Breega Capital fait parti des fonds partenaires du Tour de France Digitale. L’occasion pour nous de rencontrer Maximilien Bacot, managing partner du fonds, et de revenir avec lui sur la stratégie d’investissement de Breega Capital et sa vision de l’écosystème entrepreneurial français.
Breega a été co-fondé en 2013 par trois entrepreneurs pour offrir une autre approche de l’investissement en start-up.
Maximilien, comment propose-t-on une approche différente du Venture Capitalist ?
C’est simple, on fait les choses différemment. On est un fonds full stack entrepreneur, on a donc une approche très entrepreneuriale. Nous accordons autant d’importance à l’action post-investment qu’aux KPI. Nous n’avons rien inventé puisque les grands fonds américains fonctionnent de la même manière. Dans les faits cela se traduit, entre autres, par notre programme d’accélération, le B52. En effet, les sociétés que nous avons en portefeuille bénéficient, en plus du financement, d’un programme d’accélération sur mesure. J’insiste sur le sur mesure. Nous accompagnons 1/2 journée ou 1 jour par semaine les startups que nous avons financées. On agit sur des leviers business et marketing, sur l’industrialisation des processus et sur l’aide au recrutement de postes clés. Nous n’hésitons pas également à faire appel au réseau d’entrepreneurs qui compose nos investisseurs. Ce B52 c’est un temps fort pour l’entrepreneur, en gros c’est un an pour réussir !
Ce n’est pas facile de faire grandir une start-up, même avec des fonds conséquents, on regarde donc aussi la capacité de résilience de l’entrepreneur.
Quelle est la stratégie d’investissement de Breega ?
Nous investissons exclusivement dans le digital et le numérique . Aujourd’hui nous avons 45 millions d’euros en gestion. Nous participons à des tours de 1 à 3M€ (seed+ / serie A). On se positionne très souvent en leader sur les tours de table dont nous faisons partie pour mener à bien le processus d’accélération B52. Concrètement, les projets qui sont financés possèdent au moins un MVP et des signes de traction assez forts, mais nous n’avons pas de critère de chiffre d’affaires prédéfini. Tout dépend du secteur et de la géographie. Nous comptons par exemple dans les entreprises financées Clic and Walk, FoodChéri ou encore Solendro.
Quel regard portez-vous sur l’écosystème entrepreneurial français ?
C’est bouillonnant. Tous les dispositifs de financement, d’accélération, d’accompagnement à la création et autres libèrent les chakras. Dans le bon sens, les barrières se lèvent une à une et le financement est de plus en plus accessible. Certaines grosses réussites tractent l’entrepreneuriat vers le haut. Après il ne faut pas croire que c’est facile, tous les projets ne sont pas éligibles à une levée de fonds. Certains très bons projets ne sont pas forcément « VC compatibles ».
Justement, avec le décrochage de certaines valeurs et la crainte de la bulle, le climat économique est-il propice aux investissements ?
Sur 2016, je pense que la tendance va rester haute, avec peut-être un léger décrochage en fin d’année. Depuis 3/4 ans, c’est impressionnant comme les tours de table ont grossi. On lève 1 million là où on levait deux fois moins avant. Je ne pense pas qu’il y aura une explosion de la bulle, mais plutôt un mouvement de correction de la part du marché en France d’ici la fin 2016 (il est clair qu’aujourd’hui les valeurs technologiques sont surcotées). Les exemples récents aux US de Square et Box qui ont déçu après leur introduction en bourse sont sans doute un signe précurseur.
Pourquoi être présent au Tour France Digitale ?
On a une relation de confiance avec France Digitale, nous sommes partenaires depuis le départ et entrepreneur friendly, c’est donc logique que nous nous soyons à cette démarche. C’est un message fort envoyé à tout l’écosystème entrepreneurial français, les talents sont partout. Je suis persuadé qu’il va y avoir des projets de qualité. Enfin, c’est une opportunité business, nous sommes ravis de pouvoir financer un projet à fort potentiel.
Aujourd’hui, il n’est pas nécessaire d’être à Paris pour porter une innovation digitale de demain.
Tous les dispositifs de financement, d’accélération, d’accompagnement à la création et autres libèrent les chakras.
Existe-t-il une recette pour séduire Breega Capital ?
C’est un peu tarte à la crème ce que je vais dire, mais ce sont les hommes et les femmes qui portent le projet. Après bien entendu, on va regarder les éléments tangibles comme la profondeur du marché, l’ambition de l’entreprise et ses métriques. Il faut une vision worldwide.. Il faut aussi que le projet soit technologique ou digital pour qu’il s’inscrive dans notre stratégie et que le business model soit scalable. Comme je le disais précédemment, ce n’est pas facile de faire grandir une start-up, même avec des fonds conséquents, on regarde donc aussi la capacité de résilience de l’entrepreneur.