Retrouvez le retour d’Angelo Blot (contributeur chez 1001startups) sur ses 2 jours passés au Ouishare Fest.
Ayant des impératifs, je n’ai malheureusement pas pu assister au premier jour du OuiShare Fest, mais dès mon arrivé le jeudi matin, je n’ai pas été déçu !
La journée commence par une petite mise en bouche avec du BeatBox, pas le top pour vous réveiller me dites-vous mais attendez de voir comment, à partir de simples souffles, notre interlocuteur va électriser la salle et réussir à faire danser les plus récalcitrants d’entres nous !
Une fois cet éveil dynamique passé, nous entrons directement dans le coeur du sujet : le collaboratif !
Je vais tenter de vous retranscrire tout ce qui m’a interpellé et touché durant ces 2 jours où l’ambiance était plus à la camaraderie et l’échange plutôt que des sessions discours/présentation platonique.
Ainsi, Pia Mancini nous parle de démocratie et surtout de la problématique grandissante qui concerne notre confiance envers les institutions. En effet, le vote est devenu pour une grande partie des citoyens, une punition (taux d’abstention, désintéressement) alors que ce droit fondamental est l’essence même d’un pays libre. Mais comment renouer le contact entre un peuple qui ne croit plus en ses représentants et la nécessité d’avoir une politique cohérente et orientée sur l’avenir de ces concitoyens ?
La solution : créer un parti politique collaboratif où l’on peut, soit le rejoindre, et y jouer un rôle déterminant pour faire avancer les choses, soit donner son vote à une personne que l’on considère plus compétente et en qui on a confiance afin de représenter nos idées et nos pensées. Cette personne peut être son voisin, un ami…peu importe, l’important est d’avoir un contact proche et qui se désintéresse du pouvoir tout en ayant la volonté de passer à l’action. Ainsi, nous pouvons nous passer de certains politiques dont la seule volonté est de s’assurer qu’ils aient un avenir radieux après leurs mandats.
Rop Hopkins introduit sa présentation par une phrase de Charles de Gaulle : « Comment gouverner un pays qui possède plus de 200 variétés de fromage ? »
En effet, même si chaque région, chaque ville, chaque quartier possèdent ses propres codes, règles, culture ou vision, il y a des synergies à créer qui peuvent permettre à cette population de pouvoir s’exporter au delà de ses propres frontières.
Il faut utiliser tous les leviers possibles afin de créer de la valeur, ainsi Rop prend l’exemple d’une usine qui fermerait, de cet évènement négatif, il faut pouvoir rebondir et récupérer les locaux existant afin d’y implanter une nouvelle activité. Chaque personne à un rôle à jouer et il qualifie d’investisseurs ceux qui participent même à une petite échelle au développement du territoire.
Scott Heifermann, le co-fondeur et CEO de Meetup nous a fait un story telling dont l’objectif est de nous faire réaliser qu’il est possible de passer du online au offline et de rencontrer des personnes qui partagent les mêmes passions que nous « in real life ». C’est ce que vient confirmer Jennifer Billock (CEO de CouchSurfing) et le professeur Arun Sundararajan qui placent la sharing economy en tant que chainon manquant entre la technologie et les interactions humaines.
Mais quels sont les moyens disponibles permettant d’avoir confiance dans la Sharing Economy ?
Pour avoir confiance en l’autre, de multiples outils ont été mis en place et c’est par exemple pour cela que l’on vous demande votre vrai nom sur Facebook. En effet, Facebook Connect (présent sur la plupart des sites nécessitants une authentification) est l’une des clés du cercle de confiance. En ayant votre vrai nom et non un pseudo, cela permet à vos interlocuteurs de mieux vous identifier et de faire tomber la barrière de l’anonymat. A cela s’ajoute les histoires (AirBnB), les commentaires (TripAdvisor), les notations, le bouche à oreille…Ainsi, le collaboratif online se construit sur une approche basée sur la confiance dès la première rencontre, ce qui n’est pas possible dans le réel car vous n’aurez pas accès à l’historique de la, ou des personnes que vous aurez en face de vous.
Mais avec tous ces échanges, ces commentaires, ces notations…que devienne ces données et comment sont-elles utilisées ?
C’est Aral Balkan (founder and lead designer de ind.ie) qui nous alerte sur les enjeux de nos datas en employant des termes très forts : « Savez vous ce que cultive Google ? Vous ! »
Nous entrons donc dans une nouvelle ère « d’esclavage ». Aral souhaite nous sensibiliser sur le fait que n’étant plus propriétaire de nos données, nous avons inconsciemment donné aux grosses entreprises telles que Facebook ou Google le pouvoir de nous exploiter. Il faut donc rapidement mettre en place une institution capable de réguler le flux de données mais surtout connaitre le trajet qu’elles empruntent et avoir conscience de la faible frontière entre le privé et le public.
Maintenant, essayons de nous projeter dans l’avenir ! D’ici quelques années la génération de digital native sera celle qui fera face aux problématiques actuelles, mais leurs comportements seront fondamentalement différents des nôtres. Pourquoi ?
Car cette génération n’a pas grandi avec les mêmes volontés que les précédentes. Ainsi, nous feront face au désintéressement vis à vis de la possession. Pourquoi posséder une voiture si je peux utiliser Blablacar ou louer une voiture sur Drivy ponctuellement, m’évitant tous les soucis (assurances, entretiens, changement du véhicule…) que rencontrent les propriétaires ?
Pourquoi acheter un bien alors que les CDI sont en voie de disparition et qu’il faut pouvoir rester mobile pour trouver un travail ? D’ailleurs, nous sommes entrain de déconstruire le marché du travail. Les emplois à durée indéterminée se faisant plus rares, nous créons selon Shelby Clark une génération de freelances capables de s’adapter rapidement aux évolutions du marché tout en gardant une forte autonomie. Cette autonomie sera l’une des clés qui favoriseront l’essor d’un marché du travail plus dynamique, capable de s’adapter quasi instantanément aux variations de l’offre et de la demande.
La Sharing Economy serait-elle donc la transition qui permettra à la nouvelle génération de résoudre les problématiques auxquelles nous faisons face aujourd’hui ?
Au-delà de ces ateliers, conférences et sessions de découvertes, nous avons pu assister au OuiShare Awards dont nous vous avons présenté les participants.
Voici donc les résultats :
Les 5 gagnants du @ouishare awards sont @ColigaUs @OpenFoodNet @Demooz_Fr @Debbo_52 @MateriaBrasil #OSFest15 pic.twitter.com/HmYMDRe0nG
— 1001 Startups (@1001_startups) 22 Mai 2015
Nous vous proposons donc une interview de Geoffrey Vidal, arrivé 3ème et cofondateur de Demooz : « Essayez avant d’acheter »
Pour conclure, bravo à Ouishare Fest pour la qualité des conférences et son organisation. A l’année prochaine!
Angelo & Freddy