Avec un taux de chômage conséquent, 26,3% en 2014, la Palestine est un terreau fertile pour l’entrepreneuriat. Avec près de 2000 diplômés par an, c’est dans le secteur du High Tech que les jeunes décident d’entreprendre massivement.
Zoom sur l’écosystème palestinien qui recèle de près de 200 startups sur le territoire.
Un écosystème d’accompagnement structuré
Les incubateurs/accélérateurs fleurissent sur l’ensemble du territoire pour accompagner les porteurs désireux de fonder leur entreprise. En voici quelques uns :
- Situé à Ramallah, FastForward est le premier accélérateur de startups palestinien orienté sur des projets de technologies Web/Mobile. Depuis son lancement en 2013, déjà une dizaine de « pépites » ont été créées. Les candidatures pour le 5e programme de l’accélérateur se sont terminées fin Août, les startups sélectionnées seront accompagnées pendant 4 mois dès Septembre et devrait recevoir un investissement d’amorçage de 20.000$.
- E-zone est un hub Cisjordanien spécialisé pour les startups High Tech. Ce lieu propose des locaux, un laboratoire de test pour les applications, des événements Networking et des programmes de formations. Ce lieu a pour vocation de stimuler la créativité des entrepreneurs, autour d’échanges et de rencontres avec des mentors et des investisseurs.
- Business and Technologie Incubator, pépinière d’entreprises de l’Université Islamique basée à Gaza, a été créée pour aider les jeunes diplômés à se lancer dans l’entrepreneuriat en créant leur entreprise. Les projets technologiques représentent plus de 60% de l’ensemble des projets accompagnés. Chaque année, l’incubateur crée un concours de business plan avec une sélection de 10 startups qui bénéficieront de financement pour démarrer, de locaux, d’un soutien logistique.
- Gaza Sky Geek, accélérateur à vocation technologique également présent à Gaza dont près de 50% sont des femmes. L’ouverture de cet accélérateur a pour objectif de développer ce territoire affaibli par un climat de tensions, par de belles réussites innovantes. En donnant l’opportunité aux entrepreneurs de se lancer, Gaza souhaite contribuer à la création d’emplois (le chômage étant de plus de 45%). Suite à un besoin de financements, l’accélérateur a lancé une campagne sur Indiegogo début 2015, une réussite qui lui a permis d’atteindre son objectif à plus de 280%.
Côté investissements, Sadara Ventures est le premier fonds d’investissement Palestinien dédié aux startups de la Cisjordanie et de Gaza, dans le domaine du High Tech.
Des concours pour tester son idée
De nombreux événements viennent également encourager les porteurs de projet :
- Startup Weekend à Ramallah avec pour projet gagnant en 2013, la startup Aioha, une plateforme spécialisée dans la création d’applications haut de gamme.
- Startup Weekend à Gaza ayant sélectionné 150 participants qui formerons des équipes puis pitcheront leur projet devant des investisseurs et mentors venues de plusieurs pays.
- Palestine Startup Cup Business model sélectionne 65 équipes qui devront bâtir un business model viable. Seul 25 équipes pourront présenter leur travail devant un panel de juges.
- Cewas Smart Start-up Competition regroupant tous les passionnés d’entrepreneuriat qui devront être en mesure d’établir un modèle d’affaire sur le thème de la durabilité.
La Cisjordanie s’affirme sur le marché du High Tech, son écosystème ne cesse de grandir grâce à ces startups toujours plus prometteuses les unes des autres. Ce secteur émergent, pourrait devenir une des premières sources d’emplois pour un pays qui connait un chômage certain.
Zoom sur 3 startups Palestiniennes
Pour illustrer l’éclosion des startups sur le territoire, 1001startups vous présente trois startups : Bold Knot, Gravilog et JobMatch.
[separator type= »thick »]Bold Knot
Cette jeune startup palestinienne a développé un chargeur pour téléphone petit et pratique, de la taille d’un porte-clés, faisant également office de batterie de secours. Sous la forme d’une pelote de laine, l’objet recharge votre téléphone deux fois plus vite qu’un autre chargeur classique depuis un ordinateur en USB, mais fait également office de batterie de secours en augmentant l’autonomie d’un téléphone de près de 3h.
Les deux fondateurs ont lancé une campagne de crowdfunding sur IndieGogo avec un objectif 15000$. Résultat à ce jour ? Le compteur a explosé pour atteindre 105.000$. Cette somme récoltée est le reflet d’un avenir prometteur pour cette startup. Les premières livraisons débuteront dès Octobre 2015.
Voici la présentation du projet sur Indiegogo.
[separator type= »thick »]Gravilog
Voici une application interactive, développé par la startup Mobistine, qui relie une patiente enceinte à son médecin.
Ainsi le docteur peut obtenir des informations sur l’état de santé de sa patiente et ainsi l’accompagner du début de grossesse jusqu’à l’accouchement (par des conseils sur l’alimentation, des exercices pour apaiser les contractions, pour suivre l’évolution du fœtus…).
La startup a également développé Blood Pressure, une application en langue arabe pour mesurer sa tension artérielle et montrer ses résultats au médecin qui pourra adapter les prescriptions.
Site web : Mobistine
[separator type= »thick »]Jobmatch
Jobmatch permet à des employeurs de pouvoir recruter des demandeurs d’emploi en filtrant selon leurs besoins, économisant ainsi du temps et des coûts en matière de recrutement. Les personnes cherchant un emploi rédigent leur Mini CV par SMS ou interface Web. Les recruteurs créent leurs offres d’emplois par le même biais. Les deux parties téléchargent leurs données sur l’interface et l’algorithme se charge de la mise en relation en « matchant » suivant les besoins de chacun. Une solution facile qui permet à tous d’avoir accès à l’emploi partout et tout le temps.
Jobmatch est une application, compatible sur tous smartphones, présents dans plus de 15 pays, notamment dans des zones en développement en Moyen-Orient et en Afrique. C’est après le constat que l’usage par le mobile primait sur la connexion internet via Ordinateur que la startup Souktel a créé son application.
Site web : Souktel
Crédit photo : Lorenzo Patoia via Shutterstock
