Beaucoup d’entre vous connaissent déjà Azendoo, l’application SaaS Française de gestion de tâches collaboratives. Lancée fin 2012, la startup vient de boucler une nouvelle levée de fonds de 1,5 million $ auprès des investisseurs Arnaud Vinciguerra et Thibault Poutrel, ainsi que de l’accélérateur TheFamily. Cette nouvelle levée porte le montant total de fonds levés à 2,5 millions.
Fort de plus de 300 000 users, dont 1/3 en France et 1/3 aux US, la startup prévoit avec ce nouvel investissement, de renforcer son positionnement sur les métiers du marketing, plus particulièrement auprès des directions marketing et des agences.
Nous avons eu la chance de nous entretenir avec Grégory Lefort cofondateur d’Azendoo, qui est revenu pour 1001startups sur le parcours d’Azendoo, cette nouvelle levée, et qui a délivré quelques conseils aux entrepreneurs qui recherchent des fonds.
Aujourd’hui Azendoo annonce 300 000 utilisateurs, comment avez-vous atteint ce seuil d’utilisateurs et quel a été selon toi le levier de croissance principal ?
GL « Depuis 2012, nous proposons un outil qui permet aux équipes de gérer les taches et les projets. Notre stratégie était dès le départ de s’intégrer au maximum avec les outils existants dans les entreprises, afin de faciliter l’adoption d’Azendoo. Nous avons ainsi conclut des partenariats avec Evernote et Box. À mon sens, c’était clairement bonne stratégie à adopter, car nous avons au fil du temps pu construire des partenariats gagnants avec d’autres solutions SAAS, et avons bénéficié de mise en avant auprès de leurs communautés. Les utilisateurs des solutions partenaires constituent certainement à ce titre un de nos plus gros leviers de croissance.»
Vous avez choisi de focaliser vos efforts sur une cible plus restreinte : les métiers du marketing. Pourquoi ce repositionnement ?
GL « Il ne s’agit pas d’un repositionnement en tant que tel, mais plutôt d’un focus. Nous avons constaté que les départements marketing et les agences gèrent simultanément plusieurs projets, plusieurs prestataires et fournisseurs. Ils sont donc contraints de disposer d’outils performants pour organiser leur activité et les échanges entre plusieurs parties. Par ailleurs, les métiers du marketing sont déjà consommateurs de solutions en SAAS, l’adoption est donc facilitée.
Après avoir réalisé un travail de segmentation de nos utilisateurs, nous avons réalisé que près des 2/3 de nos clients payants provenaient des métiers du marketing ; nous avons donc naturellement décidé de nous recentrer sur cette cible, et de lui fournir un outil encore plus adapté à ses besoins spécifiques. »
Vous aviez déjà réalisé deux levées. Comment s’est passée cette recherche de fonds ?
GL « Cela a été long ! C’est près de 9 mois investis pour arriver à ce résultat. Une levée de fonds c’est un véritable marathon, mais aussi un défocus sur son cœur de business. Je pense que clairement nous avons mis du temps à lever, car nous avons fait l’erreur de vouloir courir deux lièvres à la fois. D’un côté nous avions des opportunités avec des investisseurs US, pour lesquels la traction et l’acquisition étaient primordiales. D’un autre côté, les investisseurs Français demandaient de nous concentrer sur le revenu… Choisir c’est renoncer, et il nous a fallu beaucoup de temps et d’énergie avant de choisir un angle de développement. »
Quels sont les conseils que tu souhaites transmettre aux entrepreneurs qui sont dans une démarche de levée ?
GL « Comme je le disais, pour chaque opportunité de financement, les attentes sont différentes. Si l’on écoute toutes les remarques des investisseurs, on ferait tout et son contraire! Les Américains sont obsédés par la traction, alors que les Français sont focalisés sur le chiffre d’affaire. Clairement, quand on est une startup on ne peut pas mener correctement ces deux chantiers simultanément…. Nous avons finalement choisi de nous concentrer sur le revenu. C’est pour poursuivre cet axe de développement que nous avons décidé de nous concentrer sur une cible mure et solvable (les métiers du marketing).
Pour les entrepreneurs qui veulent lever des fonds, je pense qu’il est important de définir en premier lieu la stratégie de développement qu’ils souhaitent mener. Et lorsque les objectifs sont clairs, vendre cette stratégie lors des rencontres avec les investisseurs. L’idéal est que ceux qui décident d’investir dans votre boite partagent votre vision, et pas qu’ils vous imposent la leur. Je pense que c’est un des principaux pièges de la levée: être par la suite contraint de dérouler une stratégie à laquelle on n’adhère pas soi-même à 100% en tant qu’entrepreneur. »