#podcast, vous pouvez écouter l’interview complète dans le podcast : « ma start-up me permet de faire le lien entre mon métier et ma passion ».
Après un parcours qu’elle qualifie de « classique », (école de commerce et spécialisation en finance…), la jeune femme travaille une dizaine d’année pour BNP Parisbas entre Londres et Paris avant de prendre son courage à deux mains et de quitter le groupe. « J’avais envie de faire le lien entre ma passion et mon métier », confie Anne-Sophie. Mais la transition n’a pas été rapide! Entre le moment où l’idée lui traverse l’esprit et le jour de son départ, près de deux années s’écoulent…
De la banque aux écuries
Entre les deux, elles épluchent ses idées, élaborent un business plan, participe à des meetups, se documente, passent en revue ses options… « Tout cela peut-être considéré comme une perte de temps mais cela m’a permis au contraire d’être immédiatement opérationnelle à partir du moment où je me suis lancée, de ne pas avoir peur de la page blanche ! J’avais fait en amont mon travail de réflexion, et c’était rassurant pour quelqu’un qui est salarié, habitué à un certain confort de vie et à la sécurité de l’emploi. »
Son job de l’époque est néanmoins très prenant, et il n’est guère aisé de mener de front ses deux activités. L’effort en vaut néanmoins la chandelle, la jeune femme se sent plus rassurer à l’idée de bénéficier d’une certaine soupape de sécurité. Pour elle, cette phase a été déterminante : elle lui a donné le courage de se lancer.
J’avais envie de faire le lien entre ma passion et mon métier
Passionnée d’équitation, Anne-Sophie a souhaité avec sa startup répondre à un besoin personnel partagé par ses amis cavaliers. Après avoir longtemps galéré pour emprunter à droite à gauche un véhicule pour transporter son cheval, elle investit dans un 4×4 dont elle souhaite à son tour faire profiter les autres. Problème : pas d’assurance, pas de cadre légal… C’est le débutd’Horiscar. La jeune femme pressent que son idée peut aboutir, mais elle tient à valider le projet via une étude de marché réalisée en moins d’une semaine auprès de 300 cavaliers (dont elle collecte astucieusement les contacts) avec un questionnaire qu’elle fait circuler parmi des groupes Facebook dédiés aux transports équestres.
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Pour quitter sa boite en 2017, Anne Sophie se raccroche à un plan de départ volontaire et profite d’un package avantageux. « Avec le chômage, monter sa boite permet de travailler dans des conditions très rassurantes, cela enlève un peu de la pression », admet la jeune femme.
Premiers pas en tant qu’entrepreneuse
« Le premier réflexe que j’ai eu, c’est de me faire accompagner », raconte Anne-Sophie. « Quand on est dans un groupe, on a l’habitude d’échanger avec ses collègues tous les jours, on a des formations, on a plein de plans d’actions, on sait exactement ce qu’on doit faire, alors que quand on est entrepreneur, on se créé soit même sa journée de travail, ce n’est pas facile. »
Après une formation en marketing digital de deux jours chez Wydden, elle rejoint donc un Incuba’school, un incubateur, qui l’aide à acquérir se premiers clients. Pour cela, elle doit s’attaquer à son plus gros chantier : la création de son site Internet. Elle se pose alors beaucoup de questions et étudie tous les cas de figure pour faire le bon choix. Internaliser était trop cher, et ne se justifiait pas dans le long terme : après le rush de la création du site, seul restait le travail de maintenance… Un freelance ? Non, reposer sur une seule personne la rebute. Anne-Sophie opte finalement pour une agence, qu’elle choisit sur référence. Commence alors la rédaction du cahier des charges et les nombreux aller-retours avec son prestataire. La tache absorbe quasiment la moitié de son temps, le reste est dédié à la création de sa communauté.
