#Foodtech : Pourquoi la France n’a toujours pas son champion ?

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La création des réseaux thématiques de la FrenchTech en 2016 a favorisé la structuration de l’écosystème FoodTech des startups s’est structuré. Si elle attire et passionne en France, pays de la Food par excellence, et génère 219 levées de fonds depuis 2013, la FoodTech française peine encore à faire émerger un véritable champion de ce secteur. Est-ce signe d’une crise de croissance ?

Beaucoup de startups dans la « food » pour peu d’élues

Dans son rapport « La FoodTech de 2013 à 2017 », le DigitalFoodLab, en partenariat avec Vitagora et Sopexa, recense 472 startups FoodTech en activité en France, avec un rythme de création de plus en plus soutenu passant de 68 en 2014 à 131 en 2016 soit quasiment un doublement des créations en 2 ans. Des chiffres qui reflètent une réalité criante : beaucoup d’initiatives, peu de réussites flagrantes au niveau de la mythique « licorne » (une startup valorisée à un milliard de dollars, à l’instar des américaines Beyond Meat or Impossible Foods). Preuve en est, la part des TPE/PME, dont des startups, dans le chiffre d’affaires global de l’agroalimentaire en France : 90% des entreprises du secteur sont des TPE/ PME qui en font moins de 50% du chiffre d’affaires.

L’écosystème FoodTech a connu un changement de prisme. À la place des consommateurs, l’innovation est désormais poussée par les « usagers » finaux qui changent leur manière de consommer ou d’interagir avec le produit, et qui pousse la filière à innover et s’adapter en cherchant de nouveaux modèles économiques. Selon Perrine Bismuth, responsable de French Food Capital, « il y a un vrai gisement en France de TPE/PME qui ont actuellement une belle carte à jouer. Ces entreprises, startups ou PME sont généralement peu connues et subissent moins la défiance du grand public. Par ailleurs, elles sont souvent plus engagées sur les nouvelles attentes des consommateurs puisque c’est leur levier pour pénétrer un marché très concentré. Par exemple, sur le marché du bio l’année dernière, il y a eu +33% de nouveaux entrants. Les « gros acteurs » de l’alimentation ont des problèmes de légitimité sur cette verticale, ce qui représente une réelle opportunité pour les nouvelles marques ».

L’omniprésence des grands groupes dans la foodtech ?

Quand la réflexion se porte sur les Foodtechs, il est très facile de penser à Deliveroo ou Foodora. Pourtant ces deux entreprises ne représentent que la branche « delivery » de l’alimentaire. Dès qu’il faut se pencher sur un autre secteur, il devient difficile de nommer un champion, notamment parce que peu de startups foodtech atteignent ce cap de développement, sans être adossée ou rachetée par un grand groupe. En mai 2018, le groupe agroalimentaire Norac annonçait l’acquisition de la startup Cook Angels. À l’annonce de ce rachat, les deux fondatrices de Cook Angels, Joy Solal et Charlotte Sieradzki, expliquaient être « ravies d’accueillir le groupe Norac en tant que principal actionnaire. Outre sa solidité sur le marché de l’agroalimentaire, nous avons vu en Norac un partenaire familial stable et pérenne qui place une confiance absolue en notre capacité à insuffler et à démocratiser une nouvelle façon de cuisiner. Nous en sommes convaincues, ce rapprochement nous aidera à booster notre croissance, et ce, sans dénaturer notre identité et notre vision du bien-manger. » Pour le groupe Norac, l’acquisition de la startup qui enregistre plus de 500 000 repas livrés depuis sa création et affiche, depuis 2 ans, une croissance à 3 chiffres est le moyen de pénétrer le marché du digital pour la première fois.

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ToasterLAB, le programme d’accélération FoodTech et AgTech, prend actuellement des candidatures pour sa 4e promo, jusqu’au 6 juin 2018. Le seul programme d’accélération européen adossé à un réseau puissant de 370 acteurs de l’agroalimentaire, ToasterLAB fournit aux start-ups accélérées les bons outils et les bons contacts pour réussir leur mise en marché et leur industrialisation. Les startups sélectionnées bénéficient d’un accompagnement poussé sur 12 mois composé de formations, de mentoring personnalisés, appuyé sur un réseau de mentors et de partenaires en France et à l’international, ainsi que de mises en relation avec des clients, partenaires et investisseurs potentiels.

