Pourquoi tu ne deviendras pas entrepreneur

A l’heure où les entrepreneurs sont portés aux nues, considérés parfois comme de véritables rock stars, entre levées de fonds vertigineuses annoncées à grand fracas, innovations et disruption de marché, de plus en plus de personnes se rêvent en CEO, parfois au détriment de l’envie de porter un projet…ou du simple fait qu’elles ne sont pas forcément faites pour ça !
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Car si tout le monde rêve d’envoyer balader son patron, de vivre de sa passion, ou tout simplement d’injecter plus de sens dans son boulot, la réponse n’est pas forcément l’entrepreneuriat. Attendez donc un peu avant de claquer votre dem’, car comme la plupart des gens, vous n’êtes sans doute pas fait pour être entrepreneur. Et ce n’est pas grave.

Trois serial entrepreneurs témoignent.

Entre culte des entrepreneurs…

– Tu veux faire quoi plus tard ?

– Je veux monter une startup !

 

Okay, sauf que cela ne veut rien dire.

 

Pour Christophe Bourgeois, fondateur du Bureau Des Curiosités et de notoryou, le contexte n’aide en rien à s’éclaircir les idées : « Au sein de l’écosystème startup, on a l’impression d’être dévalorisé si on est pas entrepreneur d’une licorne ou si on a pas levé des fonds. La troisième question que l’on pose lors des cocktails d’évènements type VivaTech, c’est ‘alors, tu as levé combien ?’ Les gens sont toujours étonnés quand je réponds que je n’ai rien levé sur ce projet pour le moment et que nous nous développons grâce à des offres et services qui répondent à un besoin. »

Rien à dire, être entrepreneur, c’est en vogue. « Cette mode s’est installée depuis cinq ans, au sein d’un écosystème qui n’a tendance à mettre en avant que les forces vives, les grands champions », s’amuse Clément Alteresco, fondateur de Morning Coworking.

 

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Alors attention, il n’est pas évidemment pas question de fustiger l’écosystème entrepreneuriale. Sa fertilité, qui se traduit notamment par la création de master entrepreneuriat et la multiplication d’incubateurs ou de startups week-ends, a aussi bien sur un impact positif, puisqu’il permet à certains projets d’aboutir ou d’être financés.

Le problème, c’est que l’entrepreneuriat est de plus en plus considéré comme une discipline comme une autre

« L’écosystème est de plus en plus riche et vibrant, tant mieux ! », approuve avec enthousiasme Clément Alteresco. « Le problème, c’est que l’entrepreneuriat est de plus en plus considéré comme une discipline comme une autre, alors qu’elle requiert des qualités et réflexes nécessaires que tout le monde n’a pas. »

…et méconnaissance du système

Beaucoup de désillusion donc chez les jeunes entrepreneurs, qui se lance souvent en ayant certain mots clés en tête : « eldorado », « levée de fonds », « millions… »

 

« Alors qu’en fait », affirme le jeune homme, « entreprendre c’est aussi ouvrir une boulangerie ou un café. Cela n’implique pas de devenir millionnaire, mais cela demande d’être passionné. Entreprendre, cela doit être liée à une énergie, à l’envie de former une équipe ou à la rencontre d’un produit et d’un marché, au lieu d’être automatiquement assimilé à une levée. Lever des fonds, ce n’est pas une fin en soi… »

Pour Clément Alteresco, les plus beaux projets, moins médiatiques, sont bien souvent ceux qui se passent de financements, et où les fondateurs contrôlent encore parfaitement leur entreprise : « Cela prend plus de temps, mais c’est plus louable », assure l’entrepreneur.

Avez-vous le profil pour entreprendre?

Tout dépend également de ce qu’on entend par entreprendre. « Monter un projet, oui, tout le monde peut avoir un projet, une idée », assure Christophe Bourgois. Mais entre développer un groupe d’extraction de minerais sur la base de machines complexes et de plateformes offshore, et se mettre en free-lance, il n’y a pas qu’un pas !

Pour tenter de répondre à cette question, plusieurs aspects à examiner.

Le premier concerne l’expertise : avez-vous le bagage nécessaire ? « Se lancer dans un domaine dans lequel vous avez de l’expérience, une certaine expertise, ou une passion qui se compte en année, cela donne une longueur d’avance », explique Clément Alteresco.

 

 

Le deuxième, ce sont les qualités intrinsèques à la personne. « Etre récalcitrant au risque, avoir du mal à prendre des décisions ou à percevoir les opportunités plutôt que les dangers, ne pas savoir se relever vite ou avoir des problèmes pour dormir… Autant de traits de personnalités qui vont rendre usant le fait d’entreprendre », assure l’entrepreneur. A l’inverse, si vous apprécier de vous retrouver dans des situations où vous ne savez pas ce qui va se passer, si vous êtes capable de maintenir un optimisme assorti d’une certaine légèreté, alors entreprendre est déjà certainement plus pour vous.

Et ce n’est pas un truc que tu apprends à l’école, c’est quelque chose d’impalpable

Vitale aussi pour le serial entrepreneur, la capacité à bien recruter. « Et ce n’est pas un truc que tu apprends à l’école, c’est quelque chose d’impalpable. C’est un peu comme le fait de ne pas se foirer sur ses amis, son conjoint… » François Levy, cofondateur de Loansquare, surenchérit : « « Avoir la fibre entrepreneuriale, finalement, cela ne veut pas dire être bon partout, c’est surtout savoir bien s’entourer pour être capable de s’adapter rapidement à toutes situations. Ce qui sauve la plupart des boites, c’est leur capacité à se réinventer, car bien souvent, le produit qui finit par marcher n’a rien à voir avec le produit que l’on avait en tête avant de se lancer. »

 

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Le troisième point exige un auto examen honnête et minutieux. « Beaucoup de gens se voilent la face quant à leur propre personnalité. Bien se connaître, c’est en fait très rare » témoigne Clément Alteresco. En somme, certains décrètent être indépendant ou aimer prendre des risques alors que ce n’est pas le cas. « De plus, tout le monde n’est pas capable d’avoir l’esprit entrepreneuriale dans la durée. Beaucoup de jeunes craquent au bout d’un an et demi, une fois qu’ils n’ont plus papa-maman-PoleEmploi derrière eux. Concevoir un projet et le mettre en place, ce sont deux choses différentes », raconte Christophe Bourgeois.

 

Le maitre mot, c’est donc la résilience, ce qui fera que votre entreprise tiendra ou non la distance. « Le lancement, en fait, ce n’est rien. C’est la suite qui est difficile », conclut l’entrepreneur.

Crédit photo : Photo by Gemma Evans, Mirza Babic

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