Samantha Jerusalmy
@Elaïa Partner
Partner dans le fonds d’investissement Elaïa et membre du board de l’association StartHer dont la mission est de donner plus de visibilité aux femmes dans la technologie.
Caroline Ramade
Ex MD @Willa (Paris Pionnières)
Elle a accompagné près de 350 startups en 12 ans, elle est aujourd’hui entrepreneure et membre du board Onu Femmes France
Rachel Delacour
@Zendesk / @France Digitale
Cofondatrice de BIME, rachetée 45 millions par Zendesk, elle est aussi présidente de France Digitale pour 2018.
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Être une femme entrepreneur aujourd’hui, c’est plutôt un atout ou un inconvénient ?
Caroline : C’est un atout pour la visibilité ! Mais cela reste compliqué de se lancer quand on est une femme, notamment pour lever des fonds ou même s’associer à un profil tech.
Rachel : Personnellement, je ne me sens pas différente en tant que femme dans le monde de la création d’entreprises. Néanmoins, j’ai évolué dans un univers très masculin (celui du logiciel et de la business intelligence) où il y a très peu de femmes co-fondatrices. Je suis de ce fait, assez différente dans le regard des acteurs de mon marché. Mais j’ai toujours essayé de le faire jouer à mon propre profit. En tant qu’entrepreneure, la survie c’est de capter l’attention de la bonne audience et de rendre sa valeur ajoutée visible. Lorsqu’on est la seule femme, on est de facto plus remarquée. Cela m’a souvent servi pour attirer cette attention et la transformer de manière positive et concrète pour mon activité. Au-delà de la visibilité, c’est aussi un atout côté performance, car il n’y a qu’avec la diversité que l’on peut construire un grand succès. La diversité amène les idées.
Samantha : C’est clairement un grand atout pour une équipe d’avoir une diversité de genre. Le monde de l’investissement professionnel, comme l’entrepreneuriat, est constitué d’une grande majorité d’hommes. Être une femme est donc une force pour constituer des équipes plus fortes. En tant qu’investisseur je suis très sensible à la diversité des équipes, au sens large : les genres, les âges, les cultures, les parcours académiques… C’est la mixité dans son ensemble qui est un atout.
Dans votre expérience, avez-vous rencontré des freins ou des opportunités que vous pouvez relier au fait d’être une femme ?
Rachel : J’ai forcément dû subir un déficit de crédibilité lors de certaines négociations, du fait d’être une femme, jeune, face à des interlocuteurs qui ont toujours traité avec des hommes blancs plutôt quadra/quinquagénaires. Mais je l’explique aussi par le fait que lorsque l’on amène une rupture dans une industrie, les acteurs en place sont toujours sceptiques. En tant qu’entrepreneur, il faut se démarquer de la concurrence, qu’on se souvienne de vous par tous les moyens, par votre produit devenu indispensable, par la vision que vous apportez. Les références et l’image que vous laissez sont très importants. Dans ce cadre, il ne faut pas hésiter -aussi- à user et abuser de cette position de femme PDG pour marquer les esprits.
« La culture startup est née de la « bro-culture » dans la Silicon Valley : avoir moins de 30 ans et entreprendre entre copains » – Caroline Ramade
Samantha : Il y a moins de 10% de femmes dans l’entrepreneuriat tech et seulement 6 à 7% de femmes à des postes décisionnaires dans le monde de l’investissement. Rachel a raison, c’est un atout parce qu’à minima on se souvient de vous. Comme il y a peu de femmes, ça entraine une plus grande visibilité médiatique. Après il ne s’agit pas seulement de se faire remarquer, il faut aussi faire du bon travail, délivrer des performances et faire passer les bons messages !
Caroline : Dans ma vie professionnelle, j’ai clairement connu des freins lorsqu’il a fallu atteindre des postes stratégiques dans de grosses organisations. Mais le fait d’être une femme de l’écosystème digital a été un plus lorsque j’ai pris la tête de l’incubateur Paris Pionnières. Il faut savoir aller de l’avant, se dépasser et oser se lancer dans de nouveaux challenges !
