Le « burn-out » est devenu en quelques années un triste phénomène. Qu’il s’agisse des entrepreneurs, des cadres dirigeants, des salariés et même des stagiaires (si si ça arrive, pas chez 1001, mais ça arrive), le « burn-out » touche tout le monde. Entre 10 et 20% des entrepreneurs présenteraient des symptômes de « pré burn-out ». Traduit littéralement par « bruler de l’intérieur », inutile de préciser la gravité de la situation. Alors oui l’entrepreneur sait qu’il doit travailler beaucoup et oui il sait que les vacances sont optionnelles au début, mais est-ce pour autant normal qu’en 2015, un chef d’entreprise se suicide tous les deux jours ? Tous les deux jours.
Quand 96% du tissu économique est porté par ces « petits » entrepreneurs, il serait bien de leur témoigner un peu plus d’affection et de respect. Les politiques passent leur temps à dire qu’ils aiment « l’entreprise ». Il serait temps de dire qu’ils aiment les entrepreneurs, même quand ces mêmes entrepreneurs les critiquent.
Comment repérer un « burn-out » ?
Le « burn-out » est causé par le surmenage, le stress et la surcharge de travail. Environ 20% des artisans, commerçants et entrepreneurs se disent soumis à un travail excessif et compulsif qui est un des signes annonciateurs.
La fatigue excessive
D’après l’observatoire Amarok, qui travaille sur la santé du dirigeant, les entrepreneurs accusent en moyenne un déficit de 3 heures de sommeil par semaine. Ce déficit est dû à la présence de stresseurs insomniaques comme les problèmes de trésoreries qui empêchent l’entrepreneur de dormir. Si vous faites du sport, vous verrez vos performances diminuées et votre fatigue s’accroitre. Le corps réagit à l’esprit.
Trop de pression tue la pression
Le « burn-out » est une période durant laquelle vous allez travailler h24. En mangeant, en dormant (si vous trouvez le sommeil), avec votre famille et même en faisant du sport. Il n’est pas rare, en courant, de croiser des personnes qui songent à leur dossier hyper important, ou de croiser deux collègues qui parlent de « la réunion stressante de midi ». Autre phénomène très présent, l’hyper prise de responsabilité. Certains salariés et chefs d’entreprises assument à outrance des responsabilités qu’ils ne sont pas censés avoir.
Un comportement modifié
Cynisme, défaitisme, colère et méchanceté gratuite. Deux solutions, soit vous êtes un con, soit vous êtes proche du « burn-out ». Nous favoriserons ici la deuxième hypothèse. La modification du comportement a deux conséquences, la première c’est l’ambiance de travail qui devient délétère et qui n’arrange en rien le sentiment de lassitude. La deuxième est que votre famille aussi commencera à se désolidariser.
Si vous êtes entrepreneur, le rôle de vos proches est donc de vous surveiller, de vous parler et de vous écouter. Si vous pensez qu’un de vos collaborateurs est proche du « burn-out » n’hésitez pas à prendre les devants.
Comment éviter le « burn-out »?
Heureusement, le mal du siècle peut être évité. Pour cela il y a des méthodes simples et des règles que vous devez adopter.
Ne pas se prendre pour Superman ou Superwoman
« Les cimetières sont remplis de gens irremplaçables. » Disait Alphonse Allais. Les chefs d’entreprises ont une aversion à la délégation. Pourtant, c’est mathématique, répartir la masse de travail sur plus de personnes diminue la charge. Ne tombez pas dans le piège de l’hyper présence. Accordez-vous des moments avec vos équipes, laissez place à votre créativité, acceptez la défaite, acceptez l’échec quand il se présente et acceptez l’aide des autres.
Laisser le travail au travail
Il est 20h30, vous fermez à clé votre bureau, mais vous avez dans vos mains les dossiers en cours et votre ordinateur portable. Grosse erreur. Maintenant, imaginez la même scène en laissant le dossier sur la pile de droite du bureau et l’ordinateur branché. Bizarrement, le sentiment de liberté est total. Il faut bien entendu supprimer les notifications et désactiver les mails sur le téléphone. C’est le syndrome de « La lumière rouge du Blackberry ». Les grandes entreprises mettaient à disposition des téléphones Blackberry qui avaient la particularité de clignoter rouge lorsqu’un mail n’était pas lu. Stressant vous avez dit ?
Les vacances
« Cette semaine c’est roue libre, vendredi je pars pour quinze jours à Arcachon ». Certainement l’expression la plus entendue du 15 juin au 15 aout dans toutes les entreprises de France. Nous attendons nos congés pour nous ressourcer. Et l’entrepreneur dans tout ça ? 90% d’entre eux ne prennent pas de vacances la première année de leur activité. 70% travaillent durant les jours fériés et pour 61% des entrepreneurs les vacances signifient un danger pour leur entreprise.
OK pour les vacances, mais si vous ne prenez pas de vacances, trouvez un moyen de couper. Sport, weekend en famille, soirée crêpes… tout est bon à prendre pour se ressourcer. Parce que certains pensent qu’on ne doit jamais prendre de vacances, mais sachez que l’entrepreneur au bout du rouleau et encore moins productif qu’un entrepreneur absent.
PS: Je rassure ma famille, je suis loin du « burn-out », j’ai trouvé mon équilibre entre travail à outrance, football et moments avec mes proches. À vous de trouver le vôtre ?
Crédit image : Ollyy via Shutterstok