Sexist Valley. Chronologie des faits.

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Mars 2015 : La révélation

C’est le point de départ. Le mois où a été révélé l’ampleur du sexisme dans la Valley.
Le 16 mars, Chia Hong, « technology partner » de Facebook entre 2010 et 2013, porte plainte pour discrimination sexuelle et raciale. Dans la plainte, elle fait état de réprimandes dont elle a fait l’objet après avoir rendu visite à ses enfants à l’école, bien qu’autorisée à le faire selon son contrat de travail. Facebook lui aurait aussi demandé d’organiser des soirées au cours desquelles elle devait satisfaire ses collègues masculins. En 2013, malgré des évaluations toujours positives, elle est licenciée et remplacée par un homme moins qualifié qu’elle. Une médiation a lieu en août 2015, les avocats de Hong déclarent l’affaire « résolue », mais on ne sait rien de l’accord.

Puis, lors d’un débat sur la diversité dans le monde de la technologie, organisé par le SXSW à Austin (Texas), Eric Schmidt, ancien PDG et actuel président exécutif de Google, coupe la parole à de nombreuses reprises à Megan Smith, alors responsable de la technologie au sein du gouvernement américain. Un geste banal, pourtant remarqué par une femme qui, lors des questions-réponses avec le public, prend la parole et fait remarquer à Eric Schmidt ses nombreuses interruptions et interroge Megan Smith sur les préjugés inconscients dont sont victimes les femmes. Ironie de l’histoire, cette femme n’était autre que Judith Williams, en charge des talents et de la diversité à Google. Ambiance…

Enfin, Tina Huang, ancienne employée de Twitter, porte plainte contre l’entreprise américaine pour sexisme. Elle dénonce un «plafond de verre» pour les femmes, et un système de promotion opaque où des «comités secrets» de management prendraient des décisions en matière de ressources humaines sans critères objectifs. 79% des postes de direction sont occupés par des hommes chez Twitter.

27 Avril 2015 : Ellen Pao

Ellen Pao
Ellen Pao

Ellen Pao intente un procès contre le cabinet de capital-risque Kleiner Perkins Caufield & Byers en 2011 pour « harcèlement sexuel et discrimination. » Elle poursuit son ancien employeur au motif d’avoir été écartée du partnership et poussée vers la sortie parce qu’elle serait une femme. 4 ans après, le verdict tombe : Ellen Pao n’a pas été discriminée en raison du genre. Elle n’a pas été nommée aux fonctions qu’elle convoitait car elle n’avait pas le caractère «adéquat» pour être bien intégrée à son équipe d’après le jury. Cette affaire a nourri les médias et les discussions de la Silicon Valley pendant des mois. Si Ellen a renoncé à faire appel, son procès très médiatisé aura eu le mérite de libérer la parole des femmes à ce sujet et de le mettre dans la sphère publique.

Février 2017 : Susan vs Uber

Un simple texte de 2975 mots aura eu raison de Travis Kalanick, l’ex-patron tout puissant d’Uber. Le post de Susan Fowler en question : « Réflexion sur une année très, très étrange chez Uber». Il décrit un sexisme omniprésent et des cas de harcèlement récurrents. Des managers envoyant des messages à connotation sexuelle couverts par la hiérarchie, des cadeaux offerts uniquement aux hommes « car les femmes ne sont pas assez nombreuses pour négocier un prix de gros », des notations professionnelles opaques, voilà la réalité d’Uber dépeinte par Susan Fowler. Si Uber a tenté de désamorcer la bombe en arguant du comportement parfois agressif de Susan, les chiffres démontrent, eux, une véritable fuite des cerveaux féminins dans la startup. De 25 % de femmes employées en tant qu’ingénieures, elles ne représentaient plus que 3 % au moment du départ de Susan. Le jour de la publication de ce post, Chris Sacca, célèbre investisseur de la Valley et investisseur chez Uber, twitte à Susan : « C’est horrible. Je suis vraiment désolé de ce qui vous est arrivé. Je ne peux pas imaginer votre ressenti. » Vraiment Chris ?

Le même mois, AJ Vandermeyden, 33 ans, qui avait poursuivi en justice Tesla en 2016 pour avoir ignoré ses signalements de harcèlement sexuel, s’exprime publiquement dans The Guardian. Elle sera licenciée 3 mois après cette interview, après une dernière tentative d’intimidation de son supérieur hiérarchique.

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Juin 2017 : Le grand ménage chez Uber

Le 14 juin, David Bonderman, membre du board d’Uber, interrompt Arianna Huffington, autre membre du board, en accusant les femmes de « parler bien plus que les hommes ». Le but de ce meeting ? Aborder les récentes accusations de sexisme à l’encontre du géant de la tech. Bien joué David. Six jours plus tard, Travis Kalanick et certains cadres d’Uber démissionnent, compte tenu de la pression publique. L’entreprise annonce le lancement d’un audit interne indépendant.