[wydden_refer_post post= »30167″][/wydden_refer_post]Des anecdotes/ histoires à raconter sur vos expériences en tant que femmes dans l’entrepreneuriat tech ?
Rachel : J’ai une personnalité de fonceuse. Je compte beaucoup sur moi-même, et je ne me lamente pas trop quand cela ne va pas. Comme tous les entrepreneurs, j’ai pris des claques, mais je ne l’ai jamais attribué au fait d’être une femme. Lorsque l’on s’adresse à de grands décisionnaires, chez les corporates ou dans l’investissement, on se retrouve le plus souvent face à des profils particulièrement intelligents, plutôt tolérants face à la différence et pour lesquels ne compte qu’une seule chose : la pertinence de ton activité, tes chiffres, bref, les éléments factuels. Ce n’est généralement pas en haut de la pyramide que l’on va avoir des remarques sexistes. En revanche, les choses se sont quelques fois compliquées avec le mid-management, les intérêts y sont différents, les choses à prouver aussi. Je me souviens particulièrement d’un cadre, lors d’un salon, qui après lui avoir présenté mon produit m’a dit « Pour une nana du marketing, vous assurez bien. Si j’étais votre boss, je serais fier d’avoir une marketeuse qui parle si bien du produit ». Bel exercice du triple cliché : j’étais une femme, donc au marketing, j’avais forcément un manager qui était forcément un homme ! Heureusement, je n’ai pas eu beaucoup de remarques de ce genre, enfin j’ai surtout développé un radar pour les éviter.
Caroline : Pour prendre le lead d’un département digital dans mon précédent poste, je suis allée voir mon boss pour me positionner. Il m’a expliqué que le numérique n’était plus un enjeu de transformation et a finalement confié le poste à un homme… Il faut toujours se battre deux fois plus pour paraître légitime en tant que femme, dans le numérique comme ailleurs.
Est-ce que l’écosystème startup en France est sexiste ?
Samantha : Je pense que l’écosystème startup est assez bienveillant. Les médias ont aidé à apporter de la visibilité aux femmes et on a aujourd’hui une très bonne visibilité de l’enjeu de la mixité dans l’écosystème. Beaucoup d’hommes aujourd’hui prennent part aux associations et beaucoup de sociétés de gestion cherchent volontairement de la diversité de genre pour des raisons de performance. Après, il y a des sexistes partout, mais ce n’est pas inhérent au monde de l’entrepreneuriat et de l’investissement !
« Plus tu crées de la valeur et de la preuve, plus tu tues les questions de genre. »- Rachel Delacour
Caroline : La culture startup est née de la « bro-culture » dans la Silicon Valley : avoir moins de 30 ans et entreprendre entre copains. On se rend compte aujourd’hui que tous les codes ont été inventés pour les hommes. Avec 10% de femmes à la tête de startup en France et près de 5% de femmes investisseuses, cette industrie numérique, que l’on présente comme le futur, reproduit des inégalités encore plus fortes que dans le reste de l’économie. Je ne sais pas si on peut le qualifier de sexiste, mais dans les chiffres, il manque clairement d’inclusion !
Rachel : Je n’ai jamais personnellement vécu de remarques sexistes de la part d’investisseurs ou d’autres entrepreneurs. J’ai eu la chance d’être rapidement portée par de très bons chiffres, ce qui fait que je n’ai jamais senti le besoin de jouer de ma féminité ou au contraire l’amoindrir. Peu importe mon sexe, mes interlocuteurs se rendaient rapidement compte que j’avais un bon business. Plus tu crées de la valeur et de la preuve, plus tu tues les questions de genre.
La question qui fâche… Existe-t-il des différences entre un dirigeant homme et un dirigeant femme ?
