Le Tour de France Digitale c’est bientôt. Cinq étapes, qui permettront de voir émerger les meilleures startups de chaque grande région lors des pitchs. Cette année, le lauréat recevra un investissement de 1,5 million d’euros ! Pour cela il faudra séduire Partech Ventures, 360 Capital et Breega Capital, ainsi que les business angels Olivier Mathiot et Thierry Petit.
C’est pour nous l’occasion de rencontrer Boris Golden, Principal chez Partech Ventures, et de revenir avec lui sur la stratégie d’investissement de Partech, l’écosystème startup et les raisons de l’engagement du fonds dans ce tour aux côtés de France Digitale.
Interview de Boris Golden, Principal chez Partech Ventures
- Boris, pouvez-vous nous présenter Partech Ventures et sa stratégie d’investissement ?
Partech, c’est un fonds de capital-risque. Notre métier est d’investir dans des startups très prometteuses et de les accompagner dans leur croissance. Le fonds a été fondé en 1982 à San Francisco, et nous sommes aujourd’hui présents des deux côtés de l’atlantique, ce qui nous permet d’avoir une vision très internationale dans la sélection et l’accompagnement des startups. Partech est notamment financé par de grandes entreprises comme Carrefour, BNP Paribas ou encore Renault. Notre objectif est clair. Nous établissons une stratégie croisée de mise en relation entre les grandes entreprises et les startups que nous accompagnons. Nous ne sommes pas que des financeurs, nous fournissons un accompagnement complet.
Nous agissons sur 3 niveaux, en seed (amorçage), en venture et en growth. Sur la partie seed notamment, nous avons tous été entrepreneurs dans le passé, et nous nous efforçons d’apporter notre expérience et notre empathie aux startups.
- Et en chiffre Partech ça donne quoi ?
Nous investissons entre 200K à 50 millions ! C’est cette stratégie qui nous permet d’accompagner les startups sur le long terme. Nous avons actuellement près d’un milliard de fonds en gestion active. Côté « track record”, Partech c’est plus de 20 IPO et 50 « exits » à plus de 100 millions de dollars.
Pour nous convaincre, il faut être passionné et passionnant. À la fois brillant et pertinent.
- Avez-vous des domaines de prédilections ?
Partech investit dans tous les startup technologiques du « digital ». Après, chacun d’entre nous a évidemment des affinités plus particulières pour certains domaines ou types de projet.
- Quel est le regard d’un VC sur l’écosystème startup français actuel ?
C’est bouillant ! C’est devenu hyper « hype » de créer sa startup. De fait, ça devient très dynamique. Après, vu d’un VC, il n’y a qu’une fraction de ces startups qui sont finançables. Non pas parce que la quantité abaisse le niveau, mais plutôt parce qu’il n’y a qu’une typologie particulière qui attire les VC et peu de startups remplissent ces conditions. Cela ne signifie pas qu’elles ne pourront pas se développer et devenir de belles entreprises !
- Comment fait-on pour vous attirer alors ?
J’ai un document qui explique tout ça sur mon Linkedin. Pour faire simple, je regarde l’opportunité de marché. Ensuite, il faut que le business model pour répondre à cette opportunité soit pertinent et très scalable. L’équipe est primordiale, on ne le répète jamais assez et ce n’est pas galvaudé que d’insister dessus ! Dans une startup en seed, beaucoup de choses risquent de changer, sauf l’équipe. Enfin, ce que j’appelle le momentum. Est-ce qu’il se passe quelque chose ? Est-ce que c’est le bon moment ? Est-ce qu’il y a un début très prometteur de traction ?
Il se passe tellement de choses en région que nous ne pouvons pas nous permettre de passer à côté
- Et le petit plus ?
Il faut être passionné et passionnant. À la fois brillant et pertinent. Il faut que nous ayons envie de revoir la personne. Il faut que nous nous disions « Là y’a un truc! ». Ça ne débouchera pas toujours sur un investissement, mais nous pouvons aider de plein de façons les startups que nous croisons, même lorsque nous n’investissons pas chez elles.
- Et pourquoi Partech s’est-il engagé aux côtés de France Digitale pour ce Tour de France ?
C’est la deuxième année que nous sommes partenaires. Il se passe tellement de choses en région que nous ne pouvons pas nous permettre de passer à côté. Il y a du talent en région et c’est un message que l’on veut faire passer aussi ! Il n’y a pas que Paris pour les startups. L’idée pour nous c’est aussi d’apporter notre regard de VC sur des projets qui n’ont pas l’occasion de s’y confronter tous les jours. Nous avons aussi un rôle d’accompagnement.
- Quelles sont vos espérances pour ce Tour de France Digitale 2016 ?
J’espère rencontrer des startups innovantes, ambitieuses et surtout apporter mon aide à tous ces entrepreneurs que l’on va rencontrer.
