Marketing Digital : 7 questions à se poser avant de lancer son entreprise
planet friendly startup

Est-ce possible de créer sa startup en étant planet-friendly (dès le départ) ?

Le départ de Nicolas Hulot a marqué les esprits : il est temps de réagir pour sauvegarder la planète. Si le développement durable est une tendance de fond depuis quelques années pour les grands comptes, qui tombent parfois dans le greenwashing, qu’en est-il des startups?
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    Cette dernière année, le mouvement des « Tech for Good » a pris de l’ampleur et a mis sur le devant de la scène certaines considérations sociétales. Pour autant, si la volonté de devenir planet-friendly est affichée, est-ce possible de l’être vraiment dans le numérique et doit-on l’envisager dès la création de sa startup? Dans le cadre de notre partenariat avec France Digitale Day, nous nous sommes entretenus avec certains invités qui témoigneront lors de la table ronde « How can I build a planet-friendly startup from day one? »

    C’est quoi une startup planet-friendly ?

    Derrière le buzzword « planet-friendly », c’est un véritable engagement responsable qu’une entreprise fait vis-à-vis de l’environnement et de la société. L’intérêt grandissant des consommateurs pour la responsabilité sociale et environnementale représente une bonne nouvelle pour les entrepreneurs soucieux de l’environnement.

    Aujourd’hui, il y a deux types de startups planet-friendly. Celles qui le sont par leur ADN, par leur activité historique, donc toutes les Tech 4 Good: les startups anti-gaspillage, les énergies propres, les startups sociales… Et celles qui ont une activité qui n’est pas de prime abord planet-friendly mais qui s’engagent dans une démarche de développement durable.

    Olio est l’une de ces startups planet-friendly. Cette application née en Angleterre met en relation les voisins pour éviter le gaspillage alimentaire. Selon sa fondatrice, Tessa Clarke, « il n’est pas exagéré de dire que le gaspillage alimentaire est l’un des plus grands problèmes auxquels l’humanité est confrontée aujourd’hui. Globalement, un tiers de la nourriture que nous produisons est jetée, tandis que 800 millions de personnes ont faim. Peu de gens réalisent que dans les pays développés, plus de la moitié des déchets alimentaires sont produit à la maison. Cela signifie que nous créons la moitié du problème… mais cela signifie également que nous pouvons être la moitié de la solution ! » Depuis 2016, la startup a sauvé et redistribué près de 750 000 repas et entend bien continuer sa quête du zéro déchet. En France, le gaspillage alimentaire est aussi un axe sur lequel les startups se positionnent.

    Olio

    Planet-friendly, une mission assumée ?

    La startup Phenix, qui accompagne les entreprises, collectivités et associations dans leur transition vers l’économie circulaire, propose des solutions innovantes de réduction du gaspillage et de valorisation des déchets depuis bientôt 5 ans. « Notre modèle repose sur quatre piliers. Le premier est une réduction de prix pour le consommateur sur les produits qui approchent la date limite de vente. Le second concerne les associations, auxquelles nous redistribuons les invendus avant leur date de péremption. C’est notre activité historique. Le troisième repose sur les animaux puisque l’on fournit les fruits et légumes non consommables par les humains aux zoos ou aux fermes locales. Enfin, on travaille sur la conversion des déchets en énergie, pour redonner de la valeur aux invendus, » explique Jean Moreau, CEO de la startup.  Pour aller plus loin, Phenix a créé le Phenix Lab pour accompagner les startups anti-gaspillage et développer de plus en plus d’initiatives. « C’est un juste retour des choses. Nous avons été aidés, nous voulons aujourd’hui aider les entrepreneurs qui s’attaquent à ce marché. Notre économie doit se structurer et voir émerger des filières performantes de traitement et de réutilisations des déchets, » poursuit Jean.

    Phenix

    À la recherche du zéro déchet aussi, Hakim Baka, cofondateur et CEO de Geev, s’est attaqué à une autre typologie de rebuts. « Vu que 60% des encombrants partent à l’incinération, cela nous semblait être du bon sens que de travailler sur une solution permettant le don d’objets entre particuliers. Nous avons créé une page Facebook où nous partagions les photos des encombrants vus dans la rue, ce qui nous a permis de tester un modèle d’entreprise. Quand des objets en état d’usage se retrouvent sur le trottoir, c’est le résultat d’un échec. » Si la dimension écoresponsable est inhérente au projet, la startup qui a levé 3 millions d’euros à l’été 2018 n’en fait pas un argument marketing. Elle préfère mesurer la portée écologique globale de son service. « Nous ne sommes pas des militants à proprement dit. On se considère écocitoyen. Pour nos utilisateurs, notre communication est très axée « bon sens » plutôt que culpabilisation écologique. Avec ce positionnement, nous ne recevons jamais de contre-argument puisque tout le monde comprend qu’il vaut mieux donner un objet que le jeter. La plupart font un geste écologique sans s’en rendre compte. Chacun y trouve son sens : écolo, solidarité, pratique… » poursuit Hakim qui avoue aussi s’inspirer d’une licorne française. « Regardez Blablacar, ils ne communiquent quasiment jamais sur la portée écologique de leur modèle, pourtant ils ont révolutionné et diffusé le covoiturage à grande échelle, presque à eux seuls. »

    Planet-friendly à 100%, c’est jouable pour une startup ?

