La cosmétique est un marché mondial gigantesque qui représente plus de 400 milliards de dollars. Portées par la consommation Européenne, Américaine et Chinoise, les marques cosmétiques doivent sans cesse innover pour faire face à la demande mondiale, friande de nouveautés. Mais au-delà des formulations, les marques ont aujourd’hui des enjeux d’innovation beaucoup plus vastes: expériences utilisateurs, réalité virtuelle, emballages, digitalisation de la filière, personnalisation des offres, intelligence artificielle… Dans le cadre du service Open Innovation du salon Cosmetic 360, nous avons échangé avec Rodan+Fields, une marque cosmétique américaine et Aryballe Technologies, une startup française qui produit un capteur d’odeur numérique.
Pourquoi choisir de travailler avec les startups/ grands groupes et de quelle manière développez-vous ces collaborations ?
Rodan+Fields : « Rodan+Fields est une marque de soin premium qui se concentre sur des produits et soins de haute qualité dermato-cosmétologiques. Nous utilisons un modèle d’open innovation, en recherchant l’innovation partout, sans idées préconçues d’où nous pouvons la trouver. Nous souhaitons garder toutes les portes ouvertes, afin d’examiner les technologies rapidement pour donner aux innovateurs des réponses claires qui nous permettront d’aboutir à des partenariats forts, pour servir notre marque et nos utilisatrices. Les startups sont souvent de bons partenaires car elles sont innovantes, avides de collaborations, orientées business et agiles.
Aryballe Technologies: Notre startup produit NeOse Pro, un capteur d’odeurs qui aspire les odeurs et en capture une photo olfactive qui est enregistrée et archivée comme signature. Les informations collectées sont envoyées vers la base de données d’odeurs qui va analyser l’odeur et la comparer aux odeurs préalablement enregistrées. Bien qu’au départ, le marché visé était celui des particuliers souffrant de déficience olfactive, nous avons finalement trouvé nos premiers débouchés commerciaux auprès des industriels. Nous avons des clients dans diverses industries, comme l’agroalimentaire qui utilise notre capteur pour faire du contrôle qualité et du développement de nouveaux produits. Mais c’est auprès de la filière fragrance-cosmétique que nous nous développons le plus, les odeurs étant déterminantes dans ce secteur. Nous sommes au début des collaborations avec les grands groupes cosmétiques, pour déterminer comment notre outil peut être utilisé au cas par cas. Nous avons déjà constaté qu’il est plus facile de collaborer avec des acteurs étrangers de la filière arômes et fragrances que des acteurs nationaux de la filière cosmétique, qui semblent être plus frileux, notamment pour des raisons de confidentialité. Les acteurs de la filière des arômes et fragrances ont aussi de forts enjeux de confidentialité (ils développent des nouvelles molécules et des propriétés olfactives), mais aujourd’hui nous arrivons plus facilement à collaborer avec eux. Même s’il est évident qu’en tant que startup, cela nous demande un gros travail juridique sur les contrats et la propriété industrielle. Mais les choses semblent bouger dans le bon sens, et les acteurs de la filière cosmétique mettent en place de plus en plus de programmes pour collaborer avec les startups. Par exemple, nous sommes cette année accompagnés par l’incubateur de LVMH à Station F.
Startup: Postulez au service Open innovation du 9 Avril au 30 Juin
Ouvert aux startups, aux porteurs de projets, aux TPE et aux laboratoires de recherche, l’Open Innovation du salon Cosmetic 360 vous permet d’accélérer vos projets en obtenant des rendez-vous directement avec des décideurs des grands groupes cosmétiques. Cette année vous pourrez approcher Johnson & Johnson, L’Oréal, LVMH Recherche, Puig, Rodan+Fields, Yves rocher. Depuis 2015, plus de 700 projets ont été soumis de 30 pays différents, plus de 500 rendez-vous ont été organisés.
Quels sont les gros enjeux marché et technologiques dans votre cœur de métier?