C’est cette même logique qui justifie le rachat de FoodChéri par Sodexo et celui de Quitoque par Carrefour, deux autres fleurons des startups foodtech. C’est à se demander si les grands groupes ne phagocytent pas la croissance des startups. « Au contraire. Les marchés de l’agroalimentaire dans le monde ont été ces derniers temps bousculés par la réussite de nombreux petits acteurs face au poids des grands groupes. Les grands groupes reconnaissent de plus en plus que la capacité des startups à fonctionner en mode « agile » est un élément clé de leur réussite et il est plus intéressent de les cultiver que de les étouffer. Ce soutien passe souvent par l’investissement dans des programmes d’accélération, ou en tant que mentors – partager avec les fondateurs de startups leur expérience métier, leur vision du secteur et, bien entendu, leurs carnets d’adresses. Au sein de ToasterLAB, nous avons des mentors d’entreprises telles que le Groupe Seb, Suntory, Nestlé, Cojean, Dijon Céréales… tous investis de façon bienveillante pour faire progresser les startups que nous accompagnons, » estime Claire Van Overstraeten, ToasterLAB program manager.

La difficile exportation des foodtechs françaises

En ce qui concerne les startups, « le problème n’est plus le financement, il existe désormais des dispositifs à tous les stades des projets pour la FoodTech. L’enjeu aujourd’hui se situe sur l’accompagnement à l’ambition pour que les entrepreneurs et les PME puissent détecter l’opportunité marché. Que les projets puissent scaler du stade régional au national puis à l’international. La difficulté principale de l’internationalisation réside dans les différences de « culture food » en Europe qui rend la reproduction d’un modèle très complexe, » explique Perrine Bismuth. Si l’argument de la taille du marché intérieur est souvent brandi pour justifier la croissance famélique de certaines startups BtoC françaises, c’est une vérité quand il s’agit de Food.

« On manque de champions « food » en France, c’est un fait. Mais on a quelques belles ETI qui s’internationalisent très bien maintenant » Perrine Bismuth

De son côté, Claire Van Overstraeten, ToasterLAB program manager, précise que « la FoodTech et l’AgTech sont des secteurs qui bougent vite. Des opportunités de marché dans le monde sont à saisir très vite pour ne pas se laisser devancer par un autre. C’est pourquoi une startup innovante devrait réfléchir dès le début de son projet au potentiel d’internationalisation de son offre. Il est donc essentiel d’accompagner les startups pour leur permettre une vision claire de l’environnement de la concurrence et de l’opportunité pas en France, mais dans le monde, et aussi des aspects techniques (protection de la PI, réglementation, juridique) qui peuvent être décisifs dans le déploiement international de son activité. »

Pourtant, le tableau n’est pas aussi sombre qu’on pourrait le croire. « On manque de champions « food » en France, c’est un fait. Mais on a quelques belles ETI comme Kayser dans la boulangerie, Sodebo ou Materne qui s’internationalisent très bien maintenant, » précise Perrine Bismuth. « Par ailleurs, le secteur AgTech en France commence à prendre un leadership dans le monde avec des acteurs comme Naïo, Sencrop ou AgriCool qui laissent préssentir un bel avenir pour ce segment de la FoodTech », complète Claire Van Overstraeten.

L’absolue nécessité d’accompagner à l’ambition

« Le premier défi est pour les Français de mieux approprier la culture du risque pour faire naître des projets d’entrepreneuriat plus ambitieux. C’est un aspect où nous avons beaucoup à apprendre des Américains, où des startups comme Beyond Meat connaissent un essor fulgurant. Ensuite, pour accompagner correctement une championne de la Foodtech, il faudrait reconnaître la spécificité de la « Food Business » et les nombreux défis qu’elle présente pour une startup. Les startups à fort potentiel ont donc besoin d’un accompagnement qui combine les bons outils et surtout le bon réseau leur permettant d’accélérer leur industrialisation et leur mise en marché, en France et à l’international. Cela leur permettrait de contourner le « trou d’air » financier, et de bénéficier d’une position plus solide pour déployer les phases suivantes de leur croissance. »

Une ambition qui commence à se ressentir dans les levées de fonds de l’écosystème. D’après de rapport « La FoodTech de 2013 à 2017 », du DigitalFoodLab, il y a eu une multiplication par 8 des levées de fonds supérieures à un million d’euros (26 en 2016 contre seulement 4 en 2013). Ce phénomène étant lui-même renforcé par l’apparition de levées de fonds d’une nouvelle ampleur dans la FoodTech française. Depuis 2016, trois sociétés ont levé plus de 20 millions d’euros (Alkemics, Frichti et Wynd). Nos startups ne sont pas encore des championnes, mais à n’en pas douter, elles y travaillent !


1001startups, média partenaire du ToasterLAB

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