicat dans le monde des start-up et surtout lorsqu’il s’agit de levée de fonds. Pourtant, de nombreuses startups à succès ont été fondées par des couples. Penses-tu, en ce qui vous concerne, que créer BIME en couple était une force ?

Rachel: « Oui je dirai que c’est une force, car on comprend le quotidien de l’autre et son mode de vie, comme les horaires et le fait qu’il/elle ait peu/pas de vacances. On sait quand la journée a été compliquée et qu’il ne faut pas en rajouter le soir… et a contrario, lorsqu’il y a de bonnes nouvelles, les célébrer en tant que couple est euphorique et magique à partager. »

🖥 WEBINAR
Marketing Digital :
7 questions à se poser avant de lancer son entreprise.