Marketing Digital : 7 questions à se poser avant de lancer son entreprise
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L’espace, nouvelle (con)quête des startups?

Depuis 2009, plus de 350 entreprises de la « New Space Economy » ont reçu plus de 15 milliards de dollars de financement. Entre l’explosion des nouvelles technologies, le tourisme spatial et les délires mégalomanes des milliardaires de la Silicon Valley, la Lune et Mars n’ont jamais semblé aussi proches. Puisqu’il faut sauver la Terre, pourquoi les startups s’intéressent-elles autant à l’espace ?
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    Porté par les deux géants privés SpaceX et Blue Origin, dirigés respectivement par Elon Musk et Jeff Bezos, l’écosystème des startups de l’espace est aujourd’hui en plein boom. Morgan Stanley estime que l’industrie spatiale, qui représente environ 350 milliards de dollars aujourd’hui, pèsera en 2040 plus de 1 100 milliards de dollars.

    Les États-Unis continuent d’attirer la majeure partie des investissements mondiaux dans l’industrie spatiale, avec plus de 7 milliards de dollars investis depuis 2009. La Chine, nouvel entrant dans le spatial a fait autant de lancements que les États-Unis en 2018. La France fait partie, avec Singapour, des deux pays qui enregistrent la plus forte croissance d’investissement au cours des quatre dernières années dans le secteur. Pour autant les montants investis restent encore insuffisants. Sur les deux dernières années, les startups françaises de l’espace ont rassemblé en moyenne 2,6 millions de dollars par projet, contre 62,7 millions de dollars pour les startups américaines et 40,2 millions pour les Singapouriennes. Alors que la France recèle de nombreux atouts dans le secteur, voir émerger un Space X à la française semble être dans ce contexte, chose impossible.

    Mini-satellites et constellations, tourisme spatial: un secteur plein de promesses !

    Mini-lanceurs, puces pour le contrôle de drones, plastiques capables de résister à la fabrication dans l’espace, extraction d’astéroïdes ou encore tourisme, les projets « spatiaux » sont tout aussi divers qu’excentriques. Les possibilités offertes par l’espace sont énormes, pourtant à l’échelle mondiale, 60% des investissements de l’année sont concentrés sur le développement de satellites transportant les nouvelles technologies. Entre La 5G, le guidage des voitures autonomes, la télévision, etc., les satellites seront indispensables pour connecter le monde. Si la fabrication des satellites a nettement progressé avec la miniaturisation, la principale difficulté réside dans la mise en orbite de ces derniers, très coûteuse. Une difficulté que semble avoir surmontée la startup californienne Planet, qui dispose de la plus grande constellation de satellites de toute l’histoire et observe en temps réel la Terre depuis ses 200 satellites en orbite à 500km.Une véritable prouesse pour une startup quand on sait que le coût pour lancer une fusée « low cost » varie entre 62 millions de dollars (pour le Falcon 9 de Space X) et 109 millions (pour l’Atlas V de l’ULA).

    Heureusement pour les « startups satellites », deux anciens de chez SpaceX ont créé Vector, une startup qui vise à s’imposer comme numéro un du lancement de satellites inférieurs à 150 kilos en proposant des lancements avec des prix allant de 1,5 à 3 millions de dollars. À ce jour, en dehors des expérimentations, aucun lancement n’a été effectué.

    « Il faut bien penser à la manière dont les acteurs vont s’organiser dans l’espace et réfléchir aux conséquences de son exploitation, notamment sa pollution à venir. »

    Avec un coût d’accès à l’espace en baisse, le tourisme spatial est un rêve qui devrait bientôt devenir réalité. En mars 2018, la startup World View levait 28 millions de dollars pour envoyer des personnes dans l’espace à l’aide de ballons haute-altitude. Avec une dizaine de vols déjà effectués pour transporter des objets comme des micro-satellites, la startup prévoit de faire décoller les touristes fin 2018. Si sa fondatrice Jane Poynter refuse de donner une date précise, les billets à 75 000$ s’arrachent déjà comme des petits pains.

