C’est l’histoire de Philippe de la Chevasnerie, CEO de Papernest et Benoît Fabre, CTO de Papernest. « Au début, nous sommes deux, 23 déménagements cumulés et nous avons été confrontés très (trop) régulièrement aux galères liées aux démarches administratives. Electricité, gaz, box internet… Nous rêvions d’une seule et même plateforme pour tout gérer, elle n’existait pas. Nous avons donc décidé de la créer et même d’aller plus loin que la paperasse du déménagement! C’est comme ça que Souscritoo est née en 2015, et que nous en sommes là aujourd’hui. » La startup qui compte plus de 100 000 utilisateurs en deux ans annonce une levée de 10 millions d’euros, change de nom et devient Papernest et se tourne vers l’international pour répondre à une demande globale croissante de simplification administrative. Rencontre.
Interview de Philippe de la Chevasnerie, CEO de Papernest et Benoît Fabre, CTO de Papernest
Philippe, Benoît, pouvez-vous expliquer comment fonctionne Papernest ?
La web-application Papernest aide ses utilisateurs à gérer leurs démarches administratives gratuitement. En quelques clics et en 10 minutes, Papernest s’occupe de résilier les anciens contrats et de souscrire aux nouveaux (énergie, internet, assurance, redirection du courrier). Les utilisateurs peuvent à toute heure du jour et de la nuit gérer leurs contrats en ligne. Les formulaires de souscription sont courts et intelligents et permettent de pré-remplir tous les contrats simultanément. En entrant les informations et caractéristiques du logement une seule fois, c’est jusqu’à cinq contrats préparés en même temps pour un logement connecté, assuré, éclairé, chauffé!
Quel est le business model de votre startup Papernest ?
Il s’agit avant tout d’un business model d’affiliation : lorsqu’un utilisateur crée son profil sur notre web-app et y entre les informations de son nouveau logement, pour chaque type de contrat, nous lui proposons les offres auxquelles il est éligible et qui répondront le mieux à son besoin. Une fois que l’utilisateur a fait son choix, il devient client du fournisseur choisi. En tant qu’intermédiaire, Papernest touche donc une commission pour chaque contrat souscrit via notre plateforme.
Que représente le marché aujourd’hui ? Quels sont les chiffres clés ?
Il y a aujourd’hui chaque année en France, 3,5 millions de déménagements, durant lesquels quoiqu’il arrive, il faut gérer ses démarches administratives. Papernest, c’est aujourd’hui: 100 000 utilisateurs, 130 collaborateurs, une levée de fonds de 10 millions d’euros et 1 nouveau nom, tout cela en moins de trois ans. Voilà les chiffres dont nous sommes les plus fiers. En passant de 2 à 130 collaborateurs en à peine plus de 24 mois, nous avons fait de Papernest la référence des phobiques administratifs. Chaque utilisateur gagne environ 6 heures lors d’un déménagement en utilisant notre web-application.
On entend souvent que le BtoC coûte très cher. Quelle stratégie avez vous mis en place pour aller chercher le client ?
Il y a eu une longue réflexion sur les moments de vie : comment se rendre présent lorsque nous serons le plus pertinent et le plus utile. Suite à cela, la stratégie s’est déclinée sur les canaux les mieux adaptés : référencement payant, référencement naturel, partenariats avec des acteurs stratégiques, et une bonne dose de bouche-à-oreille !
Vous êtes passé par le YC ? Que cela vous-a-t’il apporté ?
Quelques mois après la création de notre start-up, connue sous le nom de Souscritoo à l’époque, nous sommes allés pitcher pour la sélection du Y Combinator et avons été retenus. C’était une nouvelle vraiment excitante, mais accepter la proposition du Y Combinator signifiait une relocalisation aux Etats-Unis et nous souhaitions développer dans un premier temps notre service en France. Nous avons donc choisi de décliner la proposition, et de rester en France pour lancer notre service. C’était en tout cas une très belle validation de notre concept et nous sommes reconnaissants d’avoir pu connaître cette aventure !
Vous annoncez une nouvelle levée ? Combien levez-vous ? Quels sont les nouveaux objectifs ?
Nous venons de lever 10 millions d’euros. Cette première levée de fonds nous permet d’accélérer notre lancement à l’international, d’investir significativement dans notre produit et dans notre portefeuille d’offres grâce à des fournisseurs de plus en plus nombreux. Le service est disponible sur tout le territoire français depuis maintenant deux ans, nous nous intéressons maintenant au marché européen pour notre lancement à l’international. Cette levée de fonds permet également un investissement très important en recherche et développement pour que notre web-application se développe aussi vite que le nombre d’utilisateurs grandit, c’est-à-dire très rapidement, et pour gérer la complexité des offres proposées tout en simplifiant la vie de chacun.
Vous changez de nom. N’est ce pas une étape risquée pour une startup ?
C’est une étape très importante, peut-être un peu risquée pour les utilisateurs qui nous connaissent sous ce nom mais le service est en perpétuelle évolution et ce que nous voulions avant tout c’était d’avoir un nouveau nom qui incarne au mieux l’évolution de celui-ci. Avec notre lancement à l’international, il nous fallait également un nom qui se comprenne bien en dehors de pays francophones.
Quelle est l’ambition désormais ?
Notre ambition est de devenir la web-application pour gérer TOUTES les démarches administratives en ligne. En agrandissant notre portefeuille de clients, nous allons enrichir notre interface unique pour réconcilier nos utilisateurs avec l’administratif. Nous aspirons à offrir une solution qui permette de tout gérer en quelques clics, et ainsi retrouver les heures perdues entre différents services clients et méandres de l’administration. Le service est proposé aux utilisateurs français depuis maintenant plus de deux ans, nous avons pour but de répliquer notre web-application pour aider les phobiques administratifs d’autres pays dès 2018.