Pourquoi les start-up sont-elles toujours déficitaires ?

déficit des startups
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Les start-up concentrent autour d’elles tous les fantasmes. De la croyance de devenir millionnaire (presque) sans rien faire avec une idée, à celle de lever des sommes folles avec un MVP bancale et pas d’équipe, ces idées reçues véhiculent des valeurs de facilité très éloignées de la vérité du monde des start-up. Mais depuis peu, il se murmure que les start-up fuient la rentabilité.

En réalité, beaucoup pensent que les start-up ne gagnent pas d’argent volontairement dans l’idée d’attirer des investisseurs… Bon, pourquoi pas ? Mais ces réflexions totalement illogiques prouvent à la fois une méconnaissance du monde des start-up et une incompréhension totale de la logique d’investissement.   

En déficit oui, mais avec du chiffre d’affaires !

S‘appuyant sur les pourcentages de start-up déficitaires et la légende du business plan réalisable, certains essayent de démontrer que le modèle start-up dessert l’économie plus qu’autre chose en gaspillant de l’argent public (subvention, bourse, prêt…) pour échouer au final. Ce n’est pas totalement faux, mais ce n’est pas totalement vrai non plus.

Il vaut mieux avoir 2% d’une boite qui rapporte que 100% d’une start-up qui ne crée aucune valeur.

Tout d’abord il faut clarifier un point. Il y a une grande différence entre le fait d’être déficitaire, ce que sont près de 80% des start-up, et le fait de ne pas gagner d’argent. Pour ceux qui n’auraient pas de notions de comptabilité, être en déficit signifie un déséquilibre entre les recettes et les dépenses. Qui dit recette, dit gain d’argent. Oh wait ? Les start-up gagneraient donc de l’argent.

Pour illustrer cette idée, l’exemple de Twitter est le plus pertinent. La firme californienne cristallisait les inquiétudes pour ses pertes énormes, près de 521 millions de dollars en 2015, pourtant dans le même temps Twitter annonçait un chiffre d’affaires de 2,2 milliards de dollars. Toute proportion gardée, vous pouvez faire le tour des incubateurs, vous ne trouverez pas beaucoup de start-up bénéficiaires, en revanche vous en croiserez plein qui font de l’argent et valorisé à plus d’un million. Et c’est là que le bât blesse.

L’important ce n’est pas la chute, mais l’atterrissage !

C’est quoi ces valorisations ?

Il est difficile pour beaucoup de personnes de donner de la valeur à une entreprise en perte. Est-ce donc incompréhensible que Twitter soit valorisé près de 15 milliards alors que la start-up n’a pas dégagé un dollar depuis sa création? Non d’après Didier Dumont qui expliquait à Rue89, que dans le cas de Twitter « il y a une absence de corrélation entre la valeur comptable et et la valeur boursière de l’entreprise. Comme Google à ses débuts. » La valeur se situe ailleurs, sur la communauté, l’aura, la traction…

Les investisseurs achètent le futur pas le passé ni le présent, ce qui explique les valorisations élevées. Faisons simple, pourquoi Twitter est-il valorisé à 15 milliards de dollars ? Parce que le jour où l’oiseau bleu trouvera un business model rentable, ce sera énorme comme Facebook. Enfin, c’est ce qu’espèrent les investisseurs.

Toutefois, il faut rappeler deux éléments :

La valorisation n’est pas une science exacte, que l’entreprise soit bénéficiaire ou pas. Et deuxième point, il est difficile de valoriser une start-up qui n’a pas encore fait ses preuves et qui se trouve sur un marché parfois incertain. La valorisation d’une start-up, c’est une dose d’incertitudes et beaucoup de négociation avec un dirigeant qui craint une valorisation trop faible par peur de la dilution. Il vaut mieux avoir 2% d’une boite qui rapporte que 100% d’une start-up qui ne crée aucune valeur.

C’est quoi cette manie de ne pas être rentable ?

Près 80 % des start-up sont en déficits. Et ? Parce que le tout n’est pas de dire ça, il faut comprendre le pourquoi du comment de cette situation.

Théoriquement, une start-up a pour vocation d’être déficitaire. C’est le propre de toutes les activités innovantes. On dit d’ailleurs souvent qu’une start-up n’en est plus une quand elle atteint la rentabilité. La plupart des BP à 3 ans suivent d’ailleurs ce schéma, d’autant qu’avec les « business model internet » ultras dépendants de l’acquisition de trafic, la rentabilité est plus lente à venir que dans l’ancienne économie. Parfois elle ne vient même pas.

Les investisseurs achètent le futur pas le passé ni le présent

Les start-up sont déficitaires, c’est un fait. Mais ce déficit n’est que la logique répercussion d’une vision et d’une prise de risque au service d’une vision à long terme. Les investisseurs ne s’y trompent d’ailleurs pas en misant sur l’équipe et la vision marché à long terme plutôt que sur un chiffre d’affaires bien souvent issu d’une activité alimentaire. Les recettes d’une start-up ne seront jamais supérieures aux pertes nécessaires à sa réussite.

Allégorie de la rentabilité d’une start-up

En 2014, lors d’une interview à Challenge, Frédéric Mazzella de Blablacar avait dit que « la rentabilité, c’est un choix ». Un choix que Blablacar n’a pas fait. « Nous ne sommes pas du tout rentables, car nous innovons en permanence et nous investissons à l’étranger. Pour être rentable, il faudrait arrêter d’innover et de s’étendre, et ce n’est pas dans nos plans ! ». CQFD.

Les start-up voient très loin. Beaucoup d’entre elles se casseront les dents, le témoignage des fondateurs de Monchef prouve qu’il est très difficile de vivre dans cette situation de déficit constant qui impose de trouver sans cesse de nouveaux investisseurs. Mais pour les rares qui exploseront, les déficits seront très vite oubliés et la bascule vers un modèle d’entreprise rentable se fera tout en douceur. N’oubliez jamais qu’être une start-up c’est une passade.

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