Trop conservateur, trop frileux, anti innovation… on entend tous les jours des qualificatifs peu glorieux sur la France. Il faut dire que beaucoup de business fleurissent dans d’autres pays, alors que l’idée même d’une application sur le sujet fait sursauter les décideurs. Analyse de trois secteurs porteurs à l’étranger interdits en France. Et ce n’est peut-être pas une mauvaise chose.
La WeedTech
Légal dans 25 États des États-Unis, le cannabis est le nouvel or vert pour le start-up. Il y a actuellement plus 100 millions de clients à travers les USA et l’industrie pèsera près de 22 milliards de dollars d’ici 2020. C’est un des marchés les plus dynamiques aux USA. Du côté des investisseurs, la méfiance reste le maître mot dans cette industrie atypique. Mais après que Microsoft se soit lié avec une de ces startups, l’appréhension devrait s’estomper.
La startup Eaze ou le Uber du Cannabis est le succès de cette WeedTech. La startup propose de vous livrer de la marijuana à usage médicale dans la baie de San Francisco, le tout en 10 minutes. Eaze a déjà levé 20 millions de dollars pour étendre son activité aux autres États weed-friendly. Pourtant les géants Google et Apple refusent de mettre en ligne l’application dans leurs boutiques.
En France, alors que le débat sur la légalisation du cannabis prend de plus en plus de place et sera, à coup sûr, au coeur de la campagne de 2017, nous avons encore du mal à imaginer une WeedTech hexagonale ou même des séjours touristiques pour découvrir les différentes variétés de cannabis, comme cela existe déjà à Amsterdam. Affaire à suivre.
La conservation du cordon ombilical
L’idée est particulière. Conserver le sang présent dans le cordon ombilical pour s’en servir plus tard pour soigner son enfant malade par exemple. Pourtant, en Belgique c’est devenu un business florissant. La société Cryo-Save conserve, contre la modique somme de 2000€, le sang de cordon pendant vingt ans.
Les chiffres de Cryo-Save sont éloquents. Près de 4 000 couples français congèlent clandestinement le sang dans une banque étrangère. Une congélation qui coûte entre 1 500 et 3 500 euros. Ça fait cher le frigo.
La France est le seul pays européen qui interdit le stockage du sang placentaire à des fins personnelles. « Les banques privées sont une arnaque et mettent à mal le principe de justice sociale » selon Noël Milpied, chef du service des maladies du sang au CHU de Bordeaux.
Sex on-demand
Le plus vieux métier du monde n’échappe pas à l’uberisation. Lancée en aout 2015, l’application Ohlala connecte des personnes pour des rencontres payantes. Voyez ici un moyen politiquement correct et légal de parler de prostitution.
La start-up qui vient de lancer son service de « paid dates » a annoncé un tour de table de 1,7 million d’euros. Le proxénétisme étant interdit, l’application explique répondre au besoin des utilisateurs qui « cherche de la compagnie, de l’amitié ou juste une bonne conversation ». À 200€/h la conversation…
Alors que la France vient de renforcer la législation contre la prostitution, l’Allemagne demeure le pays des travailleurs du sexe avec près de 2% de son territoire géographique considéré comme une zone « full sex business ». Logique donc qu’Ohlala soit né à Berlin.