Son objectif : pouvoir proposer de véhicules de location dès le lancement du site. Pour créer sa communauté, elle use de son réseau et recontacte aussi les personnes sondées durant son étude de marché. Grâce à sa landing page, qu’elle développe sans connaissances techniques en deux jours grâce à Orson, elle propose aussi à ses premiers inscrits de tester le site en avant-première. La mesure lui permet d’évaluer en direct son site, d’obtenir des retours client, et de profiter d’un solide socle d’annonces au moment d’ouvrir le site.
Une fois le site lancé, le plus gros défi demeure la croissance de sa communauté, qu’elle booste via jeux concours, pubs Facebook, et ambassadeurs. Ces derniers, choisis parmi des cavaliers motivés et jouissant d’une certaine visibilité sur réseaux sociaux et au sein du secteur équestre, ont comme mission de faire rayonner la marque. « Cela fonctionne très bien, c’est une manière efficace d’utiliser les réseaux sociaux qui permet de s’affranchir de la publicité classique. On préfère investir de l’argent sur eux que sur la publicité ! »
Lancement et montée d’adrénaline
Excitante et stressante à la fois, la période est importante chez tous les entrepreneurs : « Le moindre bug devient angoissant », rit Anne-Sophie. « Mais c’est aussi extrêmement stimulant » souligne la jeune femme, qui admet avoir sauté de joie lors de la première réservation.
Depuis 2018 jusqu’à aujourd’hui, la construction d’une communauté demeure le nerf de la guerre. Encore aujourd’hui, l’entrepreneuse porte une attention toute particulière à ses utilisateurs, auprès desquels elle récolte énormément de feedbacks pour toujours améliorer le site et l’expérience client. « Avec une plateforme collaborative, il faut faire du volume pour s’en sortir », explique Anne-Sophie, qui constate que si la demande est très forte chez les locataires, les propriétaires ont quant à eux encore du mal à adopter le réflexe de sa plateforme.
Suite à une « erreur de casting » lorsqu’elle change d’agence, Anne-Sophie est confrontée à une série de bugs sur son site. « Cela a été le moment le plus terrible », assure-t-elle. A ce jour, Anne-Sophie s’est tournée vers un free-lance afin de pouvoir dialoguer directement avec la personne en charge du développement sans passer par le biais de consultants.
[wydden_refer_post post= »4165″][/wydden_refer_post]Associée à une société, la jeune femme n’a pas eu à se financer via levée de fonds. « Venant du milieu de la finance, l’exercice m’aurait plu, mais si j’ai créé ma société c’est pour avoir plus de liberté, pour pouvoir faire les choses comme moi et mes utilisateurs l’entendons, et non pour répondre aux exigences des investisseurs. Je préfère rester à échelle humaine, d’autant plus que nous sommes sur un marché assez petit, peu concurrentiel… »
Si l’ambition avouée de l’entrepreneuse est de s’imposer comme leader sur le transport du cheval en France, Anne-Sophie constate que répliquer son modèle au sein de pays limitrophes, comme la Belgique, la Suisse ou l’Espagne, serait assez aisé, le défi étant toujours le même : trouver des utilisateurs. « Je reste ouverte et attentive à tout ce qui pourrait permettre à Horsicar d’évoluer dans le futur », précise la jeune femme.
Six mois sont parfois nécessaires pour mettre en place une mesure qui ne prendra qu’une demi-journée à un entrepreneur
Presque deux ans après le début de son aventure entrepreneuriale, Anne-Sophie revient sur ce qui a changé entre son statut de salarié et celui d’entrepreneur. Le plus évident, et le plus motivant à ses yeux : la possibilité d’appliquer rapidement ses idées, sans passer par les schémas de validation des grands groupes. « Six mois sont parfois nécessaires pour mettre en place une mesure qui ne prendra qu’une demi-journée à un entrepreneur », se réjouit-elle. Avec le recul, son son conseil : se lancer au moment où l’envie devient plus forte que tout, et surtout, suivre son instinct !
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