Il y a quelques mois, nous avions interviewé Matthieu Rivory, co fondateur de Seagale, qui s’apprêtait à lancer une campagne de crowdfunding sur Kickstarter. Financée à hauteur de 95 000€ alors que 15 000 étaient demandés initialement, la marque a frappé un grand coup. Retour sur cette expérience avec Matthieu.
Matthieu, alors satisfait de cette campagne ?
Bien sûr, nous sommes très satisfaits. Nous avons obtenu plus de 95 000€ la campagne a été financée à 700%. C’est top. Cela représente plus de 780 backers pour 1028 maillots de bain vendus. En fait c’est exactement le succès qu’il fallait.
Belle réussite
Peux-tu nous expliquer cette notion de « succès qu’il fallait » ?
Avec ce succès, nous avons pu lancer 6 nouvelles couleurs de maillots de bain. Mais si le nombre de commandes avait été supérieur, nous aurions eu des problèmes d’approvisionnement de matières premières. Là nous sommes certains de respecter les délais de livraison que nous avons indiqués. Heureusement qu’on n’a pas fait le million. Si nous avions fait plus de 200k€, cela aurait été compliqué. Là, on est content du succès et heureux de pouvoir assumer les délais.
Vous avez eu des surprises pendant cette campagne ?
Oui, tout d’abord le fait que Paris soit la ville numéro 1. C’est vrai que notre clientèle habituelle est plus sudiste. Mais la grosse surprise c’est de voir Singapour en 2. On a pas mal buzzé là-bas et du coup c’est une opportunité business énorme. C’est vrai que l’objectif était aussi de nous faire connaitre à l’international et pour cela c’est réussi. Plus de la moitié des backers sont étrangers. C’est une nouvelle cible pour nous.
Le crowdfunding a créé une nouvelle économie parallèle !
Et après un tel départ, presque 200% de financement en 24h, comment s’est passé la suite de la campagne ?
C’est vrai que nous avions super bien préparé la campagne et le démarrage en trombe nous a rassurés. Mais on n’a pas réussi à franchir le palier et à maintenir le buzz autour de notre campagne. On a fait entre 5 et 8k€ par jours alors que l’objectif secret était de 10K. Le phénomène des plateaux est très fort, encore plus pour un projet non tech sur Kickstarter. C’est vrai que la presse est moins intéressée par un projet dans la mode, même si c’est un carton sur Kickstarter.
Justement, tu penses toujours que la préparation c’est la clé de la réussite ?
Oui, nous n’y sommes pas allés la fleur au fusil. Par exemple, sur les 95k€, il y en a 15 qui viennent de notre mailing interne, donc de notre communauté. Puis il faut vraiment préparer les relations presses. Quoi qu’on en dise, c’est la clé.
[wydden_refer_post post= »24138″][/wydden_refer_post]Un dernier conseil pour les entrepreneurs qui vont se lancer dans le crowdfunding ?
Nous avons été surpris de recevoir des millions de messages nous proposant de l’aide et de l’accompagnement pour la promotion de notre campagne. Il y a au moins 50 agences de RP spécialisées crowdfunding, c’est une nouvelle économie en fait qui s’est créée. Donc on a décidé de contacter les projets qui avaient bossé avec ses nouveaux acteurs pour savoir ce qu’ils en avaient pensé et leurs recommandations. Ils nous ont clairement dit que c’était dans 80% des cas des charlatans. Donc un conseil, en cas de succès de votre campagne, ne travaillez qu’avec des structures qui proposent un paiement à la performance et faites preuve de bon sens. Comme toujours en affaire en fait.
La checklist de Matthieu pour réussir sur Kickstarter :
- Ne pas hésitez à investir pour réussir
- Préparer sa communauté
- Demander une somme modeste et la dépasser
- Préparer les RP en amont
- Entretenir la campagne et limiter le phénomène plateau
- Ne pas se faire avoir par les consultants externes qui vous promettent le succès
- Être sûr de pouvoir assumer les délais
- L’humour
