Yan Hascoet, Chauffeur Privé : « L’objectif c’est de vaincre Uber ! »

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Quand on pense VTC, très souvent on pense Uber. Pourtant, depuis 2012, Chauffeur Privé est leader des VTC en France. Avec près de 8500 chauffeurs réparties en régions parisiennes, cote d’azur et région lyonnaise, la startup qui compte 80 collaborateurs continue sa croissance. L’occasion pour nous de rencontrer Yan Hascoet, co fondateur et président de Chauffeur Privé. Nous revenons avec lui sur le conflit qui oppose les VTC aux taxis, le rachat de Djump, la stratégie de Chauffeur Privé et la concurrence d’Uber.

« C’est une gestion catastrophique d’une régulation qui l’est encore plus » –  Yan Hascoet à propos de la loi Thévenoud

Yan, comment voyez-vous l’explosion de l’économie collaborative des transports, avec les startups comme Heetch, Blablacar, c’est une nouvelle concurrence pour vous ?

C’est une bonne chose, même s’il faut admettre que Heetch est une concurrence de par leur positionnement intra urbain, alors que Blablacar se positionne comme un service inter urbain, donc plus comme un service complémentaire au notre. C’est donc  pour ce positionnement intra urbain que les taxis sont des concurrents.

Le rachat de Djump en 2015 va dans ce sens donc…

Djump c’était avant tout une opportunité. L’opportunité d’intégrer les équipes et la base client d’une startup en croissance. L’idée pour nous n’était pas de nous positionner sur ce type de services que les autorités ont jugé illégaux. Cependant, avec le flou qui entoure la question de la légalité il est vrai que c’est aussi une possibilité pour nous. Si les décisions deviennent favorables à ce type de service, alors nous serons positionnés.

Que pensez-vous de la loi Thévenoud et de sa mise en application ?

C’est une gestion catastrophique d’une régulation qui l’est encore plus. Il y a, dans la loi Thévenoud, des mesures inapplicables et d’autres absurdes, et parfois les deux. On peut prendre l’exemple du retour à la base ou encore celui de la géolocalisation. Ce sont des mesures inapplicables pour des services de VTC et d’ailleurs le Conseil d’État ne s’y trompe pas puisqu’il fait tomber ses mesures une à une. Tout a été fait en dépit du bon sens.

Et que pensez-vous de l’Etat qui lance Le.taxi pour permettre aux clients de réserver des taxis en ligne ?

C’est une bonne chose, toute concurrence est bonne à prendre, vous savez. Je trouve que l’ergonomie est bien faite et je pense que ça va aider les clients dans leur processus de réservation d’un taxi.

Comment gérez-vous cette communauté de chauffeur ? Comment arrivez-vous à la fidéliser ?

Nous avons 8500 chauffeurs, ils sont libres, ils font ce qu’ils veulent en terme de disponibilité. Chacun vit sa vie. L’important pour nous c’est d’avoir une constance des heures de disponibilité d’une semaine à une autre pourvue nous puissions au mieux répondre à la demande. Nous sommes très pointilleux sur la gestion de la qualité du service. Nous avons, par exemple, une équipe qui s’occupe de téléphoner ou de rencontrer les chauffeurs quand ils ont une mauvaise note ou un mauvais commentaire. Vous savez, on a tous nos mauvais jours, il y a des fois où nous sommes de plus mauvaises humeurs que d’autres, il faut accepter cette dimension humaine et y répondre par l’humain. C’est cette approche qui nous permet de tisser une relation de confiance avec nos chauffeurs.

Cette relation vous permet-elle d’endiguer le phénomène de by-pass que connaissent beaucoup de plateformes ?

