WeMaintain est une plateforme qui connecte des techniciens professionnels avec les syndics et property managers, afin de leur offrir un service sur mesure, sécurisé et moins cher que le prix de marché. Créée il y a à peine un an, la startup compte déjà le leader du marché Foncia, parmi ses clients et vient d’annoncer une levée de fonds de 1,8 million d’euros. Nous avons rencontré Jade Francine, cofondatrice de la startup pour parler des « unsexy startups » et du développement de WeMaintain.
La startup WeMaintain s’attaque au marché de la maintenance des ascenseurs !
Non, on ne débarque pas sur ce type de marché sans le connaitre. Un des cofondateurs, Benoit Dupont, a travaillé chez le leader de l’industrie pendant plusieurs années entre l’Europe et l’Asie. Il était frustré de constater que dans cette industrie, le digital est davantage perçu comme un moyen de contrôle ou de productivité que comme une opportunité pour repenser la chaîne de valeur dans les métiers de services. Selon lui, le modèle actuel de l’industrie ne répond ni aux attentes des techniciens ni au niveau de service exigé par les clients.
En effet, Jade confirme : « Nous nous sommes rendu compte que les avantages techniciens se répercutaient en bénéfices clients. Quand le technicien est indépendant, il est responsabilisé et fournit un service de qualité. Cela influe sur le taux de panne. Le digital permet de fournir de la transparence et de nouvelles fonctionnalités de sécurité optimisées. Au final, tout le monde est gagnant. »
« Quand vous prenez le temps de regarder ces marchés dits unsexy, les marges, le manque d’innovation depuis des décennies et le niveau de satisfaction client, cela devient tout de suite beaucoup plus sexy » Jade, CEO de WeMaintain
Les ascenseurs : un marché pas sexy, certes, mais très porteur
Le marché de la maintenance dans les ascenseurs représente 35 milliards de dollars dans le monde avec des niveaux de marges entre 45 et 60% en fonction des pays. Il est à noter que la maintenance est la plus grosse partie du business de l’ascenseur: 85%. « Comme nous aimons le citer, Jeff Bezos a dit : »leurs marges sont nos opportunités ». Nous nous sommes donc engouffrés, » raconte Jade.
WeMaintain met en relation la personne qui créée la valeur, à savoir le technicien de maintenance indépendant, directement avec celui qui paye pour cette valeur, c’est-à-dire le syndic ou property manager, pour des contrats de maintenance d’ascenseurs. Ainsi le client peut signer son contrat de maintenance annuel directement en ligne et bénéficier de toute la réactivité, la transparence sur les prix et les opérations qui lui font défaut aujourd’hui. « Le chiffre d’affaires va directement au technicien et nous prenons un % de commission sur ce contrat, » explique Jade, cofondatrice de la startup WeMaintain.
Autre particularité, WeMaintain ne rêve pas de se développer aux Etats-unis. Non, « le marché de la maintenance des ascenseurs est réparti entre l’Europe et l’Asie à 43% et 42% respectivement, précise Jade. Ce sont donc nos deux plus grosses cibles et notre roadmap de déploiement du modèle se situe dans ces deux zones géographiques. Les États-Unis ne représentent que 11% et ne viendront que plus tardivement. »
La startup WeMaintain annonce une levée de fonds de 1,8 million d’euros
La levée de fonds ne change pas les objectifs, mais doit permettre de déployer la roadmap initiale de la startup. À savoir croître rapidement sur le premier marché, l’Ile-de-France, en augmentant la taille de l’équipe WeMaintain. Maintenant, cette somme doit accélérer les test en Asie. « Nos investisseurs tout aussi ambitieux et motivés que nous souhaitent nous aider à mettre en place rapidement les premiers pilotes en Asie. »
En quatre mois, la startup a d’ores et déjà trop de techniciens par rapport à nos objectifs et une vingtaine de clients qui ont chacun plusieurs centaines d’ascenseurs en gestion.Autre précision, en France, les techniciens de maintenance touchent en moyenne 25K€ par an, alors que leurs homologues américains gagnent entre 75 et 100K€. Pour comprendre cet écart, il faut remonter dans l’histoire de l’ascenseur : inventé aux États-Unis, les travailleurs de cette industrie ont su, dès le départ, mieux défendre leurs droits ! « Ce que nous pouvons aussi divulguer est que notre croissance en nombre de contrats est trois fois supérieure à la croissance organique des acteurs traditionnels hors acquisitions externes. Et ce n’est que le début ! » S’exclame Jade avec enthousiasme.
S’il y a bien un emploi qui ne risque pas de disparaître, c’est celui de technicien de maintenance. Seuls 25% de ses tâches sont remplaçables par la machine, le reste demeure lié à l’expertise humaine et contextuelle. Finalement, dans ce marché, les nouvelles technologies sont loin de remplacer l’homme, au contraire, avec WeMaintain, elles revalorisent l’expertise métier.
« Quand vous prenez le temps de regarder ces marchés dits unsexy, les marges, le manque d’innovation depuis des décennies et le niveau de satisfaction client, cela devient tout de suite beaucoup plus sexy, » et pour l’instant Jade a raison !