Privateaser, la marketplace qui digitalise le marché de la réservation d’événements, finalise un troisième tour de financement de 10 millions d’euros auprès de Serena Capital (Cheerz, Malt,…), lead sur ce tour, ISAI (investisseur historique) et FJ Labs. Serena Capital et FJ Labs rejoignent ainsi un autre investisseur historique de Privateaser : Kerala Ventures, présent depuis le début de la startup. L’occasion de rencontrer Nicolas Furlani, co-fondateur et CEO de Privateaser, pour revenir sur le potentiel de ce marché et la nouvelle stratégie de la startup.
Rencontre avec Nicolas Furlani, co-fondateur et CEO de Privateaser, qui revient sur la levée de fonds de la startup
Privateaser passe de la privatisation des bars BtoC à une solution d’event management BtoB. Peux-tu nous expliquer ce pivot ?
Il ne s’agit pas réellement d’un pivot étant donné que nous traitons des demandes d’entreprises depuis déjà deux ans. C’est un marché particulièrement intéressant parce qu’il est complexe et peu digitalisé. Jusqu’à aujourd’hui, organiser un événement d’entreprise, est très chronophage, il faut décrocher son téléphone, attendre d’être rappelé, se déplacer pour visiter etc. Autant de difficultés qui demandent beaucoup de temps et d’énergie. Pour faciliter la vie des entreprises, nous avons créé une solution qui permet de répondre à leurs besoins évènementiels sans les frais inhérents aux agences événementielles et en leur offrant un gain de temps de 80%. C’est donc assez naturellement que de plus en plus d’entreprises se tournent vers nous pour l’organisation de leurs évènements.
Aujourd’hui que représente le marché de l’event BtoB ?
Les entreprises accordent de plus en plus d’importance aux événements internes pour célébrer leurs succès et renforcer la cohésion de leurs équipes. Aujourd’hui, ces évènements représentent en moyenne entre 0,5 et 1% du chiffre d’affaire annuel de l’entreprise, soit plus de 20 milliards d’euros en France et 100 milliards d’euros en Europe. Ce marché est d’autant plus intéressant qu’il ne demande qu’à être digitalisé, comme l’ont été avant lui l’hôtellerie dans les années 2000 et la restauration dans les années 2010 !
Tu annonces aujourd’hui le troisième tour de financement de Privateaser à hauteur de 10 millions d’euros, comment et pourquoi avez-vous levé ?
Nous avons su démontrer notre capacité à développer des outils technologiques qui fluidifient et automatisent un processus manuel qui peut s’avérer pénible. Notre équipe a toutes les qualités pour bousculer le marché de l’organisation d’évènements et accélérer la digitalisation du marché de l’évènementiel qui n’en est qu’à ses débuts.
Nous voulons être l’outil d’event management de référence de toutes les entreprises : leur permettre d’organiser tous leurs évènements en quelques clics, en leur donnant par ailleurs une vision très claire de l’ensemble de leurs dépenses événementielles.
C’est pourquoi aujourd’hui Serena Capital, ISAI et FJ Labs nous font confiance pour relever ce nouveau défi et nous permettre d’accélérer sur la création de cet outil d’event management.
Notre objectif à 5 ans est très clair : être présent dans les plus grandes villes en Europe et générer chez nos partenaires 500 millions d’euros de volume d’affaires
Nouveau tour, nouveaux investisseurs : quelle incidence sur la startup ?
On voit dans la répartition du tour que de nouveaux investisseurs font leur apparition, comment parviens-tu a gérer les intérêts de chacun ?
Très bonne question. Nous souhaitons devenir la prochaine licorne, et pour cela, nous avons besoin d’avoir une équipe oeuvrant dans la même direction. En nous assurant que les intérêts de chacun convergent bien dans le même sens, on peut réaliser de grandes choses.
C’est pourquoi, un peu à l’image de l’embauche d’un nouveau collaborateur, nous recherchons des investisseurs qui partagent notre vision et nos valeurs. Je m’efforce au mieux de bien animer les boards de manière à partager notre vision avec nos investisseurs. Ainsi, nous concentrons nos efforts vers un but commun.
En 4 ans, presque 14M€ levés, j’imagine que la dilution doit être importante, comment gère-tu ça ?
