Sociallymap, la jeune start-up aixoise a finalisé une levée de fonds d’un montant de 1,2 million d’euros auprès d’un pool d’investisseurs composé entre autres de PACA Investissement et CAAP Création. Fondée en 2011 par Florent Hernandez, l’agence digitale Alhena a créé le logiciel Sociallymap en juin 2014, une solution simple de diffusion de contenu automatisée sur les réseaux sociaux. La start-up compte aujourd’hui plus de 7500 clients, parmi lesquels Yves Rocher, Manpower, BforBank et tout dernièrement Adidas Group France. L’occasion pour nous de revenir avec Florent Hernandez sur l’histoire de Sociallymap et d’obtenir de précieux conseils pour la levée de fonds.
Florent, peux-tu nous présenter rapidement Sociallymap ?
SociallyMap est un logiciel d’automatisation pour les réseaux sociaux qui permet de publier du contenu automatiquement, au bon timing, au bon endroit, dans le bon format (avec le bon hashtag et les bonnes images). Notre vraie force aujourd’hui c’est le programme ambassadeur, aussi appelé « Employee Advocacy ». Il permet, dans l’objectif d’une stratégie de Social Selling, de transformer les collaborateurs d’une entreprise en ambassadeurs, en leur permettant de relayer de manière simple et efficace du contenu de marque ou de veille sur leurs propres réseaux sociaux.
Peux-tu nous en dire plus sur le social selling ?
Le Social Selling est aujourd’hui devenu un des meilleurs leviers de prospection pour les entreprises, qu’elles soient en BtoB ou BtoC. C’est l’art d’utiliser les relations sociales dans une démarche commerciale pour développer son business, ses clients, ses ventes. Proposer une expertise tout au long du cycle de vente, via les réseaux sociaux, est devenu plus efficace que la prospection directe à froid. En B2B, 65% des acheteurs font leur recherche sur le vendeur potentiel en utilisant les réseaux sociaux et 95% des acheteurs B2B choisissent le vendeur qui a fourni du contenu pertinent tout au long du processus d’achat. Aujourd’hui, le Social Selling représente 40% de leads et opportunités qualifiées de plus que la solution « à froid ».
Un investisseur ne mettra jamais un euro sur un projet dont le fondateur n’est pas à 100%.
Tu viens d’annoncer une levée de fonds de 1,2 million d’euros, quels sont les objectifs de cette levée ?
On veut donner un coup de boost à notre logiciel qui a deux ans. On a testé et découvert le marché sans apport. Aujourd’hui il est temps d’avoir plus d’ambition et d’aller plus vite. Depuis toujours, SociallyMap est adossé à l’agence digitale que j’ai lancée en 2010, il faut aujourd’hui s’émanciper et donner les moyens à cet outil hyper puissant d’exploser.
As-tu rencontré des difficultés pour boucler cette levée ?
C’était ma première fois, donc c’est toujours un peu difficile, mais le projet est solide et prouvé. Cela a quand même mis 10 mois à se décanter. Le principal sujet de discussion a été l’agence digitale, les investisseurs souhaitaient comprendre l’intérêt de cette agence et savoir si elle me prenait du temps. Un investisseur ne mettra jamais un euro sur un projet dont le fondateur n’est pas à 100%. L’agence étant totalement autonome, nous avons pu conclure favorablement cette négociation.
1,2 million en seed, c’est un montant élevé…
En réalité ce n’est pas mon premier tour de table, il y a un peu plus d’un an, nous avons fait un tour de table à 241K, mais sans dilution de capital. 1,2 million c’est un montant à la hauteur de nos ambitions, à savoir aller chercher des grands comptes et développer de nouvelles fonctionnalités. Ce montant va nous permettre aussi de solidifier notre équipe avec près de 10 recrutements sur 3 ans.
[wydden_refer_post post= »6856″][/wydden_refer_post]Comme Ullule, tu as développé un produit à gros potentiel en même temps qu’une activité plus classique. Penses-tu que c’est aujourd’hui la meilleure solution pour lancer sa start-up ?
La solution de faire une activité connexe et pratique, car elle permet de développer et de valider son produit sans ouvrir le capital. En terme de crédibilité aussi, c’est rassurant pour des partenaires ou des clients, puis s’il y a une synergie entre les deux activités c’est un plus indéniable. Par exemple, la plupart des clients de l’agence digitale ont testé et adopté Sociallymap. En revanche, il faut garder à l’esprit son ambition et se concentrer sur ce que vous voulez vraiment. Aujourd’hui, l’agence digitale tourne très bien sans moi, ce qui me permet de me concentrer à 100% à Sociallymap.
Quels conseils donnerais-tu à un entrepreneur qui veut lever des fonds ?
D’après moi, il y a deux points essentiels. Le premier est de savoir si vos ambitions sont en accord avec une levée de fonds. J’aurai pu continuer en autofinancement en faisant du CA et en atteignant une rentabilité, mais on veut que Sociallymap soit international. Il faut regarder où on veut aller, pourquoi, comment, et mettre en face le leviers nécessaires.
Le deuxième point c’est le timing. Je pense qu’il ne faut pas lever trop tôt, car la valorisation de l’entreprise n’est pas optimale et le business model pas totalement validé. Et il ne faut pas non plus lever trop tard, car le process est long. Par exemple, si vous voulez lever pour anticiper des problèmes de trésorerie, ne vous y prenez pas au dernier moment.