Justin Caldbeck harcelement
Justin Caldbeck

22 juin 2017 : Justin Caldbeck

SMS explicites, parfois au milieu de la nuit, propositions inappropriées pendant des réunions, des accusations d’attouchements. Voilà ce dont six femmes, dont Niniane Wang, Susan Ho et Leiti Hsu, accusent Justin Caldbeck, cofondateur de la puissante société d’investissement Binary Capital. Dans un communiqué en réponse, Justin déclare être « tellement désolé » et explique que « le déséquilibre qui existe entre les investisseurs de capital-risque, des hommes, et les femmes entrepreneurs est effrayant » et qu’il est « horrifié à l’idée que (son) comportement ait pu contribuer à créer un environnement sexiste ». Ellen Pao « twitte » alors un message félicitant les six femmes et invite les autres à dénoncer les pratiques de la Valley.

30 juin 2017 : « Je suis un pervers. Pardon. »

La chasse aux comportements sexistes continue. Un article du New York Times consacré au harcèlement des femmes dans la Silicon Valley, regroupant des dizaines de témoignages, fait un tollé. Parmi ces révélations, un message envoyé par Dave McClure, fondateur de l’incubateur 500 Startups, ne laisse guère place à l’interprétation : « Je ne sais toujours pas si je dois t’embaucher ou te sauter ». Après ces révélations, Dave McClure s’excuse et annonce sa démission dans un post Medium. « Je suis un pervers. Pardon. » C’est son associée, Christine Tsai, qui devient CEO de 500startups.

Dave McClure
Dave McClure

L’article cite aussi le comportement inapproprié de Chris Sacca, qui avait témoigné sa sympathie à Susan Fowler. Si les faits sont anciens et ne concernent « qu’une soirée privée », Sacca explique dans son post Medium que « la culture du mépris présente dans la Silicon Valley crée un environnement de travail délétère pour les femmes et les autres minorités ». Pas de démission pour Chris, mais la promesse de mettre sa voix au service de cette cause. Entre les paroles et les actes, n’y-a-t’il qu’un pas ?

5 août 2017 : James Damore, trop conservateur pour Google

james damore google
James Damore

Une note interne de 3000 mots fuite. James Damore, ingénieur chez Google, explique que « les choix et les capacités des hommes et des femmes divergent, en grande partie pour des causes biologiques. Ces différences peuvent expliquer le déséquilibre entre les hommes et les femmes dans la tech et dans les fonctions de leadership » avance-t-il. En plein scandale sur les accusations de femmes de la tech, le point de vue de Damore éclabousse Google, qui le licencie. Furieux, James prend la parole dans les médias pour commenter le sort réservé aux employés partageant des idées conservatrices chez Google. « Les conservateurs – chez Google – doivent masquer qui ils sont vraiment. C’est comme être gay dans les années 50 ». Aux États-Unis, les homosexuels, considérés comme malades jusqu’en 1973, subissaient des castrations chimiques, des thérapies par électrochocs, et même des lobotomies frontales… Malgré cette comparaison douteuse, Damore devient le symbole des défenseurs de la liberté d’expression. Son licenciement fait réagir jusqu’à Julien Assange, qui lui propose un poste chez Wikileaks.
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La France n’y échappe pas

Dans l’industrie du spectacle, les “porcs-ducteurs“ tombent les uns après les autres. #MyHarveyWeinstein, le hashtag lancé par l’écrivaine canadienne Anne T. Donahue, et sa déclinaison française #BalanceTonPorc, rassemblent des milliers de témoignages sur Twitter. Les histoires révélées, toutes plus sordides les unes que les autres, impactent le monde de la télévision, de la radio ou des grandes entreprises. Maxime Barbier, fondateur de MinuteBuzz, publie sur Facebook : « C’est bien les statuts « moi aussi ». Mais concrètement, c’est quoi le plan d’action pour que ça change ? ». En réponse, certaines femmes lui expliquent en commentaire, qu’étant lui-même concerné, il serait plus opportun d’en prendre conscience et de changer de comportement. Après avoir retiré le post en question, le fondateur de MinuteBuzz adresse ses excuses. « On m’a fait comprendre que j’étais mal placé pour prendre part au sujet. On m’a fait comprendre que j’avais dépassé les bornes par le passé, sans en avoir eu conscience. On m’a fait comprendre que j’avais été lourd à plusieurs reprises. Je présente mes excuses à celles que j’ai pu blesser par des actes et des mots dont je ne concevais pas la portée. » Preuve que le sexisme ordinaire traverse toutes les frontières.

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