Bon, on fait quoi avec l’économie collaborative ?

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Tous les jours, l’économie collaborative fait des siennes. Parfois en bien, parfois en mal, tout le monde en parle. C’est après avoir entendu une énième présentation de startup commençant par « Nous sommes le Airbnb de la Pizza » que j’ai eu envie de faire un point sur cette économie. Qu’on s’entende, je ne suis pas spécialiste de l’économie collaborative, mais pour voir passer à longueur de journée des startups qui se réclament de… je me suis construit un avis. Le débat est ouvert en commentaire. 

Bon, on fait quoi avec l’économie collaborative ?

2015 fut l’année de la « shareconomy ». Une année au cours de laquelle on s’est rendu compte que le covoiturage était moins cher et moins polluant que de prendre chacun son petit diesel. Une année au cours de laquelle on s’est aussi rendu compte que louer son appart’ rapportait de l’argent et permettait de voyager moins cher. Mais comme chaque avancée amène son lot de désagrément… en 2015 on s’est rendu compte que les nouveaux business phagocytaient les « anciens ». La destruction créatrice de Schumpeter dans toute sa splendeur. Le Q1 de 2016 va toucher à sa fin et l’économie collaborative en est toujours au même point… Mais où en est-on justement ?

Juste pour rappel, l’économie collaborative est une activité humaine qui vise à produire de la valeur en commun et qui repose sur de nouvelles formes d’organisation du travail d’après Wikipedia, l’encyclopédie… collaborative du web. Un phénomène devenu une habitude de consommation grâce au « numérique ». Parce qu’en réalité depuis toujours les consommateurs échangent, prêtent et louent leurs biens et leurs compétences.

2015, l’année de la problématique explosion

« La ruche qui dit oui ? C’est génial. Blablacar ? Ça va. ClickandBoat ? Aussi. Airbnb ? Moins. Uber ? N’en parlons pas. » Voilà, un résumé de l’économie collaborative. Il y a comme une impression d’hypocrisie. L’impression que tant que le collaboratif sert aux petits producteurs et ne dérange pas de « gros » tout va bien. En fait, quand le collaboratif sert des causes nobles (Agriculture, social, art…). À l’inverse, dès qu’il remet en cause un statu quo plus rien ne va. 

Pas un jour ne passe sans qu’une nouvelle startup veuille rendre collaborative une activité qui ne l’était pas particulièrement. Achat de maison, boite de production, location de ski, transport… aucun secteur n’y échappe. C’est d’ailleurs flagrant avec cette infographie.

shareconomy

Pas un secteur n’y echappe ! (Source : Webstrategist)

La « shareconomy » vs l’économie de marché

Sommes-nous si naïfs que ça pour croire que l’explosion de l’économie collaborative ne causera aucun dégât ? Deux écoles s’affrontent, les révolutionnaires qui sont heureux que la nouvelle économie disrupte l’ancienne. L’argument principal étant qu’« On se fait entuber depuis des années… ». Et l’école un peu plus rigide qui voit d’un mauvais oeil l’apparition de nouveaux modèles pour lesquels ils n’étaient pas prêts.

Osons le dire. Certaines activités de l’économie collaborative détournent, en quelque sorte, l’argent de son circuit principal, comme l’épargne d’après Keynes. Avant Airbnb, vous payiez une chambre d’hôtel avec une taxe de séjour, maintenant vous payez une plateforme qui n’est pas soumise à l’impôt et un particulier qui ne sera pas taxé (dans la majorité des cas).

De même, la plupart des plateformes profitent de ce boom pour tirer les prix vers le bas et précariser beaucoup de travailleurs. Je refuse de prendre le cas d’Uber qui n’est pas un cas d’économie collaborative. UberPop l’était, pas Uber. Cette explosion crée donc une multitude de problèmes pour les pouvoirs publics français. 

Le rapport Terrasse, pour l’équilibre de la fiscalité… ou presque

Un problème, un rapport. Arf la France. Près de 276 plateformes collaboratives, c’est trop pour ne pas les réguler. C’est en ce sens que va le rapport du député Pascal Terrasse, 19 propositions pour analyser et structurer l’économie collaborative « qui n’est pas l’ubérisation » et ce n’est pas anodin de le préciser. Parce qu’avec l’économie collaborative, on entend un peu tout et n’importe quoi. Surtout n’importe quoi d’ailleurs. Toutes les plateformes collaboratives ne servent pas à détourner les règles et à gagner de l’argent qui ne sera pas déclaré.

