Lors de son passage sur Montpellier dans les locaux de Dehors Les Petits, l’équipe de 1001startups a rencontré Samantha Jérusalmy, investment manager chez Elaia Partners. Lors de cette interview, Samantha revient sur son parcours, la raison d’être du fonds et prodigue ses conseils aux start-ups qui souhaitent lever des fonds.
Pouvez-vous nous présenter Elaia Partners?
Samantha Jérusalmy : Elaia Partners est un fonds de capital risque indépendant créé en 2002 et dont le coeur d’activité est l’économie numérique. Elaia Partners gère aujourd’hui plus de 125 millions d’euros, qui proviennent majoritairement d’investisseurs institutionnels et privés.
Elaia Alpha, qui est notre fond d’amorçage, investit dans des sociétés nouvellement créées, proposant des solutions de rupture dans l’économie numérique. Les montants de son intervention au stade de l’amorçage sont compris entre 500K€ et 1M€. Le fonds Elaia Alpha comprend également une poche de pré-amorçage permettant d’investir des tickets de 100K€ à 300K€, dès la création de l’entreprise, dans de nouveaux projets portés par des entrepreneurs ou des chercheurs.
Quel est ton rôle chez Elaia?
SJ : Je suis rentré chez Elaia Partners en 2008 en tant qu’analyste. Aujourd’hui, je suis directrice d’investissements, c’est à dire que je gère les investissements de bout en bout depuis le sourcing, c’est à dire que je suis en charge d’aller chercher le deal et le présenter en interne, jusqu’à avoir une place au conseil d’administration et à suivre la société jusqu’à sa sortie. Une fois que la levée est passée, les gens pensent souvent que le job du fonds est terminé…. Pourtant le plus compliqué c’est toujours après l’investissement. Il faut faire le suivi de l’investissement et définir les stratégies de développement.
Comment se fait ce suivi?
SJ : Chez Elaia nous avons une philosophie particulière: que l’on investisse 100K€ ou 1 million d€ au premier ticket, nous nous sentons toujours très impliqués (nous demandons toujours une place au board par exemple). Les boards se réunissent environ une fois tous les 2 mois, et nous avons nos entrepreneurs très régulièrement au téléphone. Notre philosophie d’investissement consiste à ne jamais être intrusifs dans les entreprises dans lesquelles on investit. Nous ne sommes pas les opérationnels, par contre nous essayons d’être pro-actifs dès qu’ils ont besoin de nous!
Quels sont les critères pour rentrer chez Elaia Partners?
SJ : Nos critères en phase d’amorçage sont les suivants:
- la société doit avoir moins de 5 ans.
- la société doit réaliser pas ou peu de chiffres d’affaires <250 000 euros dans les 12 derniers mois.
- la société ne doit pas être rentable.
- La société ne doit pas avoir d’investisseurs institutionnels au capital.
Aujourd’hui, nous nous rencontrons sur Montpellier en Languedoc-Roussillon. L’écosystème start-up de Montpellier est-il différent de celui de Paris? Si oui, en quoi?
Nous recevons 1 200 dossiers par an et nous investissons dans 10 start-up!
Quels conseils donneriez-vous aux start-up qui souhaitent postuler chez Elaia?
SJ : Vous devez transmettre un email soit à deal(at)elaia(point)com soit sjerusalmy(at)elaia(point)com. Il faut savoir que l’on reçoit 1 200 dossiers par an et que l’on investit seulement dans 10!
On voit passer un grand nombre d’entreprises, parfois on détecte les pépites, parfois on en loupe. La première sélection est faite sur des critères minimes, (notre job est la détection de signaux faibles !) … Aucun détail ne doit être laissé au hasard dans un dossier.
Depuis décembre 2012, nous avons mis en place les Open Offices Hours, rendez vous mensuel dont le but est d’offrir à 10 start-ups l’expérience et l’expertise d’entrepreneurs de notre réseau. L’idée est de transmettre et prodiguer des conseils et d’offrir du contenu aux start-ups. Le prochain Open Office est le vendredi 20 juin de 14H à 19H avec Mickael Froger fondateur de Lengow.
Amis startupers du Languedoc-Roussillon, Samantha nous a confié que prochainement il y aura un Open Office spécial Montpellier, affaire à suivre de près!