Rodan+Fields : Pour le moment, nous voyons des opportunités dans les nouvelles technologies qui permettent de rendre notre business model plus efficace, comme l’Intelligence Artificielle et les technologies d’optimisation des données, et celles qui nous offrent la possibilité d’améliorer le diagnostic, la formulation ou la personnalisation des traitements. Nous sommes également très intéressés à ce que la génomique, l’épigénétique ou la microbiomique peuvent nous apprendre ou ce qu’elles peuvent apprendre aux consommatrices sur leur peau. Un autre champ d’excellence chez R+F est représenté par le travail que nous faisons sur les rétinoïdes.
Aryballe Technologies: La filière cosmétique dispose d’ingrédients et de parfums qui ont souvent des variations d’odeurs très subtiles, et jusqu’ici notre produit n’était pas suffisamment performant pour répondre à la précision attendue, en particulier dans des problématiques de contrôle qualité. Mais depuis 2018, les performances de notre outil sont mieux adaptées au besoin de précision de la filière. Néanmoins notre enjeu est de poursuivre le développement de notre technologie de reconnaissance d’odeurs ainsi que notre bibliothèque olfactive et son processus d’analyse. Les odeurs développées dans la filière sont fréquemment soumises à des panels de testeurs plus ou moins entraînés. Un nez humain peu entrainé va avoir du mal à distinguer plus de 6 à 8 odeurs à la suite, et un nez entrainé pourra difficilement distinguer plus de 30 odeurs. Notre outil ne va pas remplacer le nez dans le processus créatif, mais venir en complément dans les cas où certaines substances peuvent être toxiques à long terme, et dans les situations où le nez humain atteint ses limites (déviance de l’odorat, état de santé, alimentation, nombre d’échantillons à tester)
Que vous apporte le salon Cosmetic 360?
Rodan+Fields : La conférence est intéressante car elle attire de nombreuses startups ainsi que des équipes universitaires avec lesquelles nous aimons travailler. Nous avons été impressionnés l’an dernier par le degré de fréquentation et d’activité, ainsi que par le nombre de visiteurs internationaux. La France est un pôle d’activité important pour l’innovation cosmétique, et en tant que société US, nous pensons que la science n’a pas de frontière. Nous sommes prêts à faire des affaires partout où se présentent les opportunités. Mais comme nous sommes encore très jeune, nous avons encore besoin de développer notre notoriété tant auprès du public que des potentiels partenaires.
Aryballe Technologies : Jusqu’ici nous faisions plutôt des salon grand public comme le CES de Las Vegas, Viva Tech, le salon IoT SIDO à Lyon. À présent, nous avons choisi de nous recentrer vers des salons orientés métiers, pour développer directement les opportunités commerciales. L’année dernière nous avons participé à Cosmetic 360 pour établir des premiers contacts et pour la visibilité. Nous avons gagné un Awards dans la catégorie tests et analyses, ce qui nous a permis de bénéficier d’une belle mise en avant. Nous avons pu rencontrer des grands acteurs du marché, notamment des entreprises dans les emballages, qui est un marché auquel nous n’avions pas pensé avant. Cette année, concrètement, notre produit est plus robuste et plus fiable et va nous permettre d’aller chercher des clients B2B au niveau international.
Le salon Cosmetic 360 organisé par Cosmetic Valley permet de regrouper les différents acteurs internationaux et les innovations dans la filière. À travers sa startup zone et son service Open Innovation, le salon affiche une réelle volonté de simplifier les opportunités de rendez-vous et de business entre les différents acteurs. L’appel à candidatures du service Open Innovation est ouvert du 9 avril au 30 juin. Startups, ne manquez pas l’occasion de présenter votre innovation devant des grands groupes : Johnson & Johnson, L’Oréal, LVMH Recherche, Puig, Rodan+Fields et Yves Rocher.
Article partenaire Cosmetic 360