    Au-delà de son objet, Hakim Baka explique qu’il est difficile d’être planet-friendly de la tête aux pieds. « Le 100% est quasiment impossible à atteindre surtout dans des modèles numériques qui utilisent des serveurs extérieurs pour faire tourner les applications. Je ne peux pas mesurer la dimension écologique d’OVH. En revanche, on fait tout notre possible en interne pour s’en approcher. Par exemple dans nos nouveaux bureaux, 90% du mobilier est recyclé. » Dans cet objectif de rester fidèle à ses valeurs, la startup travaille actuellement au développement d’un business model de services additionnels pour garantir la gratuité de la plateforme de dons d’objets. 

    Geev

    De son côté, la startup We Are Phenix insiste sur la culture d’entreprise comme moyen de diffuser les bonnes habitudes. « On compte parmi nos effectifs des militants, des écocitoyens, des personnes qui ont été attirées par l’aventure startup. Ce mélange permet de mettre en place différentes actions qui confortent notre vision. Par exemple, nous avons mis en place un plan vélo pour permettre à nos collaborateurs d’utiliser ce mode de déplacement. Nous sommes sur du zéro déchet plastique et pas d’impression de papier bien entendu. Mais aussi nous fournissons des contenants types Tupperware à nos collaborateurs pour éviter l’utilisation de sur emballages lors des pauses déjeuner, » raconte Jean Moreau.

    Possible dès le début de l’histoire pour toutes les startups ?

    Aujourd’hui, il existe dans l’écosystème startup des disparités importantes en termes d’implication. « Le niveau de sensibilisation des startups en phase de démarrage n’est pas très élevé. Il semble difficile de reprocher à un entrepreneur qui lance sa startup de ne pas être assez planet-friendly. L’entrepreneur est au démarrage trop focus sur le business pour penser à faire du « vert ». Mais on pourrait réfléchir à des moyens incitatifs. Par exemple si le montant de la bourse FrenchTech passait à 40k€ en justifiant de certaines actions écoresponsables, cela augmenterait l’intérêt des entrepreneurs pour ces questions, » estime Hakim Baka.

    « il est évident que les startups technologiques qui ont une mission d’intérêt général vont devenir la norme. » 

    Une vision que partage Jean Moreau de Phenix. « Pour une startup, être planet-friendly c’est un nice to have. Elles y pensent quand tout va bien pour améliorer leur image et leur rentabilité. L’équation de la création d’entreprises devient trop difficile si l’on y ajoute les considérations écologiques. Pourtant c’est une véritable tendance de fond. » De là à dire qu’être une Tech for Good simplifie la croissance, il n’y a qu’un pas que le cofondateur de Phenix tente de tempérer. « C’est parfois un élément qui peut créer de la difficulté. Nous sommes en train de boucler une levée de fonds d’un montant important et si l’on plait à la plupart de nos interlocuteurs, ce n’est pas facile de trouver le bon partenaire. On est trop gros pour les investisseurs à impact et on est trop « social » pour les fonds classiques. Il y a une image de business non-rentable qui entoure l’économie sociale et solidaire, alors que nous allons faire près de 10M€ de chiffres en 2018. Maintenant, comme nous avons obtenu l’agrément « entreprise solidaire d’utilité sociale » (ESUS), nous devons respecter certaines règles. Chez nous, les salaires sont limités de 1 à 7 entre les collaborateurs et nous investissons 50% du résultat net dans l’entreprise ou dans des projets solidaires. Autant d’actions qui sont en accord avec nos valeurs. »

    À l’heure actuelle, les startups « tech for good » semblent encore très minoritaires et considérées comme une niche. Pour Tessa Clarke, « à mesure que l’on prend conscience des enjeux du futur et que l’on analyse les problèmes à surmonter pour vivre de manière durable, il devient évident que les startups technologiques qui ont une mission d’intérêt général vont devenir la norme. Et pas dans 10 ans, non ! Très bientôt. » Le pragmatisme anglais, surement !

     

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