On reste en effet conscient de la dilution et sur chaque tour on essaie de la limiter. Mais le plus important est de réussir à préempter le marché européen de 100 milliards d’euros avant n’importe quel autre acteur. Il faut donc essayer de concentrer nos efforts et nos ressources dans un projet réfléchi et encadré. Nous nous engageons dans une course contre la montre et souhaitons optimiser notre développement de manière intelligente. Nous savons qu’il vaut mieux avoir une petite part d’un énorme gâteau plutôt qu’une grosse part d’un petit gâteau.
Marie Brayer, Principal chez Serena Capital, dit de vous que vous avez une obsession du produit et de la scalabilité. N’est-ce pas une prouesse que de sortir du tout personnalisé dans l’événementiel ?
Grâce aux retours clients que nous avons chaque jour, nous en apprenons un peu plus sur leurs besoins. Une entreprise va souvent préférer gagner du temps, quitte à moins personnaliser son évènement. C’est pourquoi nous faisons le choix de construire un outil qui facilite et réduit de 80% le temps passé à organiser un événement, pour que la réservation d’un lieu devienne aussi simple que la réservation d’une chambre d’hôtel.
Ce gain de temps est possible grâce à deux aspects : l’automatisation et la standardisation des offres grâce à des formules totalement transparentes. D’un côté, l’automatisation de nos processus vient révolutionner un marché encore dominé par des agences événementielles au sein desquelles les démarches prennent plusieurs jours. Chez Privateaser, la totalité de la gestion des réservations est automatisée, et plus de 20% des lieux sont aujourd’hui disponibles en réservation instantanée. De l’autre, les lieux proposent tous des formules adaptés aux différentes types d’événement, du séminaire, en passant par les soirées d’entreprise ou encore les conférences.
Nous faisons ainsi le pari d’un équilibre entre le temps temps alloué à la recherche d’un lieu et d’une prestation, et le degré de personnalisation de toutes les facettes de l’événement.
L’avenir de la startup Privateaser
Quelle est la stratégie de Privateaser aujourd’hui à 4 / 5 ans ?
Notre objectif à 5 ans est très clair : être présent dans les plus grandes villes en Europe et générer chez nos partenaires 500 millions d’euros de volume d’affaires et un gain de temps de 80% pour les entreprises pour l’organisation de leurs événements.
Nous ambitionnons de devenir le service indispensable à l’organisation événementielle des entreprises et de construire un véritable outil de gestion des budgets événementiels, comme American Express Global Business Travel ou Carlson Wagonlit dans le travel management. En effet, il n’existe pas encore d’outil dédié à l’event management sur le marché alors même que les événements pèsent en moyenne 0,5 à 1% du chiffre d’affaires des entreprises soit plus de 20 milliards d’euros en France et 100 milliards d’euros en Europe.
Avec 10M€, je suppose que de gros investissement vont être fait en matière de recrutement ? Quels sont les postes de prédilection ?
Effectivement, nous allons recruter de nombreux profils pour développer notre produit sur le marché corporate. Nous construisons dès aujourd’hui une équipe d’Account Manager dédiée aux entreprises, mais également de développeurs pour façonner notre site pour mieux répondre aux exigences du secteur. Enfin, nous souhaitons développer de nouveaux canaux d’acquisition en développant notre équipe marketing. Globalement, nous voulons de plus en plus de profils seniors, qui sauront apporter de l’expertise et de la valeur à Privateaser.
Quelles sont les prochaines grandes étapes ?
Comme on vient de le voir, nous allons recruter de nouveaux collaborateurs pour consolider notre équipe, et développer un produit toujours plus adapté aux besoins et aux attentes des entreprises.
Nous voulons accélérer notre développement pour devenir la plateforme d’event management qui permettra aux entreprises de gérer et opérer sur un seul et même soft, l’ensemble de leurs événements et dépenses attenantes. Nous continuerons à améliorer notre outil dédié aux managers de lieux en proposant un pilotage toujours plus efficace du remplissage de leur établissement (yield management) et nous allons confirmer notre leadership en Europe en renforçant notre présence et notre développement en Espagne, et au travers de l’ouverture de nouveaux marchés.
Le marché de l’événementiel de 100 milliards d’euros en Europe, ne demande qu’à être digitalisé et nous sommes prêts à apporter une solution que toutes les entreprises demandent et que personne encore n’a réussi à proposer !