« La pensée du startuper » est un article HUMORISTIQUE qui partage les réflexions et pensées secrètes d’un entrepreneur FICTIF.
Assis en tailleur voilà des heures que je médite, sur mon fauteuil je n’arrive pas à faire le vide. Malgré mon idée qui vaut 3 milliards et ma récente association, je ne sais pas trop dans quelle direction aller. Osons le dire, je suis perdu. Je brasse tellement d’air que mes amis m’appellent Éolienne. Il faut que quelqu’un m’aide. Un ange gardien, ma Mimie Mathy à moi quoi !
On m’a parlé des mentors. On m’a parlé des CCI, CMA, CRMA, BGE et toutes autres structures en 3 ou 4 lettres qui aident à la création d’entreprises. Enfin, on m’a parlé des pépinières et des incubateurs. Avant de m’y intéresser, je me croyais perdu, mais c’est maintenant que je suis perdu. J’ai trop de choix… je ne sais pas vers qui me tourner. Les pépinières, je croyais que c’était réservé aux plantes… Ma curiosité est piquée au vif, je prends donc rendez-vous avec le pépiniériste, heu le chargé d’affaires.
Jour J : Le jour de mon rendez-vous est arrivé. J’ai un peu la pression, j’ai vu sur le site qu’il fallait être innovant qu’ils accompagnaient que les startups. Je pense que mon concept est nouveau, mais je n’arrive pas vraiment à trouver la définition de startup. Visiblement, de la boulangerie en « self service » à Google, les startups sont partout… je crois d’ailleurs qu’on ne parle plus d’entreprise, mais de startup? Bref, je suis embrouillé, et j’ai la pression, j’aimerais vraiment être accompagné. La personne en face de moi à l’air de trouver que mon projet est prometteur. Elle me dit qu’elle va m’aider. Elle me parle de dossiers d’aides, de subventions et d’accompagnement. En plus c’est gratuit ! Je signe où ?
J+ 3 semaines : Après des premiers rendez-vous structurants, je dois maintenant rédiger le business plan. Mais comment remplir les cases de mon tableau sans avoir l’impression de jouer au loto? Pas de numéro gagnant sans business plan. Je remplis scrupuleusement les cases vides. Le soufflé est retombé, je passe aujourd’hui mes journées à remplir des dossiers. Je ne sais même plus si finalement j’ai besoin de cette subvention, ou si c’est cette subvention qui a besoin de moi pour exister. Je ne suis pas sûr que ma grille de loto va me faire remporter le jackpot.
J+ 2 mois : Je suis incubé, depuis maintenant depuis 1 mois. Après des débuts compliqués, on a trouvé notre rythme de croisière avec mon chargé d’affaires. Il me donne la cadence, me pose les bonnes questions, mais ne m’apporte pas les réponses. Parfois, j’aimerai qu’il me dise clairement ce qu’il pense, qu’il me donne son avis! Il s’y refuse, car « ce n’est pas son projet ». En revanche, je me demande s’il en a déjà eu un de projet? C’est vraiment bizarre que ceux qui conseillent à la création n’aient souvent jamais créé ou travaillé dans une entreprise. C’est comme si ton coach de foot n’arrivait pas à faire trois jongles. Mais maintenant que j’y pense, Zidane était le meilleur joueur au monde, mais n’a pas encore trouvé de grand club à entrainer. Peut-être que pour être un bon accompagnateur à la création il n’est pas nécessaire d’être Zizou !
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NOTE DE LA RÉDACTION: Cette article est une vue satirique de la vie de l’entrepreneur. Il n’a pas pour but d’apporter des informations pratiques, ni de donner des conseils sur la thématique abordée. On peut rire de tout, et surtout de soi même 😉