Rachel : Je n’aime pas dire qu’il y a des différences, comme si nous avions des caractéristiques de gestion intrinsèques aux femmes alors que ce n’est absolument pas le cas. Beaucoup de nos traits viennent de l’éducation, les femmes ont souvent tendance à rester plus en retrait ce qui peut se traduire par un grand focus d’execution au quotidien. Difficile de faire des généralités cela dit. C’est d’abord l’équipe -mixte- qui fait un succès.
Samantha : Je déteste cette question, car chaque personne est différente et c’est assez réducteur de faire la dichotomie entre les caractéristiques comportementales de l’homme et de la femme. On parle souvent de la sensibilité féminine, mais il y a des tas d’hommes qui ont cette sensibilité-là !
Caroline : Oui chaque personne est différente, mais pour autant, les différences existent bien dans les chiffres. Le montant des fonds levés par les femmes est par exemple bien moins important.
Samantha : C’est vrai, les femmes lèvent moitié moins que leurs homologues masculins. Je rejoins Rachel sur ce biais féminin qui existe encore, qui consiste parfois à ne pas vouloir trop en faire et prendre seulement ce dont elles ont besoin. Ça ne vient pas du tout d’un manque d’ambition, mais d’une forme d’ultra pragmatisme sur ce qui est nécessaire. Ceci étant, plutôt qu’opposer les genres, je préfère parler de ce qui est semblable et qui me contrarie : les femmes reproduisent comme les hommes, des équipes qui manquent de diversité : même sexe, même origine sociale, mêmes études… Souvent, comme les femmes ne sont pas à l’aise avec la technique, elles vont s’orienter vers des boites Low tech (fashiontech, foodtech, edtech) et sous-traiter la technique au démarrage. Mais même dans une startup low tech, la technologie est importante pour assurer le fonctionnement d’un site, analyser la performance, remonter les bonnes datas… Quand on se coupe de la technique, cela devient un problème, surtout pour recruter.
Caroline : La différence fondamentale qui existe entre les hommes et les femmes concerne l’éducation ! Les jeunes filles ne se sentent pas légitimes sur la technique et ne sont globalement pas éduquées pour prendre des risques ou avoir de l’ambition. Et le nombre de « role models » féminins dans la Tech est très faible. Tant que les femmes n’auront pas eu des mères, des tantes, des amies entrepreneures, elles auront du mal à construire une représentation mentale de ce qu’est l’entrepreneuriat. Les femmes sont les leaders de demain, et j’ai espoir qu’elles incarnent un leadership plus collaboratif et inclusif.
[wydden_refer_post post= »28449″][/wydden_refer_post]Donc pour faire évoluer les mentalités le développement de « role model » est la piste prioritaire ?
Samantha : Oui mais les femmes ont besoin de modèles plus proches d’elles que Sheryl Sandberg (NDLR : N°2 de Facebook) par exemple. Avec StartHer nous mettons en avant divers modèles de femmes au travers d’évènements que nous organisons, mais ce n’est pas suffisant. Il faut prendre le problème à la source et intervenir auprès des jeunes au collège et au lycée, lorsque les choix académiques se posent. C’est souvent là que se fait la dichotomie : les garçons aux jeux vidéos et les filles vers les métiers plus « humains ». Les filles portent des stéréotypes forts sur les écoles d’ingénieurs qu’elles perçoivent comme des repères à binoclards qui mangent des pizzas et boivent des bières. Comme elles ne s’identifient pas à cette image, elles ne se pensent pas légitimes pour suivre ces cursus. Il faut ouvrir le champ des possibles et casser les codes. Pour qu’il y ait plus de femmes dans la tech, il faut maitriser le sous-jacent technologique. Ce n’est pas nécessaire que toutes les femmes apprennent à coder, mais il faut absolument développer l’appétence pour la technologie !
