#REX : 10 ans après, itinéraire d’un entrepreneur

Alors que de plus en plus de startups fleurissent aux quatre coins de la France, comme pour les histoires d’amour, très peu parviennent à dépasser le cap des 3 ans. Sur les 10 000 startups existants au sein de l’Hexagone, seul un dixième d’entre elles devraient parvenir à trouver un modèle économique viable et être encore en activité d’ici 2021, et ce malgré de bonnes idées et l’appui de financements publics et privés. Dans ce paysage, fêter les 10 ans de sa startup fait figure exception.

Fréderic Coulais, cofondateur de la startup Sellsy, qui vient de souffler ses 10 bougies, revient sur son expérience sous le soleil de La Rochelle, et nous livre ses conseils pour résister à l’épreuve du temps.


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Frédéric, (à gauche sur la photo), se définit comme un « pur produit autodidacte », sachant reconnaître et saisir les opportunités comme elles se sont présentées. C’est ce qui l’a conduit à cofonder Sellsy, un logiciel SaaS de gestion d’entreprise, suite à « une belle rencontre », celle d’Alain Mevellec en 1996, son associé.


#podcast, vous pouvez écouter l’interview complète dans le podcast : « Retour sur 10 ans d’aventures entrepreneuriale  ».

Dix plus tard, l’entrepreneur revient sur son parcours.

 

Début de l’entreprise : business plan, levée de fonds et bien être au travail

Ensemble, les deux complices commencent par monter en 2007 un site de rencontre, qu’ils revendent ensuite à Meetic.

Suite à un constat simple, une autre idée leur vient en tête, celle de Sellsy. Alors qu’à l’époque le Saas en est à ses balbutiements, éditer des factures est un travail aussi fastidieux qu’inévitable. Comme souvent, les deux entrepreneurs vont développer un business en tentant de résoudre un problème rencontré dans leur vie de tous les jours…

En 2009, alors que l’idée de Sellsy trotte dans la tête des deux amis depuis plus de deux ans, la boite est lancée : c’est le début d’un succession de grandes étapes clés.  » Forcément, lorsqu’on traverse ses moments charnières, il nous arrive de douter, mais c’est là que l’on apprend, on analyse la cause de ses doutes, et on fait en sorte de ne plus en avoir! », raconte Frédéric.

 

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Après 11 mois d’attente, leur site web est mis en ligne, rassemblant alors une petite quarantaine d’utilisateurs. Au bout de quelques mois, Frédéric et Alain passent à la vitesse supérieure en décidant de monétiser leur produit : « C’était la grande inconnue, un moment délicat, on n’était pas certains d’avoir trouvé le bon modèle. Lorsqu’on a commencé à voir s’aligner les lignes de paiement par abonnement sur notre site, cela a été un instant de grande émotion et fierté. » Plus de 10 ans après, les quarante premiers clients sont toujours là, et leur nombre a été multiplié par 1000…

L’aventure semble bien partie, Frédéric et Alain décident donc en 2010 d’aller plus loin avec une levée de fonds. Un exercice périlleux quand leur chiffre d’affaire tourne la première année autour des 10 000 euros! Mais rapidement, le fonds parisien Alto Invest mise sur eux en injectant un million d’euros dans la startup.

L’une des clés de notre pérennité, c’est de réussir à attirer les talents, et de les garder

La levée marque un tournant en permettant au duo de se structurer en recrutant et prenant des bureaux : « On a pu quitter ma chambre d’amis ou nous travaillions, et c’est là que tout a vraiment démarré. » 

Les premières embauches, ils les réalisent autour d’eux. L’un des plus beau succès qu’identifie Frédéric, c’est le faible turn over chez Sellsy : « Notre premier développeur vient tout juste de nous quitter, après plus de 10 ans chez nous », explique l’entrepreneur. « L’une des clés de notre pérennité, c’est de réussir à attirer les talents, et de les garder. On arrive même à faire venir des collaborateurs de Paris et Berlin pour venir s’installer à La Rochelle. »

Ce qui explique en partie cette réussite, c’est que les deux cofondateurs ont intégré dès 2009 les discours sur le bien-être au travail, en s’assurant toujours de faire profiter à leur salariés d’un cadre de travail plaisant. « Le fait de s’implanter à La Rochelle n’est pas anodin, le cadre et la qualité de vie sont exceptionnels! », assure Frédéric, qui ne cache pas son amour pour sa ville.

