A l’occasion du BlendWebMix de Lyon, nous avons rencontré Renaud Visage, co-fondateur d’EventBrite. Pour 1001startups, il revient sur son parcours et son expérience d’entrepreneur chez Eventbrite.
Un parcours destiné aux USA
Je suis issu de l’École Centrale de Lyon ou j’ai effectué une formation en tant qu’ingénieur en génie civil. J’ai découvert San Francisco en 1996, lors de ma dernière année d’étude. En 2000, je me suis orienté vers le web et j’ai intégré Zing Networks, une société spécialisée dans le partage d’image. En moins d’un an, cette start-up très prometteuse est passée de 30 à 120 personnes pour retomber la même année à 10 et se faire racheter par Sony! Cette expérience, très enrichissante, m’a permis de comprendre ce qu’il ne fallait pas faire lorsqu’on créé une entreprise.
Les débuts de l’aventure EventBrite
En 2006, après avoir travaillé quelques mois en tant que consultant technique pour Sony, je rencontre par l’intermédiaire d’amis, Julia et Kevin Hartz qui lançaient un projet dans l’événementiel. Pendant, 2 ans, nous avons travaillé tous les 3 pour développer une solution simple et accessible aux petites entreprises pour gérer, promouvoir et vendre en ligne des événements. A cette époque, on boostrapait l’entreprise sur les fonds propres de Kevin.
Un gros potentiel
Nous avons réalisé cette année une étude pour savoir comment les petites et moyennes entreprises géraient leurs événements. Résultats 71% des entreprises utilisent encore le logiciel Excel et le papier/crayon. Il nous reste encore un très gros travail d’évangélisation et un grand potentiel marché!
Une ascension fulgurante
En 2013, Eventbrite réalise un total de volume de vente de billets d’1 milliard de dollars. Nous avons lancé en 2012 une offre à destination du marché Européen, qui représente aujourd’hui notre plus forte croissance. Cependant, le marché américain représente toujours 80% de notre CA. Notre stratégie de croissance repose à la fois sur une croissance interne et externe. Nous venons justement de racheter 2 sociétés, dont une à Mendoza en Argentine, qui va nous permettre d’attaquer le marché de l’Amérique du Sud. En parallèle, nous ne perdons pas vue les marchés émergents tel que la Turquie, et la Chine, mais nous étudions toujours le marché avant de décider de s’implanter dans un pays. En effet, bien que nous ayons levé plus de 140 millions de dollars, nous limitons nos frais.
Un business model rentable
Notre plateforme est très simple d’utilisation et disponible en mode SaaS. Notre business model est basé sur un modèle freemium. Le service est gratuit pour les événements gratuits, et nous prélevons 2,5% du prix du billet + 0,75 € sur les évènements payants.
Le marché américain est-il différent du marché français ?
Le marché américain est un très gros marché. Il représente 300 millions de personnes parlant la même langue. Si la base de client potentielle est énorme, le nombre de concurrent est aussi très élevé. Par ailleurs, la différence culturelle majeure entre la France et les Etats Unis est qu’aux USA, les gens sont prêts à changer plus rapidement, et l’adoption de nouvelles technologies ou de nouveaux services est plus rapide. Ceci favorise grandement le business !
Pourquoi être parti au Etats Unis ?
J’ai effectué ma dernière année d’étude la bas, et j’ai toujours étais attiré par l’Amérique. J’aime cette culture d’entreprise, de l’entrepreneuriat, cette prise de risque et l’Amérique constituait à ce titre une sorte d’eldorado! J’aime la manière dont les américains travaillent. Plus on prend des risques plus on a des chances d’échoués, et ça ne fait pas peur à un américain !
Un conseil à donner pour ceux qui veulent monter un business ?
Je n’aime pas trop les gens qui copient les modèles existants (copycat) ! Je conseille donc de faire beaucoup de veille technologique, d’être ouvert, de comprendre quels sont les facteurs de réussite des sociétés qui fonctionnent. Plus ont est formé et informé, plus on comprend l’évolution des marchés ! Il est avant tout nécessaire de répondre à un besoin réel du marché et de savoir bien s’entourer !
Quelle est la prochaine étape d’Envenbrite ?
Aujourd’hui, nous développons des nouvelles fonctionnalités afin de répondre aux besoins de plus gros événements. Par exemple, la numérotation des sièges nous permettra de nous ouvrir vers les salles de concerts, de théâtre…
Et bien entendu, nous continuons notre développement vers l’international.
Pour vous monter sa start-up dans la Silicon Valley c’est ______ ?
Un gros challenge ! Tous les meilleurs startupers du monde sont en Silicon Valley. Et ils visent tous les mêmes fonds d’investissements, les mêmes business angels, ce qui en fait une des régions les plus compétitive du monde pour les start-up. Cependant, je pense que c’est un passage très intéressant, notamment afin de s’imprégner de l’écosystème et pour valider son business model.
Pour les entrepreneurs français qui souhaite s’implanter aux USA, vous leur conseiller d’attaquer d’abord le marché français avant d’attaquer le marché américains ou il n’y a pas de règle ?
Non, il n’y a pas de règle ! Avant de prendre toute décision, il faut aller voir comment les start-up marchent, aller voir les Business Angels, les VC’s pour comprendre comment faire évoluer son entreprise aux USA !