« C’est la mixité dans son ensemble qui est un atout. »- Samantha Jerusalmy
Caroline : Le constat est clair : la diversité c’est bon pour le business avec 63% de performance en plus pour les startups mixtes (source First Round). Pourtant on reste bloqué à 10% de startupeuses en France ! Aujourd’hui, ce n’est plus suffisant d’évangéliser. Il faut proposer des programmes concrets qui permettent de passer de 0 à 1. Chez Paris Pionnières, nous organisons des évènements qui permettent aux femmes de passer à l’action, comme le Possible Camp. C’est seulement avec les mains dans le cambouis que l’on pourra régler le problème de la diversité. Il faut accompagner les femmes à agir !
Rachel : En Europe, on a globalement un déficit : personne ne sait à quoi ressemble Mr Ikea par exemple ! À force de ne pas se montrer, on n’arrive pas à marquer les esprits des plus jeunes et susciter des vocations. Et c’est d’autant plus vrai pour les modèles de femmes. En plus des modèles, l’éducation est aussi très importante. Au-delà des choix de filière, l’école est encore porteuse de stéréotypes de genres très importants. J’ai un petit garçon de 7 ans, et même si je suis très vigilante sur les biais de genre, il ramène de la cour de récréation des clichés d’un ancien temps ! En tant que parent, il faut être très vigilant et corriger le tir systématiquement si on ne veut pas que les stéréotypes se perpétuent. Je perçois aussi le numérique comme favorable à l’émergence des femmes entrepreneures. Les modèles économiques du web génèrent moins de commercial « physique ». Pour celles qui ont plus de difficultés à s’exposer, ou qui ont peur d’être victimes de préjugés, c’est facilitateur. C’est un outil d’émancipation très puissant. C’est une manière pour les femmes de gagner en légitimité par la preuve et prendre confiance en elle, pour ensuite être plus à l’aise pour faire intervenir le « marketing de la personne », en se mettant plus en avant.
La photo du magazine Capital avec seulement des hommes pour représenter « les start-up prêtes à jouer dans la cour des grands », ça vous choque ?
Caroline : Oui bien sûr, d’autant plus que c’est une journaliste femme qui a écrit l’article. Qu’il y ait peu de femmes entrepreneures présentes à l’international est un fait, mais il y en a tout de même. La startup Vestiaire collective, qui est présente sur la photo, est d’ailleurs cofondée par une femme ! C’est pourquoi j’ai posé sur la photo riposte des startupeuses, mais aussi contribué à une tribune co-écrite avec GirlzinWeb pour citer une dizaine de noms de startupeuses qui sont à la tête de startups internationales comme Alix de Sagazan (ABTasty), Anne-Laure Constanza (Envie de Fraise), Laetitia Gazel-Anthoine (Connecthings), Camille Rumani (VizEat). Nous devons tous faire un effort pour mettre les femmes sur le devant de la scène, à commencer par les femmes elles-mêmes.
Samantha : Ça fait sourire, mais de là à être choquée et interloquée… Je crois qu’on est tous largement responsables de son propre sort, et que si les hommes sur cette photo ont beaucoup de qualités et ont réussi, alors leur place est justifiée. Il faut mériter sa place et vouloir se mettre en avant. C’est certainement un peu maladroit de la part du média, mais s’ils avaient mis une femme ou deux, seulement pour des raisons de diversité, je ne trouverais pas ça plus normal. Aux vues des stats (10% de cofondatrices femmes dans la tech), il devrait y avoir une femme sur cette photo. S’il y en avait eu une seule, il y aurait quand même eu un débat sur la diversité. Le problème, avant d’être une histoire de média et d’image, est un problème structurel. C’est les faits, les statistiques qui font qu’aujourd’hui il n’y a pas de bonne réponse à ce type de photo.
[wydden_refer_post post= »28874″][/wydden_refer_post]Pour ou contre les quotas, la discrimination positive ?