L’entrepreneur explique aussi apporter beaucoup de soin pour conserver, 10 ans après, l’ADN de la startup intact, passée en une décennie de 4  à 71 salariés, et au cœur de laquelle est inscrit le gout de l’innovation et de la camaraderie.

L’humain est la clé de voute, il faut travailler la cohésion du groupe

C’est dans cette optique que le duo a créé il y a 5 ans la French Startup Cup, un évènement pour rassembler une fois par an les startups de France autour d’une régate… #challenge #aventure #soirée #mer

Il y a pire, pour souder une équipe. Mais Frédéric ne se contente pas de ça! Il veille à créer une certaine émulation au sein de Sellsy en proposant des programmes de formation à ses collaborateurs dont il s’assure de faire grandir les potentiels. « Dans une structure comme la notre, l’humain est la clé de voute, il faut travailler la cohésion du groupe et prendre soin de nommer les bons managers pour diriger les équipes », souligne Frédéric. Son conseil : bien identifier les capacités de ses salariés, et ne pas les mettre face à des choses dont ils ne pourraient pas assumer la charge.

L’entrepreneur avoue être émerveillés tous les jours par ses collaborateurs : « Au début on porte le projet seul, et puis peu à peu, il est porté par d’autres… et avec plus d’énergie encore! »

Inscrire sa startup dans la durée

L’entreprenariat n’est pas un sprint, plutôt un marathon. L’important, pour tenir la distance, est d’arriver à passer au-dessus des embuches qui ne cessent jamais de se présenter. « Il y aura toujours des caps difficiles », souligne l’entrepreneur, « mais il faut les regarder en face et les affronter, les mettre sur la table et en parler. Cela fait parti de l’histoire, sinon on reste chez soi! »

 

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Et les embuches sont multiformes : expliquer un déménagement à ses collaborateurs, ou bien tout simplement réussir à s’équilibrer, lorsqu’on gagne 4000 euros par mois et qu’on doit en sortir 75 000 en charges… Pour Frédéric, il faut savoir accepter certaines choses pour tenir la distance. A la manière d’un boulanger qui accepte de se lever à 4h du matin tous les jours pour cuir son pain, un entrepreneur se doit de savoir qu’il devra franchir des obstacles, cela fait tout simplement parti du contrat.

 

Frédéric confesse ne pas s’être forcément attendu à être toujours là 10 ans plus tard, car la vie d’entrepreneur lui a appris à avoir une vision à 2 ou 4 ans, soit grosso modo le cycle d’une levée de fonds ou d’une période d’investissement. Pour tenir le coups, l’entrepreneur explique en riant que si une bonne forme physique est nécessaire, il est aussi important de se réserver des temps de pause. « J’aime cuisiner, surtout des gâteaux, et j’ai une passion pour les Legos… Cela me permet de me vider l’esprit, de passer à être chose. »

 

Avec le recul, des regrets? Quelques uns, bien sur. Des étapes qui auraient pu être franchies plus vite, des mauvais recrutements…Rien de rédhibitoires, néanmoins. Sans problèmes, Frédéric est prêt à signer pour les 10 prochaines années.

Ce format vous plaît ? Donnez-nous en commentaire des noms d’entrepreneurs que vous souhaiteriez qu’on interviewe !

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Crédit photo :  S O C I A L . C U T on Unsplash, Sellsy

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