Dans le secteur cosmétique, les startups sont porteuses d’un grand nombre d’innovations, à la fois techniques et marketing. Cependant, l’industrie cosmétique est soumise à la fois à des contraintes de recherche et à une intensité concurrentielle forte. Ainsi, les startups doivent faire face à de nombreuses barrières avant de parvenir à se faire une place sur le marché. L’un des grands défis des startups cosmétiques est de réussir à positionner leurs produits ou services innovants, le plus rapidement possible pour répondre au time to market.
Cosmetic360, salon international de l’innovation de la filière parfumerie-cosmétique met en avant les meilleures innovations cosmétiques portées par les startups du monde entier. 1001startups a rencontré Kévin Da Fonte, Startup Innovation Manager à la Cosmetic Valley, afin de faire un point sur les grandes tendances du secteur et les principaux défis à relever pour les startups de la cosmétique.
Quels sont les principaux défis pour les startups cosmétiques ?
Le véritable défi des startups du secteur est de réussir à financer et à développer leurs produits ou leur service le plus rapidement possible pour répondre au time to market. Pour les startups cosmétiques, la mise en place d’un premier produit en PoC (Proof Of Concept) pour tester le marché est déjà un long parcours du combattant, car souvent, développer un produit cosmétique coûte cher. La période de recherche est longue, même si elle l’est moins que dans la pharma ou les biotechs. L’enjeu pour les startups cosmétiques est alors de réussir à trouver des financements pour concevoir une première version de leur produit, qui doit parfois mener à terme la phase de recherche. Il n’existe pas encore de fonds d’investissement thématique propre à la filière cosmétique, l’enjeu est donc pour les startups de naviguer dans les différents dispositifs. Le crowdfunding est un moyen à ne pas sous-estimer: la startup Foreo a récemment levé sur Kickstarter près de 700 000€ pour son masque connecté. Au-delà de cet enjeu de création du produit et donc du financement, l’enjeu pour les startups est de réussir à émerger dans un contexte international où la compétition est intense. Elles doivent alors se confronter à de multiples problématiques : réglementaire, communication, marketing, etc. Le terrain de jeu des startups cosmétique doit se penser à l’échelle internationale, et l’enjeu est de s’imposer rapidement pour conquérir le marché.
La création de startups cosmétiques a-t-elle explosé ces dernières années ?
La création de startups cosmétiques a explosé comme dans de nombreuses industries. L’innovation dans le secteur cosmétique est très présente et les innovations les plus radicales sont souvent portées par les startups. Nous le constatons d’ailleurs à travers le salon Cosmetic360 sur lequel les start-ups sont de plus en plus nombreuses d’année en année, exposantes comme visiteurs. Le principal défi pour ces start-ups innovantes est de réussir à établir un business model durable autour de l’idée première de l’innovation. Ces dernières années, le retour au produit naturel ainsi que la beauté connectée et personnalisée représentent des tendances fortes qui attirent de plus en plus de visiteurs chaque année.
Cosmetic 360 accompagne les startups dans leurs défis de commercialisation
Afin de permettre aux startups de présenter leurs innovations, Cosmetic 360 a crée un espace dédié aux startups, la start-up zone, qui mixe porteurs de projets et startup en pleine accélération où plus de 30 startups internationales seront sélectionnées et auront la possibilité de présenter leurs innovations au grand public et aux grands groupes tels que Chanel, Johnson & Johnson, L’Oréal, LVMH Recherche, ou encore Shiseido (édition 2017). Au-delà de la visibilité, Cosmetic 360 offre aux startups en pleine croissance l’opportunité de rencontrer des décideurs venus du monde entier et ainsi créer de nouvelles synergies. Ces startups ont en plus la possibilité de pitcher leur innovation au sein de la « pitch place », salle de conférence ouverte implantée au cœur du salon. Par ailleurs, l’animation solution Startup permet aux startups de réaliser des rendez-vous personnalisés avec plus d’une dizaine de professionnels (Investisseurs, spécialiste en PI, experts métiers)
Quelles sont les principales tendances / innovations du marché ?
