La France affiche une volonté forte en matière de transition énergétique et le numérique a un rôle à jouer dans ce mouvement. « Make our planet great again » : en lançant ce message, le président Macron a affiché cette volonté de lutter contre le réchauffement climatique au monde entier. La France a inscrit dans la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte l’objectif de porter la part de production d’énergie renouvelable à 32 % en 2030.
À l’occasion de l’appel à projets du Bivouac sur cette thématique, soutenu par des acteurs comme ENGIE Cofely, Dalkia, Enedis, GRDF et la Caisse d’Epargne d’Auvergne et du Limousin, nous avons cherché à comprendre où en étaient les startups ? Quels étaient aujourd’hui les manques du secteur ? Et pourquoi les grands groupes s’impliquent-ils à leur côté ?
Transition énergétique : un secteur attirant pour les startups et les investisseurs
Après le boom du solaire et de l’éolien, d’autres énergies vont venir diversifier le mix énergétique français. Biomasse, hydrogène, biométhane, autoconsommation collective… Les startups sont une fois de plus à l’origine de ces innovations qui favorisent la transition énergétique. 921 millions d’euros ont été investis en 2017 dans les sociétés françaises des cleantech. Un montant élevé, stable par rapport à 2016, dont la répartition démontre une captation des ressources par trois secteurs : l’énergie renouvelable, près de 60% des investissements, l’efficacité énergétique et l’éco mobilité, mobilise 20% des investissements.
Le secteur a aussi connu en 2017 un nombre record de sorties réalisées. Dans son panorama des CleanTech 2018, GreenUnivers a identifié dix exits, ce qui représente un signal très positif pour les fonds, leurs souscripteurs et le secteur en général. La transition énergétique requiert des moyens financiers importants et les fonds ne se lèvent que si les perspectives de liquidités, longtemps parent pauvre de notre écosystème, sont au rendez-vous.
Preuve de cet attrait des investisseurs, la startup Enerbee vient de réaliser avec succès une nouvelle levée de fonds de 2,2 M€ et ambitionne 20 M€ de chiffre d’affaires à 5 ans. Fondée en 2014 et basée à Grenoble, a développé et industrialise une technologie innovante de génération d’énergie fondée sur le mouvement, capable de fournir de l’énergie à partir de tous types et vitesses de mouvements. Sur un autre secteur, la startup Tiamat a levé 3,6 millions d’euros pour ses batteries au sodium. Ingénieur de formation, Laurent Hubard s’appuie sur une technologie développée par le CNRS pour révolutionner l’univers des batteries en remplaçant le lithium par du sodium.
Face à ce dynamisme, les grands groupes du secteur viennent en soutien des jeunes entreprises en termes de financement et de ressources opérationnelles.
Transition EnergiTech : l’appel à startups du Bivouac sur la transition énergétique
Après la mobilité, l’agriculture, la santé et le bien-être, Le Bivouac lance Transition EnergiTech, son appel à startups sur le thème de la transition énergétique, et emmène avec lui 5 sponsors de renom autour de cette thématique. ENGIE Cofely, Dalkia groupe EDF, Enedis, GRDF et la Caisse d’Épargne et de Prévoyance d’Auvergne et du Limousin ont décidé de mettre leurs besoins, leurs réseaux et leurs forces en commun pour porter ensemble cet appel à startups avec Le Bivouac. Les candidatures sont ouvertes du 7 novembre au 21 décembre.
Des grands groupes impliqués aux côtés des startups
Améliorer le quotidien de tous les Français en éradiquant la précarité énergétique en 10 ans et en rendant la mobilité propre accessible à tous ; en finir avec les énergies fossiles et s’engager vers la neutralité carbone à l’horizon 2050. Cet objectif vient rehausser l’ambition de la LTECV (qui prévoyait une réduction de 75% des émissions à cet horizon) ; faire de la France le pays leader de l’économie verte en faisant de l’accord de Paris une chance pour l’attractivité, l’innovation et l’emploi, en misant sur la recherche et l’innovation pour trouver les solutions d’avenir et en accélérant le déploiement des énergies renouvelables, voilà les objectifs ambitieux du Plan Climat, présenté en juillet 2017.
Les startups et les grands groupes travaillent donc main dans la main pour atteindre ces objectifs. Pour Emmanuel Boone, directeur technique grands projets chez Dalkia, « Travailler avec des startups permet aux grands groupes de bénéficier de la créativité des entreprises au niveau local et de découvrir des méthodes plus rapides de mise au point. Une approche différente du risque afin de ne pas manquer les opportunités d’intégration et de mise sur le marché de produits ou services innovants. » Il considère que c’est une relation gagnant/gagnant puisque « travailler avec des grands groupes permet aux startups d’accéder plus rapidement aux marchés, de se confronter à des approches industrielles fondatrices de durabilité et d’améliorer leur visibilité. »
Une relation qui répond aussi à une nécessité de ce secteur. « La transition énergétique va nécessiter d’utiliser des outils numériques simples à utiliser pour aider les populations à réduire leur consommation d’énergie. Les grands groupes mettent pour cela une stratégie d’Open-innovation afin de co-créer avec les startups les outils nécessaires, » explique Pierre-François Meangeon, directeur Enedis Puy-de-Dôme. Quant à juger l’importance des grands groupes dans la transition énergetique, Pierre-François poursuit : « La « bonne » transition énergétique, qui nécessite une décabornation massive, va nécessiter des centaines voire des milliers de milliards d’euros d’investissement de par le monde. Seuls des grands groupes (et des États…) pourront les financer. »
« Il s’agit d’un enjeu sociétal primordial qui impacte notre environnement, nos clients, nos collaborateurs tant sur nos process internes que nos process externes avec une influence toujours plus forte, » estime Sébastien Galinier de la Caisse d’Épargne et de Prévoyance d’Auvergne et du Limousin. Particuliers, entreprises, politiques, nous devons tout mettre en oeuvre pour changer notre consommation énergétique, nos modes de déplacement… La transition énergétique n’est pas réservée aux startups et aux grands groupes. Elle est l’affaire de tous.