    Rachel Delacour, coprésidente de France Digitale, a déjà réservé sa place: « J’ai eu la chance de rencontrer Jane Poynter et je l’ai trouvée incroyable. Elle m’a parlé de sa passion pour la Low Earth Orbit Economy et j’ai vraiment adhéré à la mission de l’entreprise qui consiste à faire découvrir aux civils la Terre sous un nouvel angle. J’ai pris mon ticket pour un voyage qui devrait se dérouler en 2019. Même si cela représente une somme conséquente, c’est un rêve qui ne coûte pas plus cher qu’une voiture de luxe et qui deviendra plus accessible au cours du temps. Monter à 100 000 pieds et voir la courbe de la Terre est un véritable rêve et admirer notre planète sans frontières doit procurer un véritable choc émotionnel dont nous avons tous besoin. Il me semble indispensable de prendre conscience de la beauté de la Terre et de sensibiliser au maximum à sa fragilité. Il pourrait être intéressant d’y envoyer nos politiques! Thomas Pesquet a par exemple délivré un message écologique fort à travers les images de son exploration. » Au-delà du tourisme, Rachel estime que l’enjeu de la Low Orbit Economy est aussi de permettre un accès réseau et donc aux technologies à moindre coût à l’ensemble de la population mondiale. « Pour autant il faut bien penser à la manière dont les acteurs vont s’organiser dans l’espace et réfléchir aux conséquences de son exploitation, notamment sa pollution à venir. »

    Altruisme ou égoïsme ?

    « La conquête spatiale est née de la compétition entre les États-Unis et l’URSS au moment de la guerre froide. Ces 5 à 10 dernières années, nous assistons à une concurrence entre les entreprises, et parfois même, entre les gouvernements et les entreprises, » explique Phil Larson, conseiller scientifique à la Maison-Blanche sous Barack Obama et ancien de Space X. Longtemps réservée aux états, la conquête de l’espace est aujourd’hui le fruit d’une coopétition entre les institutions publiques, qui n’ont pas les moyens suffisants pour accélérer les recherches, et les entreprises privées, détenues par certains milliardaires de la Valley.

    Bien souvent, c’est une passion pour l’espace, modelée par la science-fiction et la culture geek des années 90, qui a initié l’attrait pour ce secteur. Au-delà de cette lubie adolescente et l’envie parfois sincère de faire avancer la science, le challenge et les perspectives économiques de ce secteur à « disrupter » représente un moteur important. Pourtant, les ambitions personnelles des milliardaires de la Silicon Valley sont bien différentes. Selon Simon Pete Worden, ancien chef de file pour la mise en place de partenariats entre les gouvernements et le secteur privé, « pour Elon, l’espace est au centre de sa vie et son obsession est d’accéder à Mars. Pour Bezos, c’est l’attrait pour une future économie et une délocalisation de la production dans l’espace. Yuri Milner (investisseur russe) est plutôt préoccupé par des questions existentielles sur l’univers. Sommes-nous seuls ? Et Branson a des étoiles plein les yeux, son rêve est d’envoyer des gens dans l’espace, pas de faire de l’argent avec Virgin Galactic ».

    Forts de leurs expériences et de leur fortune, Jeff Bezos et Elon Musk ont déjà simplifié les procédures de fabrication des fusées et abouti à des versions light de navettes spatiales. En récupérant les lanceurs, jusqu’alors largués et perdus dans l’atmosphère, ils devraient économiser en sus plusieurs dizaines de millions de dollars, même si à ce jour, aucune des roquettes récupérées n’a encore pu être réutilisée.

    En 2016 au congrès Astronotical de Mexico, Elon Musk, président de Space X expliquait qu’une civilisation multi-planétaire était selon lui une alternative à l’extinction inévitable de la civilisation. Jim Cantrell, cofondateur de SpaceX, racontait à Wired : « J’ai dit à Elon: « Nous devons avoir un retour sur investissement. » Il m’a répondu: « Je me fous du retour sur investissement ». Dès le début de SpaceX, nous savions que le Falcon 1 était un test, que le Falcon 9 serait plus gros et que nous lancerions des choses encore plus grandes pour aller sur Mars. Tout le plan d’Elon consiste à réduire les coûts et augmenter la vitesse pour faire de l’humanité une espèce multi-planétaire. »

