Frichti, Nestor, Pickles, Foodcheri,… Les startups de la foodtech qui préparent et livrent des bons petits plats sont nombreuses à se faire la guerre. Une concurrence qui n’a pas effrayé Fati Mrani, la fondatrice d’Avekapeti, qui vient de lever 600 000€ pour développer sa cantine d’entreprise en mode collaboratif. Avekapeti repose en effet sur des cordons-bleus non professionnels, qui cuisinent pour les entreprises de leur quartier. Après avoir livré 15 000 repas, la startup souhaite s’étendre notamment dans les zones périphériques et industrielles, où l’offre de restauration est encore peu développée.
Qu’est-ce qui différencie Avekapeti des nombreuses startups déjà présentent dans la foodtech/ delivery ?
Nous sommes conscients que c’est un marché très concurrentiel, mais Avekapeti se différencie des autres startups de la foodtech pour plusieurs raisons. Tout d’abord, nous avons des cuisines partout en France puisqu’elles se situent au domicile de nos cordons-bleus. Nous pouvons donc ouvrir une zone très rapidement. nous avons ouvert 6 villes en 1 an. Nous pouvons ainsi apporter une solution aux entreprises situées en périphéries des grandes villes, dans les zones industrielles, alors que les startups foodtech sont généralement concentrées dans les grandes villes , du fait du périmètre de livraison limité autours de leurs cuisines. Ainsi, nous proposons un système alternatif de cantine à toutes les entreprises, PME et sites de grands groupes excentrés, trop petits pour bénéficier d’une cantine type Sodexo. Par ailleurs, nous n’avons pas de livreurs. Les « chefs » livrent en personne les salariés d’entreprises de leur quartier, pour une expérience totalement collaborative et personnalisée !
Enfin, contrairement aux autres start up de la foodtech, les repas sur Avekapeti sont préparés en petites quantités. Chaque cordon bleu prépare en moyenne une dizaine de repas par jour pour garantir aux clients des menus 100% maison, à base de produits frais. Contrôler le nombre de repas préparé par cuisinier, c’est éviter une forme d’industrialisation de leur cuisine.
Comment est ce que vous gérez le recrutement et l’hygiène de vos cuisiniers non professionnels?
C’est une question centrale. Nous nous rendons au domicile de chaque chef pour vérifier qu’il respecte notre charte d’hygiène et que ses repas soient bons, en quantité suffisante, et cuisinés avec des produits frais. Nous goûtons les repas ! Concernant l’hygiène, nous leur offrons une formation aux normes d’hygiène HACCP et notre partenaire, un centre d’audit et de formation en hygiène, réalise un audit annuel. Enfin, bien sûr, les clients sont invités à évaluer les chefs pour maintenir la qualité du service dans le temps.
Quels sont vos principaux leviers de croissances?
Notre principal levier de croissance est l’expansion géographique. Nous aimerions nous développer partout en France et lancer l’international assez rapidement. Même si nous sommes déjà présents dans 7 villes de France (Strasbourg, Nantes, Montpellier, Bordeaux…), nous aimerions avec cette 2ème levée nous recentrer sur l’Ile-De-France et nous développer particulièrement dans les différentes zones industrielles où la demande est forte. Nous
Pourquoi choisir une cible B2B uniquement?
Nous avons choisi de cibler les entreprises car selon moi, commencer en tant que market place sur du C2C est très compliqué, voire du suicide. La principale difficulté d’une marketplace est de faire rencontrer simultanéement l’offre et la demande, et de les faire progresser ensemble pour ne pas créer de déception de part et d’autre. Le B2B facilite la rencontre entre l’offre et la demande car une entreprise concentre plusieurs clients potentiels et le bouche-à-oreille y est favorisé. A partir de cette demande, nous recherchons quelques chefs autour du lieu. Grâce à cette stratégie, nous sommes aujourd’hui la seule plateforme de partage de plats collaborative en France. Nos concurrents adressant le marché des particuliers ayant tous fermé ou pivoté successivement.
Qu’est-ce qui a convaincu vos investisseurs? Pourquoi avoir levé avec des BA plutôt qu’un fonds?
Déjà je pense que notre concept et notre positionnement a séduit et nous avons réalisé une belle croissance en 2018 puisque notre CA a été multiplié par 7. Par ailleurs, l’équipe est solide et complémentaire. Nous avons eu beaucoup de chance car nous avions le choix sur ce tour et nous avons privilégié la « smart money ». Nous nous sommes entouré d’entrepreneurs à succès comme les fondateurs de l’Atelier des Chefs, Travel Car, Squarebreak et MesDocteurs via le réseau Provence Business Angels. Bénéficier de l’expériences d’entrepreneur qui connaissent bien notre secteur ou les leviers de croissances des marketplaces et du digital nous permettra, je pense, d’éviter bien des erreurs.