L’économie collaborative est devenue une alternative crédible à un modèle de consommation qui s’essouffle. Souvent expliquée par « la crise », elle peut répondre à une volonté de conjuguer son comportement quotidien avec une attitude plus responsable, socialement et écologiquement. Elle est portée par l’idéal d’une gouvernance renouvelée du marché. Le débat Uber/taxi en est d’ailleurs le parfait exemple. Pour tenir ces promesses, l’économie collaborative doit elle-même prendre ses responsabilités, Pascal Terrasse demande « que le succès de l’économie collaborative ne soit pas seulement le résultat d’une stratégie de contournement des règles et qu’elle s’engage à accompagner professionnellement les travailleurs qui la font vivre. » Et accessoirement à payer des impôts en France. Bah quoi, à y être autant prélever un peu.

Le rapport n’est pas favorable à un régime fiscal propre à l’économie collaborative. Les préconisations portent plus sur l’extension des régimes d’abattement et d’exonérations qui existent aux plateformes. « C’est aussi une mesure de justice et d’égalité que les personnes qui tirent un revenu de l’économie collaborative paient, comme tout un chacun, des impôts, » explique Terrasse. Ah l’égalité…

Le business de l’économie collaborative en danger ?

Non, il n’y a pas un Uber ou un Airbnb de la pâtisserie. Quand une startup se présente comme le Airbnb de quelque chose… c’est bien souvent qu’elle n’est pas grand-chose. Même si c’est conseillé dans le Business Model Canvas de s’identifier à un « gros » en particulier, ne l’annoncez pas fièrement au risque de passer pour un idiot.

Les forces darwiniennes commencent à jouer leur rôle et de plus en plus de plateformes de la « shareconomy » ferment. Ah oui, pour éduquer un marché en BtoC il faut de l’argent, beaucoup d’argent, beaucoup beaucoup d’argent, donc coupons court aux rumeurs. Il n’est pas possible de créer sa plateforme de partage de cours de danse, de bricolage ou de ce que vous voulez en ne comptant que sur vos early adopters et le bouche-à-oreille.

Les valeurs de l’économie du partage ne sont plus aussi belles qu’au départ pour beaucoup. Créer du lien, améliorer la qualité de vie… ne font pas vendre. Vous créez beaucoup de lien avec vos hôtes de Airbnb ? Vous mangez souvent avec vos covoitureurs ? Soyons honnêtes, l’économie du partage a été le moyen pour beaucoup d’augmenter leur pouvoir d’achat. « En ajoutant l’usure du véhicule, j’arrive à être bénéficiaire sur certains trajets » confie un Blablacarien.

De même, pourquoi les plateformes de partage se sentent-elles toujours obligées de préciser « la dimension sociale » de leur action ? Qui dit économie collaborative dit masse critique. Qui dit masse critique dit besoin d’argent. Donc une levée de fonds et une monétisation de ce partage. Aïe la dimension sociale.

Et maintenant, on fait quoi avec l’économie collaborative ?

Pour les entrepreneurs, on continue à créer des modèles, mais on ne fait plus ça n’importe comment et sur un coup de tête ou parce que notre voisin nous à prêter une brouette il y a trois jours et que « c’est l’idée du siècle, le Airbnb du jardinage ». On vérifie le marché, le business model et on teste son idée… et pas que sur ses amis.

Pour les pouvoirs publics, on se pose les vraies questions et on essaye d’accompagner les entreprises dans leur transition. Réglons l’épineuse question de la fiscalité et prenons le temps d’étudier au cas par cas les plateformes pour ne pas faire d’amalgame. Heetch par exemple. Enfin,  arrêtons d’être réfractaires aux changements par nature, tout n’est pas parfait, mais cette économie collaborative peut réellement changer la logique de consommation donc autant s’y préparer.

Aux « gros » et « moins gros » qui se sentent menacés par l’économie collaborative. En effet, vous êtes menacés. Le numérique simplifie tellement les processus que le manque d’agilité de certains leur est aujourd’hui préjudiciable. On peut bien sûr citer les taxis, mais aussi les loueurs de voitures, les hôteliers … Certains diront qu’ils se sont fait disrupter, je dirais simplement qu’ils n’ont pas su se remettre en cause au bon moment. L’argumentaire de la fiscalité différente, des contraintes légales et autres règles est une réalité, mais pendant que certains se plaignent, d’autres avancent. Ainsi va la vie. 

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