    Jeff Bezos quant à lui a comparé ce début de conquête du secteur spatial aux tout débuts d’internet, lorsque dans les années 70, le câblage a ouvert la voie à toute une nouvelle économie. « J’utilise mes ressources pour construire une infrastructure que les futures générations d’entrepreneurs pourront utiliser pour créer un écosystème autour du système solaire aussi dynamique et intéressant que nous l’avons avec internet aujourd’hui. » Dans une interview donnée à Business Insider en avril 2018, il confiait : « je crois que nous déplacerons toute l’industrie lourde en dehors de la Terre et alors la Terre resterait une zone résidentielle avec juste une industrie légère. Nous avons envoyé des sondes robotiques dans tout le système solaire et croyez-moi, la Terre est assurément la meilleure planète pour vivre. »

    « Tout le plan d’Elon consiste à réduire les coûts et augmenter la vitesse pour faire de l’humanité une espèce multi-planétaire. »

    Conquérir l’espace pour satisfaire les besoins en ressources terrestres passera peut-être par l’exploitation des minerais d’astéroïdes. C’est le pari de la startup Planetary Resources, fondée par quelques entrepreneurs américains, dont Eric Schmidt et Larry Page, qui étudie et détecte les astéroïdes les plus riches en minerais. En 2017, au Left Forum Conference Manhattan 2017, Anastasia Romanou, chercheuse en climatologie à l’Université de Columbia, a tiré la sonnette d’alarme. « L’exploration d’autres planètes a été justifiée par l’intérêt scientifique et humain. Mais aussi parce que le capitalisme se heurte à la pression de la rareté des ressources et doit trouver une solution. Comme « il » est incapable d’imaginer des solutions nouvelles qui remettraient en cause le modèle, il tente de trouver un autre endroit à exploiter. »

    Il semble plus facile d’imaginer la fin du monde que la fin du capitalisme. Poussé à l’extrême, le courant des Libertaires se prépare dès à présent à l’effondrement de la civilisation qui pourrait survenir pour diverses causes : désastres climatiques, crise des réfugiés, crises sociales ou politiques. Si aujourd’hui la Nouvelle-Zélande s’impose comme la zone de repli la plus adaptée – Peter Thiel et Sam Altran ont déjà annoncé qu’ils s’y retireraient – l’espace pourrait représenter une destination plus idéale encore, vierge de toutes règles gouvernementales et démocratiques.

    Sky is not the limit. Une utopie souhaitable?

    C’est souvent la volonté d’échapper à un présent insupportable qui rend l’utopie souhaitable.
    À l’heure où l’urgence est de résoudre les enjeux à court terme de la planète pour pouvoir assurer le maintien de notre espèce, est-il vertueux d’oeuvrer à des scénarios qui permettraient de poursuivre un futur économique illimité ? La perspective d’un plan B ne nous dédouanera-t-elle pas de ne pas assez nous engager pour la sauvegarde de la planète ?

    En avril 2018 Jeff Bezos confiait à Business Insider, que si nous pouvions nous déplacer dans l’intégralité du système solaire, nous pourrions être un trillion d’êtres humains, car les ressources illimitées permettraient une croissance sans limites. « Nous aurions mille Mozart et mille Einstein. C’est le monde dans lequel je veux que les arrière-petits-enfants de mes arrière-petits-enfants puissent vivre. »

    Le futur utopique de Bezos et de Musk, celui de devenir une espèce multi-planétaire, jouissant des ressources sans contraintes, est-il vraiment celui souhaitable pour l’intérêt général ? Et si oui, est-il bien prudent de laisser aux milliardaires de la Valley le champ libre pour construire notre futur ? En avril dernier, la Chambre des représentants des États-Unis a adopté l’« American Space Commerce Free Enterprise Act ». Une loi dont l’objectif est d’offrir les conditions optimales aux entreprises privées américaines, afin que le pays puisse demeurer leader mondial des activités spatiales commerciales en usant de son pouvoir politique pour qu’il y ait un minimum de réglementations et de limitations. Ainsi, la loi stipule que « L’espace extra-atmosphérique ne doit pas être considéré comme un bien commun. » Un peu flippant tout de même.

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