Le digital impacte-t-il la formation professionnelle ?

La formation professionnelle en entreprise

Maintenir sa capacité à occuper un emploi, c’est apprendre en permanence ! C’est d’autant plus important dans notre société, car il faut maîtriser énormément de compétences afin de pouvoir rester à l’affût des évolutions techniques et technologiques de son secteur d’activité.

« L’employeur a l’obligation d’assurer l’adaptation des salariés à leur poste de travail. Il veille au maintien de leur capacité à occuper un emploi, au regard notamment de l’évolution des emplois, des technologies et des organisations. » Article 7 de la Loi n° 2004-391 du 4 mai 2004.

L’employeur a donc l’obligation de proposer des formations à ces salariés, et ce tout au long de leurs carrières professionnelles afin de participer au développement des compétences. En effet, l’apprentissage se fait de plusieurs façons au cours d’une carrière, il y a par exemple un consensus qui repose sur une idée simple, matérialisée par un modèle : le 70/20/10. Et ce modèle n’est pas tout jeune ! Il a été développé dans les années 1990 par 3 scientifiques de l’université de Princeton.  La formation s’articule donc autour de 3 épisodes distincts :

• 70% de l’apprentissage résulte de l’expérience personnelle (expérimentation)
• 20% des interactions avec son entourage (apprentissage social)
• 10% des épisodes de formation formelle (apprentissage théorique)

Ce modèle n’est en rien une règle, mais il est là pour aider à la mise en place d’une stratégie de formation. L’apprentissage théorique n’aurait que 10% d’influence sur l’apprentissage global. Il est donc nécessaire que ces formations soient interactives et intéressantes pour l’apprenant afin qu’elle soit un véritable impact sur le quotidien de ce dernier.
Le digital permet sans aucun doute d’étoffer l’offre de formation et de compléter une formation présentielle. Le elearning est le deuxième vecteur de transfert de connaissances, et le blended learning (à la fois présentiel et distanciel) touche près de la moitié des collaborateurs participant à des modules de formation.

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Quelles sont les évolutions de la formation professionnelle ?

Selon une étude Xerfi, il y a 6 conséquences à la révolution digitale sur le secteur de la formation professionnelle

1. Nouveau mode d’apprentissage : les MOOC, COOC, SOOC, SPOC, et autres acronymes ont le vent en poupe ! L’apparition de nouveaux modèles d’apprentissage et de formation sont devenus en quelques années incontournables et ont désormais un réel poids sur le marché de la formation professionnelle.
2. Internet est une source inépuisable de connaissance et beaucoup d’utilisateurs ont maintenant la possibilité de s’instruire eux-mêmes en ligne.
3. Le budget n’est jamais illimité lorsqu’il s’agit de formation ! Lorsqu’il s’agit de passer d’un modèle présentiel à un modèle entièrement digital… les coûts vont être élevés à cause du coût de développement et d’intégration.
4. Le numérique a le pouvoir de diffuser du contenu destiné à la formation gratuitement. Les entreprises peuvent donc faire le choix de mettre certaines de leurs formations digitales gratuitement à disposition des apprenants.
5. Créer du lien c’est très simple avec tous les outils que nous avons à disposition. Les formations sont donc orientées vers le social learning et à la co-conception avec l’organisme de formation et le client.
6. 80% des emplois n’existent pas encore, les entreprises doivent s’adapter rapidement à cette mutation du marché du travail. Le besoin de formation est donc en constante augmentation afin de se former aux évolutions technologiques.

Les innovations en matière de formation professionnelle sont majeures ; il faut les intégrer dans les modalités d’apprentissage.

Vers la fin des formations présentielle ?

On constate malgré tout que le présentiel est encore nécessaire puisque selon une étude Thot Cursus et RDR, les salariés ayant testé une formation totalement distancielle grâce à des outils digitaux ne souhaitent pas renouveler l’expérience. Ôter systématiquement l’intervention humaine semble donc peu envisageable. 85% des grands comptes préfèrent opter pour des formations présentielles, afin d’obtenir des résultats concrets. Cependant, plutôt que de choisir l’une ou l’autre des options… sachez qu’il est possible de mixer les deux : le blended learning représente aujourd’hui 37% des formations dispensées en France.

Dans notre monde, le numérique est très utilisé, mais il ne remplacera pas tout. Lorsque le cinéma est né, il n’a pas pour autant entraîné la fin du théâtre, mais simplement une évolution de son public. La formation professionnelle continuera d’évoluer, mais le présentiel restera très ancré dans les moeurs. Le formateur a également sont rôle a jouer dans l’avènement du digital : il doit pouvoir s’approprier les usages pédagogiques, les modalités ainsi que les pratiques nouvelles du digital. Le MIT a été l’une des premières universités à intégrer les MOOC et donc revoir le rôle du formateur/enseignant. 

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