Futur du travail : quel sera ton métier en 2030?

En mars 2017, une étude menée conjointement par Dell et l’Institut pour le Futur avançait que 85% des métiers de demain n’existaient pas encore. En cause : la ringardisation de certaines professions combinée à l’essor des nouvelles technologies, comme la robotique, la réalité virtuelle et augmentée, le cloud computing, ou encore l’intelligence artificielle, qui pourraient se substituer partiellement ou totalement à de nombreuses activités humaines, sans doute même aux plus intellectuelles…
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Fortement relayée, les conclusions de cette étude, considérée par certains comme incohérente ou illusoire, continuent de faire débat. Toutefois, de nombreux spécialistes de la question du travail s’accordent à lui accorder beaucoup de crédit. Le département d’état américain du travail estime par exemple que 65% des écoliers pratiqueront un métier qui n’existe pas encore.

Alors et vous, que ferez-vous en 2030? Quelques pistes pour vous donner des idées…

Les ninjas de la tech

Demain, les métiers du numériques seront ceux qui nécessiteront les expertises les plus pointues. Quelques exemples de métiers hybrides, notamment liés à la gouvernance de l’IA :

  • Psydesigner : il s’agit d’ergonomes construisant la gestion de la donnée de façon à ce que les informations délivrées aux clients par des intelligences artificielles (comme les chatbots ou les assistants vocaux) soient les plus pertinentes et intelligibles possibles. Le travail du psydesigner consiste en la construction et l’organisation de flux de data en fonction des parcours et interactions des clients.
  • Ethicien : comme l’intelligence artificielle devient auto-apprenante, elle soulève certaines peurs, et surtout beaucoup de questions fondamentales. Face aux grands éditeurs de logiciels, les ethiciens agiront en tant que garde-fous afin de s’assurer que les nouvelles plateformes mises en ligne et les règles algorithmiques sur lesquelles elles s’appuient soient le plus conformes possible aux règles de l’éthique. Des départements « ethiciens » ont d’ailleurs déjà été créés au sein de certaines entreprises. Ils travaillent en général en étroite collaboration avec l’exécutif. L’objectif de ce nouveau métier : apporter un contrepoids anthropologique, philosophique et psychologique aux considérations marketing.
  • Chirurgien robotique : des robots télécommandés sont envoyés en zones rurales reculées pour opérer des patients à distance et leur apporter des soins. Grâce à l’essor de la 5G, la télé-chirurgie passe à la vitesse supérieur et le médecin peut dorénavant ressentir la rétroaction haptique des patients.
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Les héros écolos

Raréfaction des ressources, production de déchets en pagaille, catastrophes écologiques…Le réchauffement climatique nous impose de revoir nos modes de fonctionnement, et entraine dans son sillon la création de nouveaux postes, comme le souligne une étude de CNIM, société industrielle française :

  • Architecte micro-énergéticien : à l’avenir, les sources d’énergie mobilisables seront diverses et disséminées. Récupération et redistribution d’énergie seront optimisées et assurées grâce à des réseaux de capteurs et des solutions de pilotage complexes conçues par des architectes micro-énergéticiens. Pour cela, ils devront concilier parfaite connaissance des capacités fluctuantes des sources d’énergie (renouvelables, bien entendu!) avec les besoins de consommateurs, pour beaucoup de plus en plus autonomes, et devenus également parfois producteurs d’énergie.
  • Spécialiste en sourcing rudologique : en 2030, les déchets ne seront plus seulement des déchets, ils seront aussi de précieuses ressources. Encore faudra t-il savoir les identifier, récupérer et valoriser de façon optimale et sécurisée, afin de maximiser cette nouvelle chaine de valeur. C’est là que le spécialiste en sourcing rudologique entre en scène !

  • Urgentologue en projection : si notre civilisation survit, cela sera au prix de catastrophes environnementales ou géostratégiques de plus en plus fréquentes et de plus en plus graves… Lorsque les pays interviendront sur les lieux des urgences, ils seront dans l’obligation de déployer d’importants moyens logistiques, notamment en bases vie, où l’énergie devra être auto-produite et l’eau traitée en stations de potabilisation. L’urgentologue en projection orchestrera les interventions et les créations de bases vie en milieu hostiles.
  • Écologue circulaire : d’ici une dizaine d’années, les urbains représenteront quasiment 70% de la population mondiale, et, nous l’espérons, nos déchets seront utilisés comme de la matière première. Le travail de l’écologue circulaire sera de chapeauter la récupération des ressources, depuis leur collecte jusqu’à leur réintégration au cycle vert de l’économie circulaire.
  • Expert en scalométrie industrielle : dans quelques décennies, les usines seront contraintes pour continuer à tourner d’être moins gourmandes en énergie, plus propres, et plus flexibles. Ultra digitalisées, elles devront être en mesure de se plier en temps réel à la demande grâce aux conseils d’un expert qui les guidera dans la régulation de leur production.
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Les rois du service

Pas de panique, pas forcément besoin de parler à l’oreille des ordinateurs pour trouver sa place dans le monde de demain…:

  • Avec le récent développement de l’imprimante 3D, il devient d’imaginer que cette technologie pourra être déployée à grande échelle pour imprimer non seulement de modestes habitations, mais bientôt des immeubles entiers, sous la houlette d’habiles techniciens.
  • Infirmiers, aides-soignants, professions paramédicales… : car oui, certains métiers semblent bel et bien incompressibles! Pour France Stratégie, l’un des piliers de demain, c’est la silver economy. En effet, le vieillissement accru de la population va mécaniquement générer de forts besoins en termes de main-d’œuvre dans les domaines du soin et de l’aide à la personne.

Certes, de nouveaux métiers, et plein de choses à inventer encore. Toutefois, Sandrine Aboubadra-Pauly, experte au département Travail, emploi, compétences à France Stratégie, tient surtout à souligner qu’au delà des talents spécifiques, ce qui séduira les employeurs de demain, ce sont les compétences transversales.

En effet, Sandrine explique que ces derniers « attendent de leurs futurs employés qu’ils aient des compétences transversales de base : maîtrise de l’informatique et du numérique, expression orale et écrite correcte, ainsi que des compétences plus complexes à évaluer : la capacité à travailler en groupe ou en équipe, savoir utiliser les « codes sociaux », se conformer aux règles de l’entreprise, faire preuve de créativité, gérer et résoudre des incidents et savoir s’adapter à des aléas, des situations d’urgence… »

 

Crédit photo : Clem Onojeghuo, Katerina Pavlyunchkova et Phi Hung Nguyen sur Unsplash

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