Caroline : Pour ! Nous la pratiquons depuis 12 ans chez Paris Pionnières, avec deux résultats : Paris est devenue la capitale européenne des startupeuses avec 21% d’entrepreneures (étude Compass 2015) et nous sommes l’incubateur le plus mixte de Paris avec 50% d’hommes co-fondateurs dans nos programmes.
Rachel : Xavier Niel disait récemment que 40% des fondateurs des startups de station F sont des femmes. C’est un chiffre énorme ! Les sélections sont réalisées par un board constitué d’une centaine d’entrepreneurs internationaux, et s’il ne s’agit pas de discrimination positive en tant que telle, la nouvelle génération d’entrepreneur a compris les enjeux de la mixité et l’intègre de manière consciente ou inconsciente. À titre personnel, je fais quelque part de la discrimination positive depuis que j’investis dans des startups. J’essaye de communiquer autour de moi sur le fait que j’ai envie d’investir dans des entreprises tech avec des fondatrices femmes. C’est à ma petite échelle, mais je crois qu’il faut forcer l’amorçage de la pompe, petit à petit, cela fonctionne. Depuis que je communique sur cette recherche de mixité, je suis passé à 30% de dossiers avec une cofondatrice, au lieu des 10% en moyenne. Après quand le projet n’est pas bon, je ne vais pas y aller évidemment, et je ne vais surtout pas m’interdire d’investir si j’ai un très bon dossier masculin. Mais il existe certainement un déficit de réseau chez les femmes, et en tant que femmes on se doit aussi d’être proactives. Tout a toujours fonctionné par réseaux, qui restent encore majoritairement des « White men clubs ». Les réseaux de femmes sont en pleine construction, Paris Pionnières fait par exemple un bon travail pour le structurer. Il y a de bonnes énergies, cela va dans le bon sens. Même si c’est encore embryonnaire, profitons de ce qui est en train de se passer, et s’il faut forcer les choses pour avoir des effets d’accélération dans le temps, alors oui imaginons des touches de discrimination positive, pourvu qu’elles soient légitimes.
Samantha : La discrimination positive à tout prix, je trouve que ça n’a aucun sens. Je suis largement impliquée dans des associations de femmes depuis longtemps, et pour autant je pense qu’on est largement responsable de la situation. Finalement s’il y a une fille, il en faut deux, puis ensuite il faut la parité, donc on va aller chercher des femmes qui parfois ne sont pas dans le sujet juste pour assurer la mixité. C’est important que les femmes soient légitimement là, qu’elles méritent leur place tout comme les hommes. Avec la discrimination positive et les quotas, on va être amené à se poser systématiquement la question de la légitimité des femmes qui réussissent… Mettre les femmes toujours dans cette thématique, c’est les positionner à chaque fois dans une position victimaire et en voulant faire du positif, on contribue encore plus à laisser les femmes dans une case qui leur est bien définie. C’est un sujet très complexe, finalement peu importe la manière dont tu le traites, tu vas t’attirer les foudres d’une part ou de l’autre. Chez Starther on a pris le parti de ne pas rentrer dans les débats, seulement de mettre en avant des chiffres. Chacun peut ensuite les analyser selon ses sensibilités. La meilleure des choses pour moi est d’en parler de moins en moins et de prouver de plus en plus. Je suis pour la méritocratie, peu importe qui que tu sois, il faut se battre tous les jours. Je préfère mettre en avant le fait qu’une bonne équipe est constituée de diversité : de genre, de parcours académique, d’âges, de cultures, etc. Chez Elaia, la diversité est notre force. On a un partnership égalitaire, 3 femmes et 3 hommes, entre 20 et 60 ans avec des parcours différents. Si on est tous d’accord sur un dossier malgré nos différences, c’est que le dossier est bon ! Et par effet de ricochet, on a aussi de la diversité dans notre portefeuille. Mais c’est uniquement dans l’objectif de gagner en performance !