« La personnalisation et la beauté connectée permettent de rendre la cosmétique plus efficace et de faire vivre une nouvelle expérience aux consommateurs. Souvent d’ailleurs, les innovations jouent sur les deux tableaux simultanément pour offrir une beauté personnalisée connectée. Beaucoup de startups présentent sur le salon Cosmetic 360 sont dans cette mouvance. Sur l’édition 2017, nous pouvons citer par exemple la startup Exhalia, qui propose une interface digitale permettant de diffuser des parfums à la demande ou encore la société Waw qui permet le partage d’habitudes beauté au travers de trousses digitales sur application mobile. À l’international, au CES de Las Vegas en janvier dernier, la startup française Emuage s’est fait remarquer avec sa machine permettant de fabriquer à la maison en DIY, une large palette de cosmétiques : des soins aux shampoings, en passant par les produits d’hygiène. Nous sommes vraiment dans l’ère de la personnalisation dans son ensemble. L’individu fait du personal branding et en tant que consommateur, il souhaite trouver des produits et services uniques selon ses goûts.
Paradoxalement à la personnalisation et à la beauté connectée, les cosmétiques plus naturels et biologiques constituent également une tendance de fond. Par exemple, la start-up Biolabex proposait sur le salon de développer des formules utilisant des ingrédients actifs issus de la biodiversité de l’Océan Indien. Dans la beauté aussi, on assiste à une véritable démocratisation de ce qui était jusqu’alors réservé aux professionnels. Les diagnostics beauté, initialement réservés à une clientèle aisée en institut, peuvent maintenant être réalisés à la maison, en ligne ou en boutique.
Nous constatons aussi de grands bouleversements dans les circuits de communication et de distribution qui se digitalisent peut-être encore plus vite dans la cosmétique que dans d’autres secteurs. Les Youtubeurs beauté, les réseaux sociaux et les influenceurs bouleversent les règles d’un marché jusqu’ici régi par les codes du luxe. Cette digitalisation du secteur va continuer de se renforcer dans les années à venir.
Quelle est la position de la France dans la cosmétique à l’international ?
À l’étranger, la France bénéficie d’une image de luxe dans la mode et la cosmétique, les marques françaises comme L’Oréal et LVMH font rayonner la « Marque France » en y associant une image de grande qualité. Par ailleurs, l’environnement universitaire et fiscal français est favorable à la recherche, et nous sommes l’un des pays les plus innovants dans le secteur de la cosmétique, notamment grâce à un tissu de startups, PME et grands groupes dense dans le domaine du luxe.
Par exemple, lors du salon Cosmetic 360 2017, deux startups françaises exposantes ont été lauréates des Cosmetic 360 Awards: Aryballe Technologies qui permet l’identification d’odeurs en 30 secondes dans la catégorieTests/Analyses et Adwatis qui transforme l’eau ionisée pH12 en un produit cosmétique efficace dans la catégorie des Matières Premières.
En Asie, et particulièrement en Corée, la tendance est à la « fast cosmetic ». Ces dernières années, la Corée a dépassé les marques japonaises en termes d’innovations. Certains groupes comme AmorePacific peuvent lancer tous les ans près de 400 nouveaux produits sur le marché et ne gardent l’année suivante que ceux qui ont vraiment fonctionné. Cela engendre une grande flexibilité et permet de trouver une cible sur chaque marché à l’international.
Startups de la cosmétique, exposez au salon Cosmetic 360 !
Les startups présenteront leurs innovations en tant qu’exposant sur le salon Cosmetic 360 les 17 et 18 octobre 2018 à Paris.
Retrouvez ici toutes les informations pour faire partie des exposants de la zone startup.
1001startups, partenaire média de Cosmetic360