Nos chauffeurs sont les mêmes que ceux d’Uber, mais leur attachement à la marque explique que le service soit de meilleure qualité avec notre plateforme. Ils mettent plus d’envie et plus de soin, car ils sont attachés à Chauffeur Privé. En ce qui concerne le by-pass, il y a toujours le risque que le chauffeur donne sa carte de visite personnelle, mais ils ont conscience que notre technologie leur permet de réduire leurs coûts. Si un chauffeur met 20 minutes à retrouver son client, il n’est pas gagnant, même si nous ne prenons pas de commission.

Justement, quelle est la place de la technologie dans votre business ?

Primordiale, c’est grâce à la technologie que nous arrivons à être toujours plus rapide qu’Uber à Paris. Nous sommes 80 collaborateurs aujourd’hui, et l’équipe technique c’est 25 personnes. Cette puissance technique nous permet de concentrer nos efforts sur les taches à haute valeur ajoutée, comme la relation avec les chauffeurs par exemple.

« Le.taxi ? C’est une bonne chose, toute concurrence est bonne à prendre »

Au moment de la levée de fonds en 2015, vous annonciez un développement national et international rapidement, où en êtes-vous ?

Nous avons lancé le service sur Lyon en septembre et nous serons disponibles très bientôt dans d’autres villes, avant d’attaquer l’Europe.

Le conflit VTC Taxi a-t-il ralenti votre développement ?

Oui et non. C’est vrai que beaucoup de personnes ont fait l’amalgame entre UberPop et nos services, mais d’un autre côté les VTC ont bénéficié d’une publicité importante qui a boosté nos services.

Comment vous positionnez-vous face à Uber ? Est-ce difficile de lutter face à une licorne depuis la France, ou est-ce qu’on cherche plutôt à se diversifier ?

On lutte. Le but c’est de vaincre Uber. On a conscience que la lutte est compliquée à une échelle mondiale, mais à l’échelle de l’Europe c’est possible. Il y a une notion très importante dans les VTC, c’est la temporalité. Aujourd’hui nous sommes plus disponibles et plus proches qu’Uber dans 50% des cas. Notre offre est aussi beaucoup plus complète avec notamment la dimension entreprise.

« Les entrepreneurs successfull ne sont pas les plus intelligents ni les plus brillants. »

Si je comprends bien, vous ciblez particulièrement la clientèle locale ?

Oui, 90% de la consommation de VTC à Paris vient d’une clientèle locale. Vous ouvrez les deux applications, vous prenez la plus proche, c’est logique. Après c’est vrai que le touriste étranger qui à l’habitude d’utiliser Uber, utilisera Uber à Paris. Nous avons créé une nouvelle demande avec les VTC et cette demande locale exige un service irréprochable.

Quelles sont les ambitions de Chauffeur Privé ? L’idée c’est de créer une entreprise worldwide ou de se faire racheter ?

Notre ambition c’est d’être numéro 1 en Europe. Nous avons conscience d’offrir des produits et des services qu’Uber ne propose pas. Tous les tests que nous avons menés à Paris se sont avérés positifs, nous voulons maintenant dupliquer le modèle et offrir un maillage plus important à nos clients. Si je dois résumer, nous avons trois axes de développement : notre offre pour les entreprises, le développement à l’échelle européenne et l’élargissement de notre offre de services.

Abordons maintenant, Yan Hascoet, l’entrepreneur. Qu’est-ce qui vous a poussé à entreprendre ?

La liberté. La liberté de choisir sur quoi on travaille, la liberté d’organiser sa vie comme on l’entend. Je serais très malheureux si je devais faire marche arrière, je pense.

Quel conseil donneriez-vous à un entrepreneur qui se lance ?

Je ne donnerai pas de conseils particuliers parce que je ne suis pas certain d’avoir assez de recul, puis chaque histoire est différente. Mais ce que je peux dire c’est que les entrepreneurs successfull ne sont pas les plus intelligents ni les plus brillants. Ce sont les plus persévérants. Pour moi l’entrepreneur doit être capable de se prendre des baffes à longueur de journée et de continuer à avancer. Avec la persévérance, on finit toujours par trouver une solution aux problèmes.

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